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Economie - Page 152

  • Dégel du permafrost : les scientifiques sonnent l'alarme d'un emballement du réchauffement climatique

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    Une maison victime de l’érosion côtière due à la fonte du pergélisol en Alaska. Outre le carbone, d’énormes quantités de méthane menacent de s’échapper du fait de la fonte rapide du pergélisol. AFP

    Lors des négociations intermédiaires de Bonn sur le climat, du 1er au 11 juin dernier, pour la préparation de la CPO21 qui aura lieu à Paris en fin d'année, des scientifiques ont mis en garde contre le cercle vicieux que provoquerait, pour le climat de la planète, un dégel du permafrost (ou pergélisol). Ces sols gelés en permanence toute l'année, emprisonnent en effet des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) qui pourraient provoquer un emballement du réchauffement climatique s'ils étaient relâchés dans l'atmosphère, alerte une étude scientifique publiée par la revue Nature, le 9 avril dernier.

    Deux fois plus de CO2 que dans l'atmosphère

    "Il y a 1.500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre gelé et emprisonné dans le permafrost", Susan Natali, chercheuse du Woods Hole Research Center

    Le volume de CO2, accumulé depuis plusieurs milliers d’années dans les terres du permafrost, est "environ deux fois plus important que celui présent dans l’atmosphère ", a souligné devant la presse Susan Natali, coauteur des travaux publiés par "Nature". On imagine aisément, comme la scientifique l'a expliqué, que lorsque le permafrost dégèle et qu’une partie, même faible, de ce gaz à effet de serre est libérée dans l’atmosphère, cela peut entraîner une augmentation importante des émissions globales de GES.

    130 à 160 gigatonnes de gaz à effet de serre

    Les émissions résultant du dégel du permafrost, sous forme de dioxyde de carbone ou de méthane, accélèrent le réchauffement climatique, qui lui-même accélère la fonte du permafrost. Un vrai cercle vicieux. "Selon nos estimations, 130 à 160 gigatonnes de GES pourraient être libérées dans l’atmosphère d’ici à 2100″ du fait de ce dégel, a indiqué Susan Natali.

    Une diminution de 30 à 70%

    émissions,gaz à effet de serre,ges,permafros,dégel,réchauffement climatique,cop12De l'Amérique du Nord en passant par la Sibérie, les zones de permafrost couvrent environ 25% des terres de l’hémisphère Nord. D’ici à la fin du siècle, elles devraient diminuer de 30 à 70%, selon le volume des émissions de gaz à effet de serre provoquées par les activités humaines. Dans les scénarios de faible émission, si la communauté internationale parvient à se fixer des objectifs permettant de limiter la hausse du réchauffement à 2°C, les chercheurs prédisent une perte de 30%  du permafrost (photo ci-contre). "Mais ce chiffre pourra grimper à 70% dans les scénarios les plus noirs", c'est-à-dire si l'humanité ne parvient pas à réduire ses émissions, a précisé la chercheuse.

    "Importantes et irréversibles"

    "Les actions que nous menons maintenant sur nos émissions dues aux énergies fossiles auront un impact important", a souligné Susan Natali. "Nous savons que les fuites de GES du permafrost seront importantes et irréversibles" et qu’elles "doivent être prises en compte si nous voulons atteindre nos objectifs en matière d’émissions", a-t-elle encore prévenu.

    + 2°C

    Ce nouvel avertissement de la communauté scientifique intervient à six mois de la COP21, la Conférence internationale sur le climat de Paris qui doit se tenir en décembre 2015, avec l'objectif de parvenir à la signature d'un accord mondial pour contenir la hausse moyenne des températures sur la planète en dessous de + 2°C.

    D'ici là, chaque pays doit annoncer ses objectifs de réduction d’émissions de GES. Pour l'heure, seuls 40 des 195 pays concernés ont précisé leurs objectifs. Dont, parmi les premiers, l'Union européenne et la Suisse.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

     L'étude sur le dégel du permafrost "Climate change and the permafrost carbon feedback","Nature", 9 avril 2015 : cliquer ICI

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  • Sciences : l'agroécologie et la biodiversité sont les deux mamelles du rendement des cultures

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    La polyculture permet d'économiser l'eau utilisée pour irriguer les champs. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Peut-on trouver des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique en contrant ses effets négatifs, qui peuvent, par exemple, faire chuter le rendement des récoltes en cas de sécheresse, tout en limitant l'utilisation des engrais chimiques ? La question agite le monde agricole, confronté au premier chef à ce triple défi.

