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Industrie - Page 172

  • Planète vidéo. La malédiction du gaz de schiste

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    "La malédiction du gaz de schiste" :  des petits villages en Pologne se mobilise Photo DR

    La chaine de télévision Arte consacre aujourd'hui, mardi 29 janvier, une soirée Thema à la question du gaz de schiste : "Gaz de schiste, une énergie qui divise", avec la diffusion d'un documentaire détonnant : La malédiction du gaz de schiste.

    En plein débat sur la transition énergétique, c'est un rendez-vous incontournable pour alimenter la réflexion sur une question très controversée pour ses impacts écologiques.

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    Un film coup de poing

    Il y a eu "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010, les dégats de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis. Il y a désormais aussi "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de l’exploitation du gaz de schiste. De la Pologne à la Pennsylvanie.

    Zamosc, en Pologne orientale : au hasard d’un tournage dans cette région rurale, Lech Kowalski rencontre en 2009 des paysans sur les terres desquels de grandes firmes américaines ont commencé à prospecter pour extraire du gaz de schiste. Fissures dans les murs des fermes, pollution des eaux, bulldozers investissant des champs à quelques dizaines de mètres des habitations… Les villageois sont inquiets. Or cette situation locale n’a rien d’anecdotique et témoigne d’un phénomène qui menace aujourd’hui toute la planète. Bradford County, aux États-Unis, est au gaz de schiste ce que l’Arabie Saoudite est au pétrole. Mais on est loin de l’image idyllique d’une "énergie non conventionnelle" propre et d’exploitation aisée que veulent donner les industriels. Dans ce petit comté du nord-est des États-Unis, le réalisateur filme des paysages dévastés et l’épuisement physique et psychologique des habitants.
     
    Le combat inégal des "petites" gens

    Lech Kowalski dépeint le combat inégal de petites gens victimes de contrats léonins, pour la sauvegarde de leurs villages, de leurs maisons, de leurs exploitations agricoles, de leur eau et de leur santé – et qui remportent quelques victoires inattendues. L’enjeu est de taille : la Pologne voit dans cette énergie nouvelle une promesse d’indépendance vis-à-vis du gaz russe. À l'instar du travail d'investigation entrepris il y a deux ans aux États-Unis par Josh Fox dans Gasland – disponible en DVD chez ARTE Éditions, ce documentaire constitue une mine d’informations sur les pratiques des compagnies de forage et sur les conséquences de cette exploitation sur la vie quotidienne des Européens.
     
    Le gaz de schiste en débat au Parlement européen

    Le 21 novembre 2012, le Parlement européen a adopté deux résolutions concernant les gaz de schiste. Ces votes sont une nouvelle étape d'un processus démarré en 2011 par une initiative de citoyens bulgares et polonais, comme le rappelle Sandrine Bélier, eurodéputée écologiste française.

    Si les écologistes, favorables à un moratoire au niveau européen, voient dans ces résolutions une application timide du principe de précaution, les partisans de l'exploitation de cette énergie nouvelle, soulignent la souveraineté laissée aux Etats. Parmi eux, Bogusław Sonik, député européen polonais du PPE, rapporteur d'un des deux textes.

    Et en France ?

    En plein débat sur la transition énergétique, la question est plus que jamais d'actualité. La France a pourtant banni en 2011 l'usage de cette technique controversée et jugée hautement polluante et l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique reste effective. Il n'en demeure pas moins que l'interdiction n'est pas totale et définitive et les anti-gaz de schiste se mobilisent partout en France, comme dans le Gers, où le collectif "Non aux gaz de schiste 32" a remis le 24 janvier 5.500 signatures en préfecture.

    Cathy Lafon

     PLUS D'INFO

    Sur ARTE ce soir, mardi, 29 janvier 2013 à 20H50. Rediffusion samedi 2 février à 10H25 et mercredi 13 février à 9H55 (France, 2012, 75mn).

    REPERES

    • Le gaz de schiste et la fracturation hydraulique, c'est quoi ? Cliquer ICI
    • Lire la loi visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique : Cliquer ICI

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  • Energies renouvelables : v'là le soleil !

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    Panneaux photovoltaïques Photo DR

    Sans attendre le printemps ou la fin du débat sur la transition énergétique, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a lancé lundi 7 janvier des mesures de soutien d'urgence promises à la filière solaire en France en septembre 2012, et très attendues par ce secteur industriel.  Mesures complétées dès le lendemain par un plan administratif gouvernemental, destiné à relancer l'éolien en mer.

