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Energie renouvelable - Page 105

  • Automobile : en Inde, la future Tata roulera bientôt à l'air comprimé

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    La "Mini Cat" de Tata roule à l'air comprimé. Photo DR

    Le Salon automobile de New Delhi a ouvert ses portes le 5 février, avec 47 exposants et, au programme, plus de 70 lancements de modèles attendus, jusqu'au 12 février. L'occasion de faire le point sur la voiture à air comprimé de la firme Tata, annoncée pour une sortie courant 2014.

    Une voiture capable de rouler uniquement avec l'air que l'on respire ? Pure utopie digne de Jules Verne ! Hé bien non, figurez-vous. C'est juste une affaire de quelques jours ou de quelques mois. Si tout va bien. 

    La "Mini Cat" de Tata Motors

    La future voiture à air  de Tata Motors ,  développée par l'ex-ingénieur de Formule 1 Guy Nègre, de la société MDI basée au Luxembourg, utilise l'air comprimé pour pousser les pistons de son moteur et faire avancer le véhicule. Son nom : "Mini CAT". Son prix:elle pourrait coûter autour de 36.5757 roupies en Inde, soit 8.177 $, c'est-à-dire 5.225 €. Et ce n'est pas une vue de l'esprit : Tata a bouclé,  à l’aube de l’été 2012, la première phase de test des moteurs à air comprimé à bord de deux véhicules d’essai.
     


    Lancement de la Minicat - voiture à air...

    TATA-MOTORS-MiniCat.jpgComment ça marche ?
     
    Un véhicule à air comprimé est un véhicule mû par un moteur à air comprimé, l'air étant généralement stocké dans un réservoir. Cette technologie a principalement été utilisée à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, dans des locomotives minières et dans des tramways urbains. La "Mini Cat" fonctionne sur ce principe. Il n'y a pas de clé, juste une carte d'accès qui peut être lue par la voiture depuis votre poche. Selon les concepteurs, il en coûte moins de 50 roupies (1€ = 69 roupies) pour 100 km, soit à peu près un dixième du coût d'une voiture fonctionnant à l’essence. La température de l'air pur expulsé par le tuyau d'échappement se situe entre 0 -15 degrés en dessous de zéro, ce qui le rend approprié pour une utilisation pour le système de climatisation intérieur sans avoir besoin de gaz ou de perte de puissance.  

    Les caractéristiques d'une voiture très écolo
     
    La "Mini CAT" se veut un simple véhicule urbain léger, avec un châssis tubulaire, un corps en fibre de verre qui est collé pas soudé. Elle est dotée d'un microprocesseur, utilisé pour contrôler toutes ses fonctions électriques. Un petit émetteur radio envoie des instructions à l'éclairage, clignotants et tous les autres appareils électriques sur la voiture. Son kilométrage est d'environ le double de celui de la voiture électrique la plus avancée, un facteur qui en fait un choix idéal pour les automobilistes urbains. La voiture a une vitesse de pointe de 105 km/heure (c'est parfait puisqu'il ne faut pas dépasser le 90 voire le 70 Km/h, et le 50 ou le 30 km/h en ville) et une une autonomie d'environ 300 km.

    Le carburant : de l'air comprimé

    Le remplissage de la voiture aura lieu dans les stations service adaptées avec des compresseurs d'air spéciaux. Faire le plein ne prendra que deux à trois minutes et coûtera environ 100 roupies (1€= 69 roupies) et la voiture pourra faire 300 kilomètres. Comme une voiture électrique, la Tata Mini Cata peut aussi être rechargée en air à la maison. Il faudra alors 3 à 4 heures pour remplir le réservoir, avec une simple prise électrique et pour un coût de 1,50 €. C'est long, mais cela peut se faire pendant que l'on dort... 

    Tata avait bouclé à l’été 2012, la première phase de test des moteurs à air comprimé à bord de deux véhicules d’essai. Simple, pas chère, non polluante... Pas sûr que la "Mini Cat" fasse plaisir au lobby pétrolier. Mais les automobilistes attendent désormais avec impatience la mise en circulation de ce petit bijou de voiture, super écologique !
     

