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Environnement - Page 842

  • Solairedirect : "L’énergie solaire est bientôt la moins chère du monde"


    Usine de production Solairedirect DR solairedirect

    Le solaire, "100% de l'énergie mondiale en 2028"

    Solairedirect a la grosse pèche. S’exprimant lors d’un colloque de Ethic intitulé « Un nouveau regard sur l’énergie » à Paris, Thierry Lepercq, Président de l'entreprise, a déclaré le 24 mai dernier produire actuellement une énergie solaire à 100 €/MWh. Ce coût descendra à 70 €/MWh en 2014, ce qui fera de l'énergie solaire « la moins chère du monde à l’exception des gaz de schistes aux USA ». La baisse se poursuivant, le coût chutera à 40 €/MWh en 2020. L’énergie solaire pourrait représenter « 100% de l’énergie mondiale en 2028, et, à titre personnel, je pense que c’est le scénario le plus probable » n'hésite pas à déclarer Thierry Lepercq. « Reste le problème de l’intermittence que des entreprises vont résoudre » a ajouté confiant "Monsieur 100.000 photovolts". La très grosse pèche, donc.

    Grand soleil en 2012 pour Solairedirect, en Poitou-Charente...

    Il est vrai que Solairedirect a de quoi voir la vie en vert. 2ème producteur d’électricité solaire en France, l’entreprise a développé un modèle original de vente d’électricité solaire de gré à gré à prix compétitif, via ESTER (Electricité Solaire des Territoires), une Société d’Economie Mixte créée avec la région Poitou-Charentes. Aux termes du contrat signé en décembre dernier avec Sorégies (société poitevine d’électricité), ESTER fournit une électricité à environ 108 €/MWh avec un lissage sur 30 ans (schématiquement, au-delà de l’obligation d’achat sur 20 ans, le prix augmente mais il reste inférieur au prix de gros), ce qui protège les clients des hausses de l’électricité. 50.000 personnes dans le département de la Vienne sont susceptibles d’être approvisionnées. Thierry Lepercq a en outre annoncé la signature d’un nouveau contrat d’achat d’électricité photovoltaïque le 25 mai, avec Séolis, un fournisseur et distributeur locale d'électricité dans les Deux-Sèvres.

    ... comme dans les pays émergents

    Solairedirect s’est aussi imposé à l’export, dans les pays émergents, au Maroc, Chili, en Afrique du Sud, Inde, Thaïlande et Malaisie.  L’entreprise a remporté un gros contrat en Inde au mois de décembre dernier. Suite à un appel d’offres lancé par l’Afrique du Sud, Solairedirect a été retenu pour 2 projets et installera 2 parcs solaires de 10 MW. Son usine de production de panneaux photovoltaïques sur place au Cap, d’une capacité de 40 MW/an, va tripler sa capacité avec des partenaires locaux et chinois. Autres projets en cours en Afrique du Sud : Une société d’économie mixte destinée à produire de l’électricité et à engager un programme d’efficacité énergétique à Durban, et « Solar People », une initiative destinée à faire émerger des micro opérateurs d’électricité parmi les micro entrepreneurs locaux.

    thierry-lepercq.jpg "Monsieur 100.000 photovolts"

    Thierry Lepercq serait-il le nouveau Bernard Tapie du solaire ? Son parcours est en tout cas décoiffant. Retenu par l'Expansion comme candidat aux Trophées du business vert, l'actuel patron de Solairedirect vient de la banque.  Après une carrière de banquier d’affaires dans le secteur des hautes technologies (Bankers Trust, Banque Arjil, Oddo), Thierry Lepercq, HEC, monte en 1999 NetsCapital, établissement financier dédié aux sociétés de technologie, puis en 2003 Novatio Partners, un cabinet de conseil spécialisé dans l’innovation dans le secteur de l’énergie. En 2004, un think tank organisé avec GDF l'incite à créer sa propre entreprise dans le solaire: avec Amaury Korniloff, ex-directeur du développement de Poweo, il concrétise son idée en 2006 et réussit, en seulement quatre ans à atteindre 150 millions de chiffre d'affaires avec Solaire Direct (prévision pour 2010), devenu le premier producteur d'énergie solaire en France après EDF. Pas mal.

    Mais comment fait-il tout ça ?