    Vive l'agroécologie !

    Bonne nouvelle, pour la planète, les agriculteurs et les consommateurs : selon les scientifiques, la réponse est oui, et elle passe par "l’agroécologie", cette agriculture plus respectueuse de l’environnement qui favorise la biodiversité dans les parcelles cultivées. Tels sont les résultats d'une étude réalisée par des chercheurs en Ecologie fonctionnelle du CNRS de Montpellier, associés à l'INRA, qu'a publiée, le 30 mars 2015, la revue "Nature Plants".

    Diversité génétique des plantes

    Violle.png"Nos travaux montrent qu’augmenter au contraire le nombre d’espèces, améliore en moyenne le rendement des cultures sans besoin d’engrais, surtout en cas de sécheresse", explique Cyrille Violle, biologiste au CEFE et lauréat d’un ERC Starting grant 2015. "Opter au sein d’une même espèce pour plusieurs individus génétiquement différents (génotypes), favorise la stabilité du rendement d’une année à l’autre", ajoute-t-il.  

    La méthode

    parcelles polyculture 2.jpgPour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont suivi en parallèle pas moins de 120 mini-parcelles expérimentales de 1,2 sur 1,3 mètres, dans lesquelles ils ont cultivé pendant un an et demi, cinq espèces fourragères (luzerne, trèfle blanc, ray-grass, dactyle, fétuque) soit ensemble (polyculture), soit chacune toute seule (monoculture). A chaque fois, chaque espèce était représentée par un, cinq ou dix génotypes. De manière à étudier tous les cas de figure climatiques et météorologiques, les mini-parcelles étaient soit irriguées, soit soumises à des évènements de sécheresse.

    La polyculture, championne du rendement

    Résultats: les polycultures ont eu en moyenne un rendement meilleur que les monocultures. Surtout en conditions de sécheresse, où l'amélioration du rendement est allé jusqu'à + 800 g/m2 de surface cultivée, contre + 200 g/m2 en conditions irriguées. De plus, plus les parcelles contiennent de génotypes différents pour une même espèce, dix au lieu d'un seul, et plus la stabilité du rendement est importante. Pour les chercheurs, la présence de plusieurs espèces sur une même parcelle permet, en effet, de mieux exploiter les ressources du sol, ce qui explique le meilleur rendement obtenu par les polycultures. "Les plantes n’extraient pas l’eau et les nutriments à la même profondeur dans ce sol", explique Cyrille Violle. Quant au rendement plus stable grâce à plus de génotypes, "un cocktail de différents génotypes augmente les chances qu’au moins l’un d’eux résiste mieux en cas de sécheresse et diminue ainsi les risques d’une baisse du rendement global", conclut le scientifique.

    agroécologie,polyculture,génétique,plante,inra,cnrsAbandonner les pratiques agricoles actuelles

    Concrètement, cette étude suggère ni plus ni moins d’abandonner les pratiques agricoles actuelles héritées de l’après-seconde guerre mondiale qui consistent majoritairement à cultiver sur de grandes parcelles des plantes génétiquement identiques. Et de revenir aux pratiques anciennes, tout en profitant des avancées bénéfiques apportées par les connaissances actuelle en matière d'agronomie, qui ne cessent de progresser.

    Finalement, dans l'agriculture comme dans bien d'autres domaines, on est gagnant dès lors que l'on respecte la logique de la nature. Encore faut-il bien en comprendre les mécanismes.

    Cathy Lafon

    Illustrations :  les parcelles cultivées dans le cadre de l'étude sur les apports de la polyculture et de la diversité génétique des plantes, photos Dominique Denoue (INRA, Lusignan)

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Complementary effects of species and genetic diversity on productivity and stability of sown grasslands" réalisée par Ivan Prieto, Cyrille Violle, Philippe Barre, Jean-Louis Durand, Marc Ghesquiere et Isabelle Litrico, publiée dans Nature Plants le 30 mars 2015 : cliquer ICI

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  • Agence régionale de la biodiversité : peut-on (ré)concilier écologie et économie en Aquitaine ?