    Cathy Lafon

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  • Insolite. Un jour, on éclairera les rues à la lumière des arbres

    arbres lumineux avatar.png

    Sur la planète Pandora, les arbre éclairent les humains, dans tous les sens du terme. Photo extraite du film "Avatar". DR

    Des arbres phosphorescents pour éclairer les villes ? L'idée, très belle, n'est pas aussi farfelue qu'il y paraît à première vue. L'exploitation de la lumière émise par les plantes ne date pas d'aujourd'hui et des recherches sont toujours menées à cette fin.

    C'est parti pour un voyage sur la planète Pandora !

    avatar.jpgVous vous rappelez l'arbre lumineux, adoré comme un dieu par les habitants de la planète Pandora, dans le film écolo de science-fiction "Avatar", réalisé en 2009 ? Et toutes ces plantes fantastiques qui émettent des rayons lumineux dès la nuit tombée ? Hé bien, contrairement à ce que l'on dit d'ordinaire, tout cela est basé sur des faits réels. La nature, pleine de ressources, l'est aussi d'organismes vivants capables de produire de la lumière, comme des plantes, des poissons ou des animaux marins, mais de manière trop faible pour pouvoir véritablement éclairer.

    Des arbres phosphorescents

    En 2010, une équipe de l'université de Cambridge a réussi à mettre au point un procédé permettant de transférer des informations de bioluminescence de certains organismes vivants à d'autres espèces. C'était un premier pas vers la création d'arbres lumineux.  Pour augmenter cette lumière, les scientifiques ont cherché à modifier le génome d'insectes (lucioles) et de bactéries sous-marines (Vibrio fischeri) de façon à accroître leur production d'enzymes capables de stocker la lumière. Ils ont par la suite poursuivi leurs études pour parvenir à mettre au point des composants capables d'être insérés au sein même d'un génome.

    A la source de la bioluminescence : la luciférine,

    Motivés par l'idée de fabriquer des arbres lumineux, les chercheurs se sont ainsi rendus compte qu'une culture de bactéries Escherichia coli de la taille d'une bouteille suffisait à produire suffisamment de lumière pour permettre de lire. D’après leurs calculs, un arbre biolumineux n'aurait besoin que de 0,02% de l’énergie qu’il absorbe pour produire une lumière suffisante pour éclairer une rue. Mais ça, c'est sur le papier. Dans la réalité, les scientifiques ont constaté qu'il existait un sérieux obstacle à la bioluminescence : les composants de la luciférine. Cet enzyme, qui fait luire les lucioles, émet une lumière qui se convertit en oxyluciférine, elle même incapable d'éclairer. La solution trouvée par l'équipe de Cambridge pour contrer ce phénomène a été de mettre au point des éléments rendant les organismes incapables d'émettre de l'oxyluciférine.

    Le projet Growing Plants

    De récents travaux de biologie synthétique cherchent désormais à injecter les molécules de luciférine dans des végétaux, pour augmenter leur rayonnement. Au printemps 2013, deux américains ont ainsi lancé le  projet Growing Plants sur le site de financement participatif Kickstarter, afin de financer leurs recherches dans ce domaine. Ils ont obtenu 484.000 dollars, soit sept fois plus qu'ils n'en demandaient.

    Décidément, les plantes et les arbres n'ont pas fini de nous surprendre et de nous éclairer...

    Cathy Lafon

  • Réchauffement climatique: il faut agir avant 2030, prévient le Giec

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    Le lac Michigan pris dans les glaces le 6 janvier 2014 à Chicago. AFP

    2013 a été la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880. En matière de climat, en ce début d'année 2014, l'heure est aux records en tous genres. Vague de chaleur historique en Australie, sécheresse hors norme en Californie, vortex polaire d'une ampleur inédite aux Etats-Unis et au Canada, houle monstre sur les côte de l'Atlantique en Europe, records de précipitations et inondations dans le Sud Ouest de la France...

