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Initiative - Page 249

  • Initiative. "Gladys", la première péniche écolo, a vu le jour à Toulouse

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    Mise à l'eau de la "Gladys", la  pénichette écolo toulousaine, à Pont-Jumeaux, le 11 mai. Photo AFP

    A Toulouse, en matière d'écologie, on ne se contente pas de l'ordinaire. On se souvient du trottoir producteur d'énergie couplé à un lampadaire de rue. Pas si simple : la mise au point technique du système de dalles productrices d'électricité a duré huit mois, avant de fonctionner en avril 2010. Depuis octobre 2009, les lampadaires d'une rue toulousaine sont équipés de détecteurs de mouvement. Avantages: économies, réduction des gaz à effet de serre et... moins de pollution lumineuse. Enfin, le 2 janvier 2012, Toulouse testait des plots solaires pour éclairer la place du Capitole. A croire qu'il règne chez nos voisins toulousains un micro-climat propice aux inventeurs de l'écologie.

    La Ville rose se devait de couver la naissance d'un projet véritablement novateur en relation avec la Garonne, son fleuve, et son canal du Midi. C'est chose faite depuis le 11 mai dernier, avec la mise à l'eau à Pont-Jumeaux de "Gladys", un bateau qui marie transport, tourisme fluvial et habitat écoloqique. Un ménage à trois durable, promis à un bel avenir : avec "Gladys", est née la péniche  "la" plus propre, "la" plus écologique, bref : "la" péniche nouvelle génération. 

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    "Gladys" en construction Photo DR

    Mais qui est "Gladys" ?

    "Gladys" est un prototype. Première péniche de plaisance propulsée par l'énergie solaire, "Gladys" est la réponse faite "bateau" aux problématiques du développement durable pour la navigation intérieure ou côtière. C'est aussi le fruit de la rencontre du rêve de "douceur de vivre durable" de Jean-Alain Sarrado, toulousain de 63 ans, parti à la retraite le jour de la Sainte-Gladys, passionné d'environnement et de nouvelles technologies, et du savoir-faire d'un professionnel de la construction navale, Claude Philippe, qui a côtoyé dans sa jeunesse Eric Tabarly. Excusez du peu.

    Les caractéristiques et les mensuration d'une vraie reine de beauté "durable"

    Gladys.20120402.sdb.pngPetite et mignonne. Pénichette au look rétro de 15 mètres de long sur 4 de large, « Gladys » s'inspire des « Narrow boats », les bateaux typiques des canaux anglais. À l'intérieur, la surface habitable est de 44 m2. L'intérieur de la coque en acier est habillé de sapin du Jura. Ce T2 flottant comporte un coin nuit une kitchenette, une salle de douche, un W-C écologique… Le carré tout en bois ouvre sur le pont arrière, qui fait office de terrasse. Le poste de pilotage est à l'avant, en plein air. Créée sur mesure en 15 mois, "Gladys" concentre tout ce qui se fait aujourd'hui de mieux en terme de solutions environnementales, pour traiter la pollution des eaux, les rejets de CO2,  le tri des déchets … Qu'on se le dise : "Gladys" a "la" réponse écolo à tout.

    Autonomie et exemplarité environnementale

    Entièrement made in France, ce qui ne gâche rien, la péniche écolo dispose pour sa propulsion, d'un moteur électrique de 10 kW seulement, alimenté par un « parc de batteries» au gel, ces dernières étant chargées ou rechargées par 25 panneaux photovoltaïques de toute dernière génération. Ces batteries alimentent aussi l’électroménager, la station de production d’eau potable, le traitement des eaux grises. L’eau chaude est produite directement et indépendamment du reste du réseau par un système de chauffe-eau solaire.

    gladis1.jpgLes eaux grises rejetées par la péniche seront plus propres que celles pompées pour être traitées et utilisées. Voilà un critère qui compte, quand on voit la pollution des canaux en général et celle du canal du Midi en particulier, où flottent bien trop de déchets, quand ils n'encombrent pas le fond du chenal.

    Un vert paradis à 170 000 €, pas encore à vendre

    Pour l'heure, "Gladys" est le coin de paradis flottant de Jean-Alain Sarrado. Sa péniche sera-t-elle un jour accessible à la vente pour le grand public ? Son coût actuel est cher : sa conception a coûté à son heureux propriétaire 170.000 €, soit 70.000 € de plus qu'une pénichette standard équivalente, mais qui serait à propulsion diesel et rejeterait ses eaux usées dans le canal. Comme toujours, l'écologie qui n'est pas encore standardisée a un coût, renforcé par le choix des "ingrédients entrant dans sa composition", selon les mots de son propriétaire. Le "made in France" et la qualité des matériaux ont aussi leur prix.

