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Développement durable - Page 698

  • Biodiversité: les Français aiment les loups et refusent qu'on les abattent

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    Un couple de loup en montagne, photo DR Ferus

    Ca s'appelle un plébiscite. Et c'est inversement proportionnel au score que réalise François Hollande dans le coeur des Français : 80 % de nos compatriotes aiment les loups et réclament leur protection, selon un sondage Ifop paru le 1er octobre, réalisé pour l’association One Voice et l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS).

    Il y a un loup dans le plan loup

    Au niveau national, le " plan loup" 2013-2017, entré en vigueur au printemps, prévoit que 24 loups au lieu de 11 jusque là, peuvent être tués durant la première année au sein d’une population estimée par les autorités à 250 animaux en France. L’idée affichée était de respecter cette espèce protégée, tout en aidant des éleveurs victimes d'attaques contre leurs troupeaux (5.848 bêtes tuées en 2012, contre 4.920 en 2011 et 2.680 en 2008). Les modalités du plan auraient été décidées "unanimement" par les éleveurs et les associations. Dans la réalité, les défenseurs du loup étaient loin d'en approuver la mouture.

    loup,animal,victime plan,gouvernemental,protection,sondage,chiffre,franceAu pays du loup,  plus rien ne va

    L'unanimité n'était bien qu'une façade. Elle vient de voler en éclat à peine quelques mois plus tard. Au pays du loup, plus rien ne va : les éleveurs veulent une action plus musclée que le plan initial, et les écologistes retiennent le bras du gouvernement par voie de justice. Le déclenchement des hostilités est venu du ministre de l’Ecologie. Philippe Martin, le 10 septembre  a pris la décision d'autoriser les chasseurs à tuer un loup dans le cadre de leurs battues habituelles aux gibiers, dans trois départements de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Dans la foulée, lors d'une battue au sanglier organisée le 22 septembre, un chasseur de Beuil (Alpes-Maritimes) tue un loup, le second abattu en vingt-quatre heures. Sur ce, les associations écologistes qui critiquent vivement une mesure annonciatrice, selon eux, du "retour aux battues du XIXe siècle" et qui reprochent à la France de s'asseoir ainsi "sur ses engagements européens", saisissent le tribunal administratif de Nice. Ce dernier, en suspendant la semaine dernière les autorisations contestées, leur a donné raison : elles n’étaient pas assez encadrées.

    loup,animal,victime plan,gouvernemental,protection,sondage,chiffre,franceJe t'aime, mon p'tit loup

    Un épisode de plus dans la guéguerre entre éleveurs, chasseurs et associations de défense de l'environnement ? Non, car il y a du nouveau : 75% des Français interrogés donnent raison aux écologistes et "considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France, si les troupeaux sont bien gardés", selon l'enquête de l'IFOP. 80 % des sondés se déclarent même "farouchement opposés à son éradication" et seulement 6 % se montrent fermement opposés à sa présence, notamment chez les plus de 65 ans.

    Haro sur les abattages des espèces protégées

    Enfin, 75 % des personnes interrogées jugent inacceptable "que l’Etat français fasse abattre certaines espèces protégées, telles que le loup, le vautour ou le bouquetin, au motif qu’elles peuvent représenter un risque". Dont acte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Sondage IFOP effectué du 24 au 27 septembre 2013 auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgées de 18 ans et plus: cliquer ICI

    TOUT SUR LE PLAN LOUP AVEC MA PLANETE : cliquer ICI

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  • Gaz de schiste : la loi qui interdit la fracturation hydraulique est validée

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    Il n'y aura pas de documentaire "Gasland" à la française, grâce au Conseil constitutionnel qui a validé la loi interdisant la fracturation hydraulique. Photo "Gasland" DR

    Ouf ! Enfin une bonne nouvelle pour le gouvernement et les écologistes : le Conseil constitutionnel a validé vendredi la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste.

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLe gouvernement respire

    Avec des députés PS qui se trompent de boutons en votant contre un article de loi sur la réforme des retraites, le récent bug informatique sur le décompte des chômeurs en août et la chute vertigineuse dans l'opinion publique de François Hollande, il n'aurait plus manqué que cette loi  - un des rares engagements du président en matière d'écologie à être tenu clairement et fermement-  soit retoquée, pour que la fête soit complète...

    La décision réjouit les écologistes

    Associations et élus mettent en effet à l'index la technique de fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques, en raison de son impact environnemental  désastreux et irréversible, comme le montre "Promised land",  le film de Gus van Sant et Matt Damon.

    La QPC de Schuepbach rejetée

    La société texane Schuepbach, à l'origine de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soumise le 11 octobre au Conseil constitutionnel, contestait la légalité de l'abrogation de ses deux permis de recherches de Nant (Aveyron) et de Villeneuve-de-Berg (Ardèche).  Mais le Conseil constitutionnel a rejeté sa demande : les dispositions de la loi du 13 juillet 2011 visant à interdire la recherche et l'exploitation de ces hydrocarbures à partir de la fracturation hydraulique et à abroger les permis de recherche nécessitant le recours à cette technique "sont conformes à la Constitution".