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    La plage du lac de Lamothe,à Hostens (Gironde). Photo archives "Sud Ouest"

    On l'attendait depuis longtemps. LAgence Régionale pour la Biodiversité en Aquitaine (ARBA) est enfin née en 2014.  Elle a pour mission principale d'orchestrer une plateforme régionale d’échanges, pour valoriser la connaissance de la biodiversité, promouvoir les bonnes pratiques et les actions en sa faveur, en  accompagnant tous les acteurs dans sa prise en compte.

    Rendez-vous pour la biodiversité

    Parmi ses premières réalisations, dans le cadre de sa mission d'animation d'un forum des acteurs régionaux de la biodiversité, elle proposera, chaque trimestre, des "Rendez-­vous de la biodiversité", des  cafés ou soirées­ débats, sur des thèmes en lien avec la biodiversité et des initiatives locales.

    Concilier écologie et économie, c'est possible  ?

    parc régional naturel des landes de gascogne,agence régionale de la biodiversité,aquitainePour la première édition de ces tous nouveaux "Rendez­ vous", l'ARBA s’associe avec le Parc naturel régional des Landes de Gascogne (PNRLG), le Conseil départemental de la Gironde et l'entreprise Vertigo Lab, un bureau de recherches et d’études spécialisé en économie et gestion de l’environnement installée à Bordeaux. La rencontre se déroulera ce vendredi 19 juin, de 17h à 20h, sur le territoire du Parc naturel, et abordera la question qui fâche souvent, celle des compromis, possibles et souhaitables, entre préservation des écosystèmes et développement économique des territoires. 

    Questions cruciales

    Tourisme de nature, eau et littoral, forêt et sylviculture : comment valoriser économiquement la biodiversité pour mieux la préserver ? La biodiversité, peut­-elle être une source d'économie locale et un levier pour le tourisme, l'emploi et un développement territorial durable ? Autant de questions cruciales pour le développement de l'Aquitaine, territoire au riche patrimoine naturel, comme l'illustre encore la dernière polémique liée à l'extension de la porcherie de Saint-Symphorien, à laquelle s'opposent les défenseurs d'une nature protégée, créatrice de richesse économiques durables.

    Balade et échanges

    parc régional naturel des landes de gascogne,agence régionale de la biodiversité,aquitaineUne balade à travers le Domaine départemental d’Hostens - le long des berges du lac de Lamothe - commentée par un animateur du site, ouvrira la soirée à 17 h, histoire de bien se mettre dans l'ambiance. Animés par Thomas Binet, directeur de Vertigo Lab, les débats et les échanges qui suivront, à partir de 18h30, au Cercle ouvrier de Saint Symphorien (photo ci-dessus), permettront de croiser les regards avec les différents acteurs du territoire : citoyens, élus, gestionnaires, entrepreneurs, chercheurs, protecteurs de l’environnement, acteurs socio­économiques...

    Vous aimez votre région et la nature ? Pour vous, dialoguer, valoriser et mettre en commun les initiatives et les savoir-faire, c'est toujours mieux que de camper sur des positions stériles? Alors, que vous soyez professionnels ou non, ne ratez pas ce nouveau temps de rencontre conviviale, destiné à tous les Aquitains.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'ARBA, c'est quoi ? Créée en 2014 à l’initiative de la Région Aquitaine, l’Agence Régionale pour la Biodiversité en Aquitaine s’est implantée à l’Eco-Système Darwin à Bordeaux. Elle est née de la volonté de rassembler un forum d’acteurs autour des questions et des enjeux de la préservation de la biodiversité. Sa mission principale est d’être une plateforme régionale d’échanges, pour valoriser la connaissance de la biodiversité, promouvoir les actions en sa faveur et les bonnes pratiques et accompagner tous les acteurs dans sa prise en compte. L’ARB est construite autour d’une large gouvernance, composée de sept collèges
    • Pour consulter les actualités de l'Agence régionale de la biodiversité en Aquitaine, rendez-vous sur la page facebook de l'ARB : cliquer ICI

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