    Rêvons un peu : se la jouer "hommes et femmes du Picardie" en mode développement durable et embarquer sur une "Gladys" louée pour les vacances, pour flotter mollement le long du Canal du Midi, dans le meilleur respect de l'environnement possible, ou bien l'adopter comme péniche d'habitation, amarrée à Bordeaux, Toulouse ou ailleurs... Mais ne rêvons pas trop. "Gladys n'est pas à vendre car je l'ai reçue hier et je souhaite en profiter encore quelques années...", nous confie Jean-Alain Sarrado.

    Pour voguer sur "Gladys", il faudrait que ses concepteurs sautent le pas de l'industrialisation. « On a fait du sur mesure. Il faudrait une standardisation, mais cela prendra encore quatre à cinq ans »,  estime sur le site de "Ouest  France", l'architecte naval Claude Philippe, patron du petit chantier CNA de Quimperlé (Finistère) qui produit depuis 29 ans environ cinq bateaux par an avec cinq salariés et qui a construit "Gladys". A suivre.

    Cathy Lafon

    ►  PLUS D'INFO

    • Comment visiter  Gladys ? On peut la voir à Toulouse. Pour la visiter, il faut réserver, car  son tonnage  est limité administrativement pour chaque visite à une dizaine de personnes simultanément. Et il y a beaucoup de monde sur les rangs.
    • Contact grand public et réservations pour les visites : Jean-Alain Sarrado :  06.81.74.05.58 - jeanalainsarrado@yahoo.fr
    • Le site du chantier naval CNA Yachting : cliquer ICI



     

  • Initiative. Le premier distributeur de légumes bio de la région est dans le Gers

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    Le distributeur automatique de légumes bio des Jardins de Mesples

    Pour les écolos, le bonheur est bien dans le Gers, décidément très fertile en iniatives durables ! Ce département éco-modèle ne se contente pas d'héberger le premier collège de France dont la cantine sera 100 % bio à la rentrée 2012 (le collège Carnot, à Auch), ni d'être devenu le premier de France à expérimenter le tri et le recyclage de tous les plastiques : c'est également en terre gersoise qu'est né le premier distributeur automatique de légumes bio du Sud-Ouest.

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    Sébastien Lasportes et Sonia Coron, agriculteurs de la ferme biologique de Mesples (Castéra-Verduzan, Gers)

    Plus local, ça n'existe pas

    Reportage en 2008, sur un distributeur automatique de légumes

    L'idée de génie a germé à Castéra-Verduzan, dans le cerveau fertile de Sonia Coron et Sébastien Lasportes, deux agriculteurs associés de la ferme biologique de Mesples, à la suite d'un reportage à la télévision sur des distributeurs automatiques de légumes frais. Il en existe en France depuis plusieurs années : deux ont été installés en 2010, dans la région lyonnaise, puis un en février 2011, dans le Loir-et-Cher... Puis, l'idée a pris forme dans le garage du domicile de Sonia où a été installé, en juillet dernier, le tout premier distributeur automatique de légumes bio de la région, les Jardins de Mesples. Cultivés par les deux agriculteurs à 3 km de là, les légumes du jour ou de la veille, tout frais ramassés, lavés et soigneusement préparés, sont installés dans le distributeur, pour les Castérois mais aussi pour la clientèle de passage.

    circuit court,distributeur,amapLe top du circuit court

    Si ce système existe déjà dans la région pour les yaourts et le lait (il existe ainsi des distributeurs de lait cru à Bordeaux, mais aussi à Marmande, Tonneins, Villeneuve-sur-Lot, Toulouse...), c'est la première fois qu'il est mis en place dans la région par un agriculteur pour des légumes. Bio, ça va de soi. L'intérêt pour le consommateur est évident. L'intérêt, pour Sonia Coron et Sébastien Lasportes, est qu'ils peuvent vendre une partie de leur production directement au consommateur, sans rester rivés à leur comptoir. Quant au reste de leur production, il part dans les paniers de deux Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) en région toulousaine et alimente les assiettes du lycée de Condom, dont les Jardins approvisionnent aussi l'Intermarché.

    circuit court,distributeur,amapComment ça marche ?