    400 mégawatts en photovoltaïque, soit le quart d'un réacteur nucléaire type EPR

    batho 2013.jpgDans le détail, la ministre a indiqué avoir saisi la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) d'un projet d'appel d'offres pour des nouveaux parcs photovoltaïques d'un total de 400 mégawatts, soit environ un quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR. La moitié sera réservée à des projets "innovants" (solaire à concentration ou avec suivi du soleil) et l'autre moitié à des centrales de type ombrières de parkings et en toiture. Un deuxième appel d'offres sera également lancé en 2013, a promis Delphine Batho. L'autre mesure principale du plan gouvernemental consiste à bonifier de 5 à 10% les tarifs auxquels EDF rachète l'électricité en France lorsque les cellules et les panneaux sont "made in Europe", a expliqué la ministre. Enfin, le gouvernement a également décidé de doubler les volumes cibles pour le photovoltaïque, à 1.000 mégawatts supplémentaires en 2013.

    Et du vent dans les pales...

    photovoltaïque,solaire,gouvernement,mesure,transition énergétique,débatLe mardi 8 janvier, deuxième round. Delphine Batho lançait également la machine administrative pour permettre la construction de deux grands nouveaux parcs éoliens au large du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Vendée), une mesure attendue avec impatience par la filière éolienne depuis plusieurs mois. D'une puissance totale de 1.000 mégawatts, les deux parcs, qui comprendront 80 à 100 éoliennes chacun sur des zones de plusieurs dizaines de kilomètres carrés dans la Manche et l'Océan Atlantique, devraient être construits pour une mise en exploitation située entre 2021 et 2023. Ces projets viennent compléter les quatre parcs éoliens qui  devraient voir le jour entre 2016 et 2020 - Courseulles (Calvados), Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Saint-Brieuc (Côtes d'Armor)- remportés en 2012 par EDF-Alstom pour les trois premiers et Iberdrola-Areva pour le dernier. Les six projets désormais lancés représentent 3.000 mégawatts au total. La France n'en est donc qu'à mi-chemin de son objectif officiel de 6.000 mégawatts d'éoliennes en mer d'ici à 2020 (soit à pleine puissance l'équivalent de quatre gros réacteurs nucléaires), et il faudra trouver de nouvelles zones pour le remplir, sans toutefois pouvoir tenir l'objectif de 2020.

    Adoption de la proposition de loi sur la tarification progressive de l'énergie

    photovoltaïque,solaire,gouvernement,mesure,transition énergétique,débatPar ailleurs, l'Assemblée nationale a enfin adopté vendredi 18 janvier, la proposition de loi instaurant une tarification progressive de l'énergie, qui vise " à préparer la transition vers un système énergétique sobre ". Pivot de la nouvelle politique énergétique du nouveau gouvernement, ce texte, qui assouplit les règlements de l'éolien, avait été rejeté en octobre au Sénat, du fait de l'opposition de l'UMP, du centre et du Front de gauche. Les députés ont ainsi voté la suppression des zones de développement éolien (ZDE), un aménagement de la loi littoral pour faciliter l'implantation d'éoliennes dans les départements d'outre-mer et la suppression de la règle exigeant un nombre minimal de cinq mâts par nouveau parc éolien. Ce que réclamaient les industriels du secteur. Mais le ralentissement de l'éolien (1 256 mégawatts en 2010, 830 en 2011, moins de 700 en 2012, selon les chiffres du Commissariat au développement durable) découle aussi de la difficulté à réunir les financements pour de nouveaux parcs. Pour faciliter les investissements, le gouvernement pourrait donc prendre un arrêté en février, autorisant EDF à signer des contrats d'achat du courant éolien avant la construction des parcs, alors que, pour l'instant, les contrats ne sont signés qu'après leur achèvement : un petit coup de pouce, à défaut d'un remède miracle.

    Deux futurs champs de panneaux photovoltaïques "tournesols" dans la région

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    Les panneaux photovoltaïques sur trakers de la ferme solaire du Gabardan (Gers) Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre 

    Feu vert pour Valorem en Gironde...

    Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. La société béglaise Valorem spédialisée dans les énergies renouvelables, vient d'obtenir le feu vert de la préfectur de la Gironde pour édifier à Naujac-sur-Mer (Nord-Médoc), un parc photovoltaïque de 76 hectares avec deux unités de production, dans lequel une partie des panneaux seraient orientables, comme des tournesols, pour suivre la course du soleil. Un vrai projet durable, "circuit court" et ultra-local, puisque les panneaux photovoltaïques devraient être fabriqués par la société lot-et-garonnaise Fonroche. Montant total de l'investissement : 46 millions d'euros.