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLa géothermie profonde n'a rien à voir avec la fracturation hydraulique

    A l'audience, le 24 septembre, l'avocat de la société texane avait notamment estimé que l'annulation des permis constituait une application "trop rigoureuse" du principe de précaution. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel estime que ce grief ne peut être retenu dans le cas d'une "interdiction pérenne" comme c'est le cas pour la fracturation hydraulique. Schuepbach avait aussi pointé une éventuelle rupture du "principe d'égalité", en faisant valoir que la fracturation hydraulique était interdite pour l'exploitation du gaz de schiste mais restait autorisée pour la géothermie profonde. Un motif, là encore, rejeté par les Sages, pour qui la fracturation hydraulique utilisée "pour stimuler la circulation de l'eau dans les réservoirs géothermiques ne présente pas les mêmes risques pour l'environnement". Le Conseil juge ainsi justifiée, du fait de "la différence de traitement entre les deux procédés de fracturation hydraulique de la roche", l'existence d'une loi propre aux hydrocarbures.

    Contents, les écolos

    rivasi.jpgCertes, les industriels n'ont pas dit leur dernier mot. Le pétrolier américain se bat en France pour d'autres permis et les collectifs anti-gaz de schiste maintiennent leur vigilance. Mais, une fois n'est pas coutume, le bonheur est aujourd'hui dans le pré des écolos. Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, se réjouit de ce que "la loi ainsi interprétée montre une volonté de développer des énergies renouvelables plutôt que de recourir à des énergies fossiles limitées et portant atteinte à la santé et à l’environnement". La députée apporte cependant un bémol: "la bataille n’est pas terminée. En effet, suite à l’abrogation de ces deux permis de Nant et de Villeneuve de Berg, Schuepbach comptait réclamer 1 milliard d’euros d’indemnisation à l’Etat", rappelle l'eurodéputée, pour qui il ne faut pas entrer dans ce "jeu de dupes".

    La reconnaissance du droit à la souveraineté environnementale

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcL'écologiste José Bové a la moustache qui frétille en saluant une "triple victoire" : celle de "la démocratie", celle des "citoyens et des collectifs qui dès 2010 se sont opposés aux permis d’exploration de gaz de schiste", et enfin, celle du "droit de l’environnement sur les intérêts des compagnies pétrolières". Selon l'eurodéputé du Larzac, cette décision impose aussi d'aller "vers une véritable transition énergétique".

    corinne lepage.jpgQuant à Corinne Lepage, présidente de Cap 21, elle ne boude pas non plus son plaisir et estime que la décision des Sages est une "bonne nouvelle, pour l'environnement, mais aussi pour l'économie". L'eurodéputée rappelle que l'exploitation des gaz de schiste déjà déficitaire aux Etats-Unis serait d'un coût très élevé en Europe, sans compter le coût environnemental et l'impact sur les exploitations agricoles.

    La vague verte

    Du coup, François Hollande et Philippe Martin en profitent pour surfer sur la vague du succès.  "L'interdiction de la fracturation hydraulique est générale et absolue" et "la loi du 13 juillet 2011 est désormais juridiquement inattaquable" estime le ministre de l'Ecologie. Quant à François Hollande, il salue la décision des Sages :"Cette loi était plusieurs fois contestée, elle est maintenant incontestable." Heureux, le Président et son gouvernement : ce n'est pas non plus si souvent...

    Cathy Lafon

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    • C'est la première fois que la Conseil constitutionnel était amené à se prononcer sur la loi d'interdiction sur la fracturation hydraulique du 13 juillet 2011, adoptée au terme de plusieurs mois de mobilisation en France contre les gaz et pétrole de schiste. Votée sous un gouvernement de droite, elle a été reprise à son compte par la gauche à son retour au pouvoir en 2012.

    TOUT SUR LE GAZ DE SCHISTE SUR MA PLANETE.FR : cliquer ICI

  • "Ours, mythes et réalités" : une exposition exceptionnelle s'ouvre à Toulouse

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    Naturalisée au Muséum d'histoire naturelle, l'ourse Cannelle est la star de l'exposition consacrée à l'ours qui s'ouvre à Toulouse le 11 octobre 2013 Photo AFP

    Le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse accueille à partir de ce vendredi 11 octobre une exposition exceptionnelle consacrée à l'ours : "Ours, mythes et réalités".
     
    Intérêt national
     
    Le prestigieux label du ministère de la Culture « Exposition d'intérêt national » vient d'être délivré au Muséum toulousain pour cet événement qui veut faire la part du mythe universel et de la réalité concernant un animal, jouet fétiche pour les enfants du monde entier, pourtant souvent diabolisé. Le public pourra notamment découvrir l'ourse Cannelle, naturalisée après avoir été tuée par un chasseur il y a neuf ans.
     
     

    L'ours, "cultissime"

    Au Moyen-Âge, les autorités religieuses encourageaient la chasse à l'ours pour mettre fin aux survivances du culte de l'ours chez les Celtes et les Germains. C'est ainsi que le plantigrade se retrouve retranché dans les massifs montagneux. Bien plus tard, au début du XXème siècle, l'ours devient un jouet en peluche, en Allemagne, en 1903. Gros succès commercial immédiat pour "nounours" qui franchit l'Atlantique et devient Teddy Bear aux Etats-Unis. En 1907, il s'en vend plus d'un million dans le monde. On en trouve aujourd'hui de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les matières.