    La machine en inox fonctionne sans chichi, exactement comme un distributeur de boissons. Avec un contenu nettement plus sain... Elle accepte pièces et billets et rend la monnaie. Après avoir glissé l'argent dans une fente, on tape le numéro de la case contenant les légumes que l'on souhaite. Et hop, deux salades bio bien croquantes pour 2 €  ! Réapprovisionné plusieurs fois par jour, le distributeur est ouvert du mardi au vendredi , de 8 h à 21 h, et le samedi de 8 h à 14 h .

    Juste une question : jusqu'où le Gers ira-t-il dans sa transformation écologique ?

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le site des Jardins de Mesples : cliquer ICI
    • Investir dans un distributeur de légumes, si on est agriculteur : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Initiative. Tri des déchets: le Gers fait sa révolution de plastique

    "En avril ne te découvre pas d'un fil. " Pour les Gersois, le sage adage est devenu cette année : "En avril, te casse pas le bol et recycle tous tes emballages plastiques."

    gers.jpgNon, écolos purs et durs, adeptes du vrai tri et du bon recyclage, vous ne rêvez pas. Depuis le 2 avril, les Gersois sont les rois du pétrole : dans leur département, le recyclage accepte désormais dans les sacs et les containers jaunes (verts ailleurs), la totalité des emballages plastiques. Tout ça dans la plus grande discrétion, pendant que nous continuons à nous évertuer comme des fous à sélectionner les seuls plastiques acceptés par la loi canon du tri. Quitte à nous offrir en prime de belles engueulades familiales sur le thème : "Mais c'est quand même pas compliqué, cent fois je te l'ai dit : dans la poubelle verte ,  pas de sac plastique, pas de films plastique, pas de pot de yaourt... !". "Ben oui, mais la barquette des fraises, c'est bien du plastique quand même, alors pourquoi ... ?"

    Le bonheur est dans les poubelle du Gers

    Dans le Gers, c'est aujourd'hui une affaire entendue : le  bonheur n'est pas que dans le pré, il est aussi dans les poubelles. Recycler TOUS les plastiques, c'est possible. Si une cinquantaine de collectivités locales se livrent aujourd'hui en France à l'expérience du tri de tous les plastiques, grâce à l'initiative de Trigone, syndicat mixte de production d'eau potable et de traitement des déchets du Gers, le département du Gers est devenu le premier de France à mener aujourd'hui une telle expérimentation sur l'ensemble de son territoire. Avec la complicité de 12 communes des Landes, et d'Eco-emballages.

    En France,  sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année, seules 230 000 tonnes sont recyclées. Le reste va dans des centres d'enfouissement. Un vrai gâchis, reconnaissez-le, car le plastique est le matériau le plus utilisé, et paradoxalement le moins recyclé. En réalité, tous les plastiques sont bien recyclables (et toc, ma barquette de fraises aussi !). Ce qui manque, c'est la filière adaptée pour recycler tous les types de plastique. Eco-Emballages a repéré onze sites, capables de s'y coller, dont l'un tout près de Lacq (Pyrénées-Atlantiques).

    Plus simple et plus efficace écologiquement : c'est possible !

    Voilà une expérimentation écolo qui, une fois n'est pas coutume, simplifie la vie, au lieu de la complexifier. Avec ce nouveau mode de tri, finies les prises de tête ! Outre des vies familiales apaisées et des couples réconcilés, ce que vise l'expérimentation gersoise, ce sont des économies environnementales pour le futur, avec moins d'enfouissement. En éco-langue : améliorer les performances du recyclage des emballages en plastique en limitant leur impact environnemental. En attendant, ramasser davantage de déchets a un coût. La participation financière d'Eco-emballages, pour les deux années d'expérimentation, est de 1,2 millions d'euros. Et six personnes ont été embauchées au centre de tri.

    Bon pour l'environnement, le tri, c'est aussi bon pour l'emploi. Attention : cela ne doit pas exonérer pour autant les consom'acteurs que nous sommes tous, de continuer à diminuer l'usage des poches plastiques, tout en exigeant la réduction des emballages à la source... Le bon déchet étant toujours celui que l'on ne produit pas.

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    EN SAVOIR PLUS

    • Le plastique en chiffres

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant.  230 000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.

    • Le Gers et ses déchets en chiffres

    115 000 foyers concernés par le nouveau geste de tri.

    500 kg de déchets : c'est en moyene ce que produit chaque Gersois par an.

    250 kg sont enfouis, 50 kg sont récupérés par la collecte sélective. 30 kg de verre vont dans les containers appropriés. 170 kg sont apportés dans les déchetteries par les Gersois.

    Sur 50 kg de collecte sélective, la moité est constituée de papier, le plastique ne représente que 3 à 4 kg. Objectif de cette expérimentation: doubler la collecte.