    Le changement climatique frappe à notre porte. Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Premier volet : la position du Groupe intergouvernemental sur l'énergie et le climat (Giec).

    Objectif : +2°C  mais pas plus

    Pour espérer pouvoir contenir le dérèglement climatique,  les experts du Giec ont fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +2°C. Un chiffre bien difficile à atteindre, aux vues de la situation actuelle. Et définitivement hors d'atteinte si des mesures à grande échelle ne sont pas prises d'ici à 2030 pour contenir l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, selon les scientifiques.

    Les signes qui inquiètent

    Les experts du Giec évaluent autour de +0,7 °C le réchauffement de la planète depuis le début de l'ère industrielle et ne cessent de multiplier les alertes. Leur dernier rapport, publié en octobre 2013, évoque un risque de hausse entre 1,5 °C et 4,5 °C d'ici à 2100. Avec une température moyenne de 14,52 °C,  2013 est la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880, vient d'estimer l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). Une mesure très proche de celle annoncée le même jour par la Nasa avec 14,6 °C en 2013.

    co2.jpgComment atténuer le réchauffement climatique ?

    Le Giec ne parle plus désormais de réduire le réchauffement ou de le prévenir, mais de l'atténuer. Dans une version non définitive d'un rapport à paraître en avril, les experts du climat font le point sur les différents scénarios de mesures d'atténuation du réchauffement.  Pas de surprise, on connait les coupables: ces mesures visent à réduire les sources de GES (efficacité énergétique, taxation du carbone, gestion des terres agricoles, soutien aux énergies non fossiles, etc.) ou à les capturer (reboisement, captage du carbone des usines, etc.).

    Les chiffres de l'équation

    Les scientifiques estiment que seuls les scénarios prévoyant en 2100 des concentrations moyennes en GES comprises entre 430 et 480 ppm (particules par millions équivalent CO2) sont vraiment en mesure de limiter la hausse de la température moyenne du globe à +2°C. Au-delà de 530 ppm, ce scénario est jugé improbable. Le seul problème, c'est que les émissions de GES dans l'atmosphère ne cessent de croître à un rythme soutenu de 2,2% par an entre 2000 et 2010, et, si la tendance actuelle se poursuit, la concentration pourrait être de 450 ppm en 2030, et entre 750 et 1300 ppm en 2100, souligne le Giec.

    Plus on attend, plus le "défi" sera "difficile à relever"

    «Contenir les niveaux de concentration dans l'atmosphère (des GES) à 530 ppm sera un défi plus difficile à relever, et les options pour y parvenir seront plus réduites, si les mesures de réduction des émissions sont reportées au-delà de 2030», écrivent les chercheurs dans un projet de texte à paraître en avril.

    eolienne flottante.jpgRéduire les GES de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010

    En 2010, la production d'énergie a représenté 35% des GES, l'agriculture et la forêt 24%, l'industrie 21%, le transport 14% et le bâtiment 6%. Dans tous ces secteurs, les émissions de GES devront être réduites de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010, précisent-ils. Pour rester dans la fourchette 430-530 ppm, «la plupart des scénarios comprennent une multiplication par trois ou quatre des sources d'énergie faiblement carbonées telles que les énergies renouvelables, l'énergie nucléaire et l'énergie fossile adossée à des systèmes de capture du carbone», analyse le Giec. Enfin, pour compliquer la donne, les experts du climat estiment que pour limiter la concentration entre 450 et 550 ppm au coût le plus faible, la plupart des investissements devront avoir lieu dans les pays hors OCDE, selon les conclusions des études existantes.

    La communauté internationale s'est donné pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de GES pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La Commission européenne vient de proposer pour l'Europe un objectif de 40% de réduction des gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030, dans le cadre de son nouveau Paquet énergie-climat, mais sans vraiment se donner les moyens contraignants pour les atteindre. Autant dire qu'au niveau mondial, l'affaire est loin d'être gagnée...

    D'ici à 2015, le Giec aura lancé de nouvelles alertes. Sera-t-il un jour entendu ?

    Cathy Lafon

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