    .... et le soleil continue de briller pour Solarezo dans les Landes

    Toujours dans la région, à Pontonx-sur-l'Adour, Solarezo vient de fabriquer, le 3 janvier,  le premier module photovoltaïque de son prochain parc solaire au sol d’envergure à Garein (Landes). L'entreprise doit poursuivre la fabrication de 47 980 modules, dans le cadre de la construction de ce parc solaire de 12 MWc, à Garein. Les études seront réalisées par Gleize Energie, maître d’oeuvre spécialisé dans les énergies renouvelables et le bâtiment, et ce parc solaire sera équipé de trackers sur un axe, pour suivre le soleil, et permettra de produire 15.600 MWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation électrique de 5.000 foyers. Dans un contexte économique morose, où tout le monde invoque le « made in France » mais y parvient rarement,  Solarezo illustre dans les Landes, comme Valorem en Gironde, la réussite d’un projet local et durable, créateur d'énergie renouvelable et d'emplois.

    De futurs emplois tricolores sous le soleil

    Selon les estimations de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe), 14.500 emplois ont été détruits dans la filière photovoltaïque entre 2010 et 2012, soit près d'un poste sur deux en France... Ces "mesures d'urgence", promises par l'exécutif en septembre, étaient attendues avec impatience par les filières françaises des ENR, à la peine depuis environ deux ans du fait de la forte concurrence des panneaux chinois pour le photovoltaïque et de tarifs bonifiés de rachat très fortement abaissés depuis fin 2010. Delphine Batho, chargée de lancer la "transition écologique" voulue par François Hollande, a défendu l'idée qu'"on ne pouvait pas attendre" la fin du débat national sur cette transition, qui doit durer jusqu'à l'été.

     Cathy Lafon

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  • Abeilles et pesticides : l'Europe s'inquiète enfin

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    Coup dur pour l'industrie des pesticides, mais vraie bonne nouvelle pour les petites ouvrières de la pollinisation, nos amies les abeilles, et pour les apiculteurs et les défenseurs de l'environnement : la Commission européenne pourrait proposer d'interdire l'utilisation de certains pesticides après les conclusions "inquiétantes" rendues aujourd'hui par l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur leur impact létal pour les abeilles.

    L'Europe va écrire aux fabricants des pesticides incriminés

    "L'EFSA a rendu mercredi des conclusions inquiétantes sur l'impact de trois types de produits sur le nectar et le pollen", a expliqué Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen en charge de la Santé et des Consommateurs. Une lettre va être adressée "cette semaine" aux groupes Bayer et Syngenta, qui produisent les pesticides comportant les trois néonicotinoïdes incriminés (clothianidine, imidaclopride et thiamethoxam), notamment le Cruiser OSR, pour leur demander de réagir à ce rapport, a annoncé Frédéric Vincent, précisant que les deux groupes avaient "jusqu'au 25 janvier pour répondre".

    Des Etats européens, dont la France, ont déjà interdit, totalement ou pour partie, l'usage de ces pesticides

    pesticides,abeilles,efsa,europe,apiculture,commission européenneCertains Etats membres n'ont pas attendu l'avis de l'EFSA et ont déjà pris des mesures au plan national. En France, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a ainsi retiré le 29 juillet 2012, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza. Reste son usage pour le maïs qui, bien que contesté, n'a pas été à ce stade définitivement banni.  L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles, et la Slovénie pour toutes les plantes.

    Un impact létal avéré sur les abeilles

    La Commission européenne souhaite arrêter une ligne de conduite au niveau de l'UE, pour aller si nécessaire vers une interdiction des produits incriminés. Au fil des ans, les études scientifiques ont permis d'établir que les pesticides dits "systémiques" ou "néonicotinoïdes" ont bien un impact létal sur les abeilles, qu'ils désorientent, au point que certaines ne savent plus revenir à leurs ruches. En une quinzaine d'années, leur mortalité est passée de 5 à 30%.

    L'Europe prendra "les mesures qui s'imposent"

    Les apiculteurs, qui ont déjà obtenu le retrait du Régent et du Gaucho (Bayer), vont se réjouir des conclusions de l'EFSA. En revanche, comme on peut s'y attendre, c'est la soupe à la grimace pour les fabricants qui insistent de leur côté sur l'impact économique de la suppression de leurs pesticides. Quant à la Commission européenne, elle continue son travail politique et a décidé d'inscrire le sujet à l'ordre du jour de la réunion du comité permanent de l'UE en charge de ces questions prévue le 31 janvier. "La Commission, avec les Etats membres, prendra les mesures qui s'imposent", a conclu le porte-parole.

    Décidément, la planète qui pleure souvent, a quelques raisons de sourire en ce début 2013...

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Les conclusions de l'EFSA sur son site : cliquer ICI

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