    "Bonne nuit, les petits !"

    Jouet et objet de collection, l'ours est devenu le cadeau universel de naissance par excellence. Personnage de contes et de livres pour enfants, de "Boucle d'or et les trois ours" à "Winnie l'ourson", il hante aussi les films d'animation, comme le célèbre Balou, dans "Mowgli et le livre de la Jungle" de Walt Disney. "Nounours" est même le héros d'un des tout premiers feuilletons télévisés pour enfants diffusés en France dans les années 1960 : "Bonne nuit, les petits"... Bref, l'ours est partout. Rassurant et inquiétant en même temps, il forge notre inconscient et peuple notre imaginaire. Il est tout à la fois "l'autre", le symbole d'une nature forte, sauvage et imprévisible, et une part de nous-mêmes.

     

    ours blanc.jpgEspèce menacée
     
    Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. C'est à l'époque moderne que l'animal mythique devient une espèce menacée, comme bien d'autres. Partout dans le monde, les populations ursines sont victimes de pressions humaines, comme celles des éleveurs dans les Pyrénées, de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, du réchauffement climatique et du commerce illicite. Selon l'UICN, six espèces d'ours sont considérées comme vulnérables ou menacées d'extinction, comme l'ours blanc polaire. S'il n'est pas classé parmi les espèces menacées au plan mondial, l’ours brun, l’ursidé le plus répandu, est menacé de disparition dans le sud de l’Europe, en France, et dans le sud et le centre de l’Asie. Le braconnage et le commerce international des populations les plus menacées sont interdits, mais se pratiquent toujours. 
     
    L'irrationalité des peurs pyrénéennes
     
    Sans les lâchers d’ours de 1996-97 et 2006, l'ours aurait disparu des Pyrénées françaises... Dans une agriculture de montagne fragilisée, qui vit sous la perfusion des aides européennes,  il a cristallisé les peurs et les oppositions au moment de la réintroduction de l'ourse slovène Ziva en 1996. Bergers et chasseurs font front commun contre la bête jugée responsable des attaques de troupeaux. La déraison et l'exaspération atteindront leur point culminant en 2004 quand un chasseur abattra Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne pure. Aujourd'hui, Cannellito (son fils), Hvala, Pyros, Pollen, Néré et tous les autres ours présents dans les Pyrénées, perpétuent l’espèce dans ces montagnes qui sont aussi les leurs et qui comptent actuellement environ 25 ours.
     
    ours visite.jpgChouchou des Français et des Pyrénéens
     
    Pourtant, depuis 1992, cinq études d'opinion et plusieurs consultations du public ont été réalisées sur l'acceptation sociale de la présence de l'ours dans les Pyrénées : toutes se sont révélées favorables au plantigrade. Qu'elles aient été menées à l'échelle nationale : 88 % d'opinions favorables en 2003 (IFOP), ou dans les Pyrénées : 77 % dans les Pyrénées-Atlantiques en 2003 et 84 % dans les Pyrénées centrales en 2005. Dans les Pyrénées, professionnels et commerçants pyrénéens interrogés sur la présence de l'ours et la valorisation du territoire et leur activité sont tout aussi formels : 58,7 % d'entre eux considèrent que l'image de l'ours devrait être utilisée pour le développement touristique des Pyrénées. Les anti-ours sont en réalité très minoritaires, en dépit de leur lobbyisme actif et parfois violent.
     
    ours main homme.jpgL'expo de la réconciliation ?
     
    L'ours représente la part  d’animalité dans laquelle l’Homme  se reconnaît, mais qu’il cherche à exorciser : il est donc question  d’histoires d’ours mais aussi de l’histoire commune entre l’homme et l’ours qui renvoie à celle de l'homme, face à lui-même. L'initiative du Muséum devrait être ainsi une bonne opportunité pour dépasser les polémiques stériles pro et anti-ours, en s'arrêtant pour une fois sur des questions de fond. Selon les mots de sa conceptrice, l'exposition est l'occasion de "s’interroger sur nous-mêmes et sur ce qu’on veut pour nos enfants demain…": un monde où l'on survit sans la nature, ou un monde où l'on vit avec la nature.
     
    "Celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes"
     
    Laissons le dernier mot à l'association Pays de l'ours-Adet, qui lutte depuis des années pour la préservation de l'ours et que cette exposition émeut et réjouit tout à la fois :  "Si proche mais si différent, à la fois familier et sauvage, voisin sympathique mais incontrôlable, l’ours, c’est l’autre, celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes".
     
     
    PRATIQUE

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    • Découvrez la chronologie interactive de l'histoire de la préservation de l'ours dans les Pyrénées en cliquant ICI
    • Le site de Ferus : cliquer ICI
    • Le site de Pays de l'Ours-Adet : cliquer ICI

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    • Les articles de "Ma Planète" sur les ours : cliquer ICI