Nucléaire: l'EPR de Flamanville tourne au cauchemar pour Areva

La construction de l'EPR de Flamanville accuse déjà 5 ans de retard, et son bugdet initial a été multiplié par 3. Photo AFP
L'histoire de la construction de l’EPR de Flamanville (Manche) n’a jamais été un long fleuve tranquille. Mais là, c’est même carrément les chutes du Niagara et un vrai cauchemar, pour Areva, son concepteur. Alors que la justice devait rendre sa décision ce mardi (elle a été repoussée au 7 juillet) dans une affaire de travail au noir sur le chantier du futur super réacteur nucléaire français, Mediapart a révélé, lundi 8 juin, que "ses soupapes de sûreté présenteraient des défaillances graves".
"Violer les règles de cotisations sociales"
Bouygues TP et Quille, deux filiales de Bouygues Construction, et l'entreprise nantaise Welbond armatures, sont poursuivies entre autres pour recours, sur le chantier de l'EPR, aux services de deux entreprises pratiquant le travail dissimulé: Atlanco et la société roumaine de BTP Elco. A Cherbourg, le 13 mars dernier, le procureur de la République, Éric Bouillard, n’avait pas fait dans la dentelle lors de l'audience. Le recours à l'agence d'intérim international Atlanco n'a qu'un seul objectif, "violer les règles de cotisations sociales" et trouver "une main-d'oeuvre la plus malléable possible", avait-il tonné, avant de requérir 150.000 euros d'amende contre Bouygues TP à l'issue d'une semaine de procès. Le parquet a par ailleurs requis la peine maximale contre la "nébuleuse" Atlanco, 225.000 euros d'amende, ainsi que l'interdiction d'exercer en France. Il a demandé 80.000 euros d'amende contre chacune des autres sociétés.
Après la cuve, les soupapes de sûreté
Chantier maudit : quand ça veut pas, ça veut pas. Quelques semaines après la révélation d'une "sérieuse anomalie" dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de cuve du réacteur nucléaire fabriqué par Areva, rédigé en février 2015, un rapport resté confidentiel de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) révèle, selon le site Mediapart qui a pu se le procurer, de nouveaux et graves dysfonctionnements de pièces très sensibles du coeur du réacteur de l'EPR. Ce document, publié intégralement sur internet par Mediapart, avertit sur "de multiples modes de défaillances aux conséquences graves" sur les soupapes de sûreté, équipements servant à dépressuriser le réacteur.
"Difficultés de fonctionnement" lors des essais réalisés par EDF
Ces pièces rencontrent des « difficultés de fonctionnement » auxquelles l’exploitant EDF va devoir « répondre », a confirmé lundi l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). « Il n’y a pas de “rapport confidentiel”, car nous n’en sommes qu’à la phase d’instruction », a toutefois tenu à préciser Thierry Charles, directeur général adjoint de l’IRSN (photo ci-contre). « Mais il y a eu une réunion préparatoire avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au cours de laquelle ont été présentés des transparents. Les essais réalisés par EDF [en 2024 et 2015, NDLR ] ont montré des difficultés sur les questions d’ouverture et de fermeture des soupapes », a-t-il détaillé. «Risques de fuites de fluide primaire » , c'est-à-dire de l'eau qui doit refroidir le réacteur, « échec à l'ouverture observé » , « échec à la fermeture observé »... la liste des dysfonctionnements établie par l'IRSN et citée par Mediapart et longue. Un poil gênant pour un réacteur nucléaire de nouvelle génération...
Un rapport cet été
Certes, avant de parler de dysfonctionnement, un rapport définitif doit être rendu cet été par l'IRSN et l'ASN, souligne-t-on chez Areva et EDF. Il n'en demeure pas moins que le nucléaire français se serait bien passé de ce dernier épisode qui survient alors que le sort du géant tricolore Areva, qui accuse un déficit abyssal de 4,9 milliards d'euros pour 2014, vient à peine d’être débattu, mercredi 3 juin, à l'Élysée, en présence du président François Hollande. La nouvelle alerte sur les anomalies de l'EPR charge encore la barque, déjà bien plombée du groupe français. Sans compter que tous les problèmes de l’EPR n’auraient peut-être pas été rendus publics par l'Autorité de sûreté nucléaire, comme le montre une seconde note interne de l'IRSN que Mediapart a consultée. La filière d'excellence française n'est plus ce qu'elle était..