    La rédaction de Plein soleil a enquêté début janvier sur une réussite atypique, qui peut apparaître comme le "mystère de Solairedirect", vu le contexte industriel actuel plutôt incertain des énergies renouvelables en France et du solaire en particulier. Un tarif d'achat à 10,8 centimes d'euro le kWh en France, tarif en dessous du prix payé par le consommateur ? Des marchés gagnés à l'étranger, face à  de rudes concurrents internationaux ? Qu'on se rassure : rien que de très parfaitement honnête et durable, conclut Plein Soleil, qui a décortiqué le système Solairedirect. Et surtout, un modèle durable, ultra dynamique, basé en Poitou-Charente sur les circuits courts de distribution, bien connus dans l'alimentation, avec les AMAP et les pratiques des  "locavores". Manger local, se chauffer et s'éclairer local, donc.  Un consommateur achète ainsi son électricité propre à une Entreprise Locale de Distribution (ELD) qui se fournit elle-même auprès d'une ferme solaire de proximité. Lorsque le nombre de consommateurs augmente, les volumes négociés deviennent de plus en plus importants. Avec à la clé la création d'un outil industriel local et donc des débouchés pour l'emploi. Exemplaire.

     Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

     ►LIRE AUSSI

    • Solairedirect : "l’énergie solaire est bientôt la moins chère du monde" Colorwatt, 25 mai 
    • "Le mystère de Solairedirect", enquête de Plein Soleil. "Comment font-ils pour monter des projets de centrales photovoltaïques avec un tarif d'achat à 10,8 centimes d'euro le kWh en France, tarif en dessous du prix payé par le consommateur ? Comment font-ils pour gagner des projets en Inde face à des concurrents internationaux ? Comment font-ils pour attirer les investisseurs et les financiers en cette période de resserrement du crédit avec d'ores et déjà plus de 500 millions d'euros levés ? Autant d'interrogations soulevées par les annonces successives des responsables de la société Solairedirect qui n'en finissent pas d'intriguer les professionnels du secteur." Pour lire la suite  : cliquer ICI
  • Sentinelles de Ma Planète : bienvenue aux Amis de la Terre des Landes

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    Plage de Seignosse, 40 cm de mousse à parte de vue Photo archives Amis de la Terre 40

    Les Amis de la Terre des Landes rejoignent les sentinelles de Ma Planète. Pour les contacter : cliquer ICI

    A la suite du billet consacré au 7ème continent de déchets plastique, dans le Pacifique Nord, l'association écologiste landaise a réagi et nous a envoyé une série de photos, démontrant qu'il n'y a pas que dans le Pacifique que la pollution met à mal l'océan, qu'il est important de lutter contre ce phénomène et qu'on peut améliorer sensiblement la situation. 

    Voci leur commentaire :

    "Entre deux marées noires, ou pollutions exceptionnelles, on oublie la pollution de tous les jours. Et encore, on ne s’attarde que sur celle que l’on voit ! Pourtant, l’IFREMER trouvait, il y a une quinzaine d’années, des taux d’hydrocabures au large de Saint-Jean de Luz, aussi élevés qu’à Fos sur Mer !! A l’embouchure de l’Adour, l’association IDEAL trouvait des taux de plomb dépassant plus de 16 fois, le taux à partir duquel une eau est fortement contaminée !! "

    Ces photos, nous disent les Amis de la Terre, furent, en leur temps, envoyées par l'association écolo à l'émission Thalassa, pour dénoncer la situation. L'association conclue son  courrier ainsi  : "Après la venue de l’équipe de télé sur les plages landaises, celles-ci furent nettoyées aussi... l’hiver. Pas seulement l’été pour les touristes. Même si les plages aujourd’hui ressemblent rarement à de tels dépotoirs, les problèmes subsistent. Mais il est tellement facile de vouloir les oublier."

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    A Moliets, un dauphin mort parmi les déchets DR Amis de la Terre

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    A Contis, un enfant jooue sur la plage parmi les déchets DR Amis de la Terre

    Rejoignez-vous aussi les Sentinelles de Ma Planète !

    Quelque part existe un coin de Terre que vous aimez (un paysage, une faune, une flore, une plage, une montagne, un ruisseau, un fleuve ...). Il se trouve dans notre région, où ailleurs dans le vaste monde.  Un danger écologique le menace et vous voulez lancer l’alerte ; c’est un petit coin de paradis au contraire intact, et vous voulez partager sa beauté et l’émotion qu’il vous procure. 