Un retard qui s'accumule et un coût qui explose
On finit par se demander si l'EPR de Flamanville fonctionnera un jour. En novembre 2014, EDF avait annoncé un nouveau report, à 2017, de la mise en service de ce réacteur, prévu initialement pour démarrer en 2012. Un retard de cinq ans que pourraient encore allonger les anomalies dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de cuve du réacteur, signalées en avril par l'ASN et, si elles se vérifient, les dernières en date qui concernent le fonctionnement des soupapes de sécurité. Quant au coût de l'équipement présenté comme l'avenir de la filière, lui, il s'envole littéralement : selon la dernière estimation, en décembre 2012, le budget, initialement fixé à 3,3 milliards d'euros, avait grimpé à 8,5 milliards d'euros...
Pour les écologistes et l'ONG Greenpeace, qui dénoncent un choix énergétique que paiera le contribuable au prix fort, les déboires successifs du dernier né d'Areva montrent tout simplement que "le nucléaire est une énergie en bout de course".
►PLUS D'INFO
- Les soupapes de sécurité, à quoi ça sert ? En cas de surpression du circuit primaire, dans la zone du réacteur, l'un des composants, le pressuriseur, est équipé de soupapes qui doivent s'ouvrir pour laisser partir la vapeur et faire ainsi baisser la pression en évacuant la vapeur vers un autre circuit. Dans une centrale nucléaire, ces pièces sont déterminantes en cas d'accident. Leur dysfonctionnement a d'ailleurs été l'une des principales causes de l'accident nucléaire de Three Mile Island en mars 1979, le plus grave aux États-Unis, qui a conduit à l'arrêt du programme nucléaire américain.
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- Les articles de Ma Planète sur l'EPR de Flamanville: cliquer ICI
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L'une des conséquences du changement climatique est l'augmentation de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les ouragans. Le Sud-Est des Etats-Unis, le Golfe du Mexique, les Caraïbes et le Pacifique sont des régions particulièrement soumises aux ouragans et autres cyclones et typhons qui les frappent régulièrement. D'où l'importance pour les chercheurs de parvenir à mieux connaître les mécanismes de formation et de déplacement de ces tempêtes hors norme, qui tuent et dévastent tout sur leur passage, mais aussi la façon dont les vagues qu'elles provoquent frappent les habitations le long des côtes. Pour y parvenir, l'une des solutions consiste à utiliser des simulateurs de vents et de vagues, comme la machine qui vient d'être inaugurée à Miami.
"Sustain", six fois plus grande que les précédents simulateurs de vent et de vagues jamais construits, ressemble à un gigantesque aquarium. Son coût, 62 millions de dollars (dont 47 millions pour le bâtiment qui l'abrite), est à la hauteur de sa démesure. Quand on met en marche son moteur de 1.700 chevaux, un rugissement se fait entendre et des pagaies commencent à agiter les 144.000 litres d’eau du simulateur. Des vagues de couleur bleu-vert viennent mourir doucement sur les vitres du réservoir. Ensuite elles grossissent progressivement avant de se déchaîner alors que les vents de la soufflerie atteignent la force d’un ouragan de catégorie maximale (catégorie 5), avec une vitesse maximum de 251 km/heure. Peu après, des embruns apparaissent sur les parois latérales du réservoir au cadre d’acier, qui mesure 23 mètres de long sur 6 mètres de large et près de 2 mètres de profondeur. Une maison miniature verte et blanche est alors frappée par ces énormes vagues pour simuler les dégâts subis grandeur nature par les constructions le long des côtes.
"Au cours des vingt dernières années nos prévisions n’ont cessé de s’améliorer, à l’exception de celles sur la puissance des cyclones", explique Brian Haus, le principal responsable scientifique de "Sustain", qui souligne que ce sera "un élément clé du nouveau simulateur". L’exemple peut-être le plus frappant de l’ouragan qui a fait mentir les meilleurs météorologues a été 
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