    Cet espace est à vous : envoyez vos vidéos et vos photos et devenez une des sentinelles de la planète. Cliquez ----> ICI

    Cathy Lafon

  • Pesticides. Le Foll pour l'interdiction du Cruiser

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    Abeille butinant des fleurs. Photo archives Sud Ouest / Xavier Léoty

    La nouvelle va ravir les écolos, soulager les apiculteurs et redonner du coeur à l'ouvrage à nos copines les abeilles, en plein butinage : le nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est prononcé ce vendredi pour l'interdiction du pesticide Cruiser, du groupe suisse Syngenta, utilisé pour le colza et suspecté d'être néfaste pour les abeilles. Avec à la clé l'interdiction effective de ce produit d'ici quelques semaines.

    Une interdiction qui réconcilierait l'agriculture et l'écologie ?

    L'affaire est emblématique. Le nouveau ministère de l'Agriculture était, bien sûr, attendu au tournant par les écologistes sur le pesticide Cruiser, comme il le sera sur les OGM, sur l'eau, les nitrates, etc. La décision qu'il vient de prendre est de bon augure pour l'avenir d'une action gouvernementale qui ne semble pas plus vouloir céder aux lobbies industriels que poursuivre la vieille logique d'opposition des intérêts des agriculteurs à ceux de l'écologie, néfaste au final à la biodiversité comme à la santé des consommateurs.

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    Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.  Photo AFP

    Le retrait de "l'approbation de mise sur le marché" du Cruiser

    "J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisageais de retirer l'approbation de mise sur le marché", a en effet déclaré le 1er juin à l'AFP Stéphane Le Foll, après avoir reçu un rapport de l'Anses (agence sanitaire de l'environnement et de l'alimentation) qui démontre l'impact de ce produit sur la mortalité des abeilles. Demandé fin mars par le précédent ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire après la publication dans la revue Science, d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam (insecticide qui entre dans la compositiondu Cruiser) sur les abeilles, l'avis de l'Anses devait permettre une réévaluation du pesticide. Stéphane Le Foll estime donc que l'avis de l'Anses "apporte des éléments nouveaux et montre clairement l'effet néfaste de ce produit sur la mortalité des abeilles. Le ministre de l'Agriculture veut "tenir compte de ce qui a été dit", et saisir en outre la Commission européenne et l'Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa) sur ce sujet.

    Poursuivre les recherches

    Dans son avis, l'Anses souligne que l'"approche originale" des chercheurs, qui ont conduit "une étude comportementale des abeilles butineuses exposées à une substance phytopharmaceutique", met en évidence "un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Elle admet que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam via les résidus de nectar de colza "est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience", mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études "ont récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles".  "En lien avec l'Efsa", l'Anses recommande donc de poursuivre les travaux de recherche.

    Vers une réévaluation européenne des produits phytopharmaceutiques

    Outre la répercussion immédiate des conclusions de son rapport sur le Cruiser, l'Anses, dans son avis, appelle également à une "évolution de la réglementation européenne" qui permettrait, lors de l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, d'intégrer les résultats des expérimentations prenant en compte "les effets sublétaux d'une exposition aux néonicotinoïdes". Ce qui permettrait à l'avenir d'intégrer aux autorisations  la prise en compte de la dangerosité des produits phytosanitaires. De plus, l'Anses demande aussi d'"engager une réévaluation au niveau européen des substances actives néonicotinoïdes (thiamethoxam, clothianidine...) sur la base des données scientifiques nouvelles issues des études récentes". C'est un point qui mérite d'être souligné : il y a convergence avec le niveau européen. La Commission européenne a déjà demandé de son côté à l'Efsa de comparer l'exposition réelle des abeilles aux néonicotinoïdes – résultant de leur utilisation en tant que produits phytopharmaceutiques dans l’UE – avec les niveaux d'exposition utilisés dans la recherche. L’Autorité a en outre été invitée à déterminer si les résultats pourraient être appliqués à d’autres néonicotinoïdes utilisés pour le traitement des semences.  Les études sont en cours.

    Derrière tout ça, l'idée est aussi de prendre enfin en compte les conséquences sur la santé de l'accumulation de petites doses de produits dangereux, même si les petites doses en question ne sont pas mortelles à l'unité.  De la santé des abeilles à celles des humains, il n'y a qu'un pas : l'Agence sanitaire semble donner aujourd'hui un début de réponse aux attentes des écologistes, qui demandent depuis longtemps qu'on examine les conséquences sur notre santé des cocktails des pesticides présents dans les aliments, joints au bisphénol, pthalates et autres, présents dans de nombreux produits courants de la vie quotidienne.

    Le groupe suisse Syngenta dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations. Quant à nos petites ouvrières, maillots jaunes de la biodiversité  et leurs copains les bourdons, ils peuvent enfin espérer pouvoir bientôt butiner et bourdonner en paix.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.

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