Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Développement durable - Page 624

  • Pesticides: les cours d'eau français sont toujours contaminés

    pollution,eau,pesticides,lutte

    Le Sud-Ouest est l'une des régions dont les cours d'eau sont les plus contaminés aux pesticides estimait le le Commissariat général au Développement durable en juillet 2013. Photo archives Sud Ouest

    La contamination par les pesticides des cours d’eau en France reste quasi-généralisée, malgré les efforts naissants de la profession pour lutter contre cette pollution. Aussi, les Chambres d’Agriculture et la Fédération des entreprises de l’eau (FP2E) ont-elles renouvelé et renforcé leur partenariat afin de pousser les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’eau.

    Le Sud-Ouest, parmi les zones les plus touchées

    Les zones les plus touchées sont les grandes régions céréalières, maraichères ou viticoles : nord de la France, Bassin parisien, Sud-Ouest, amont du Rhône et Martinique. En 2011, sur les 176 secteurs hydrographiques (découpage géographique par bassins versants des rivières) surveillés en France métropolitaine, 63 présentaient une concentration moyenne annuelle supérieure à 0,5 microgramme par litre, seuil au-delà duquel l’eau est jugée « impropre à la consommation humaine ».

    pollution,eau,pesticides,lutteObjectif : améliorer la situation des 500 points de captage d'eau

    Agriculteurs et fournisseurs d’eau se sont en effet unis depuis 2009, afin d'améliorer la situation des 500 points de captage d’eau désignés comme prioritaires par le Grenelle de l’environnement de 2007. Cinq ans plus tard, ils ont réussi à mettre en place des actions concrètes autour de 250 points de captage. Et sur les 250 autres, des initiatives sont en cours de construction, assure Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture.

    pollution,eau,pesticides,lutteLe bon exemple du Loiret

    A Orléans par exemple, la mairie, les Chambres d’agriculture du Loiret et l’Orléanaise des Eaux ont construit dès 2000 une véritable démarche commune pour diminuer la présence « faible mais récurrente » d’herbicides dans les eaux brutes autour du captage du Val, qui alimente en eau 150.000 personnes. Un « rapprochement » avec les agriculteurs était indispensable puisque sur les 1.000 hectares entourant la zone de captage, 900 étaient agricoles, répartis sur 50 exploitations dont beaucoup maraichères ou horticoles.

    pollution,eau,pesticides,lutteDeux techniques

    Les Chambres d’agricultures les ont poussés à effectuer des travaux sur leurs fermes pour limiter les pollutions en améliorant le stockage des engrais ou des hydrocarbures. Ils ont aussi travaillé sur les pollutions diffuses dans les champs ou sur les possibilités d’économie d’eau. Les deux techniques les plus connues pour cela sont la mise en place de cultures intermédiaires — comme la moutarde — qui ne sont pas destinées à être récoltées, mais juste à piéger les nitrates provenant de la culture précédente. Ou les bandes enherbées, obligatoires sur une surface minimale des exploitations, qui permettent d’absorber certains engrais avant l’arrivée de l’eau dans les rivières.

    Le retour de la pollution

    Un dispositif qui a porté ses fruits  : à partir de 2006, la présence de molécules de pesticides avaient reculé et les concentrations étaient plus faibles. En 2010 et 2011, aucune trace n’a même été relevée. Mais en 2012, un pic ponctuel est venu noircir le tableau. Aujourd’hui, les trois partenaires comptent élargir le périmètre d’action. Mais ils reconnaissent que « les agriculteurs ne sont pas toujours facilement mobilisables » et qu’il y a toujours cette crainte de faire différemment et « d’être montré du doigt », explique Mélanie Hovan. « Nous constatons une mobilisation, même si elle est par moment variable et hétérogène », veut croire Philippe Maillard.

    pollution,eau,pesticides,lutteLa contamination par les pesticides est « quasi généralisée »

    En dépit de ces efforts, « une collaboration est nécessaire pour améliorer la qualité de l’eau autour des zones de captages » alors que 10% des ressources en eau nécessitent un traitement contre les nitrates et 20% de l’eau a besoin d’un traitement contre les pesticides, note ainsi Philippe Maillard, président de la FP2E (photo ci-contre).  Et les agriculteurs ont fort à faire, d’autant qu’à la fin 2013 la Conférence environnementale a décidé de doubler le nombre de captages prioritaires à 1.000, sur les 12.000 points de captage que compte le pays. Et que fin juillet, le Commissariat général au Développement durable relevait que la contamination par les pesticides des cours d’eau en France était « quasi généralisée ». 

    La bonne nouvelle, si l'on peut dire, c'est que les nappes souterraines semblent, elles, moins contaminées. En 2011, seules quatre des 176 aquifères surveillés présentaient une concentration totale supérieure à 0,5 microgrammes, notamment la nappe de Beauce (région parisienne) ou dans le Vaucluse. 

    Cathy Lafon avec l'AFP

    LIRE AUSSI

  • Libre-échange Amérique et Europe: deux dossiers écolos qui fâchent

    Tafta, traité de libre échange euro-américain, Europe, Etats-Unis, exportation, OGM, Gaz, pétrole de schiste

    Manifestation anti-Tafta, le 10 avril 2014, à Paris. AFP

    Le Tafta (Trans-Atlantic Free Trade Agreement), ou TTIP (Transatlantic Trade and Investmen Partnership) projet de libre échange européen ouvert le 19 mai dernier, une semaine avant les élections européennes, fait jaser et inquiète, car, discuté dans une grande opacité, il fait craindre une mise à mal des règles européennes. Notamment dans le secteur de l'environnement et la protection des consommateurs. Le point sur les deux dossiers écolos du Tafta qui fâchent.

    ogm assiettes.jpg1. OGM, poulet au chlore et boeuf aux hormones. Si nos produits traditionnels alimentaires et gastronomiques (foie gras, roquefort...)  se retrouveront plus facilement dans les assiettes des américains, en retour, le risque est que la malbouffe des Etats-Unis nous submerge. Ce dont nos amis américains se défendent. Mais dans les faits, l'industrie agroalimentaire américaine se bat pour intégrer la ractopamine dans les négociations. Cet activateur de croissance, utilisé dans les élevages bovins américains afin de rendre la viande plus maigre et davantage protéinée, est interdit en Europe (tout comme en Russie et en Chine). Idem pour les volailles désinfectées au chlore. Quant aux organismes génétiquement modifiés, seuls trois sont autorisés en culture en Europe : le maïs Mon 810 (élaboré par l'américain Monsanto), la pomme de terre Amflora (BASF) et, depuis février 2014, le maïs TC 1507 (Pioneer). Concernant les maïs OGM, faut-il repréciser ici que la France n'en veut pas ?

    gaz de schiste.jpg2. L'enjeu du pétrole et du gaz de schiste. Même s'ils constatent aujourd'hui que le pétrole et le gaz de schiste sont loin d'être la panacée énergétique et l'eldorado économique qu'ils en attendaient, les Etats-Unis se sont lancés à fond dans l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste,  même s'ils voient aussi qu'ils dégradent considérablement l'environnement. En France, où 63% des Français s'y opposent, en dépit des appels du pied répétés par certains ministres ou industriels en ce sens, pas question pour le gouvernement de suivre pour l'heure l'exemple américain. La technique utilisée outre-Atlantique, la fragmentation hydraulique (l'injection sous haute pression et à très grande profondeur d'un mélange d'eau, de sable et d'additifs chimiques) est interdite dans l'Hexagone car jugée trop polluante. Or, selon l'article 35 du mandat européen , pas encore publié, mais qui a fuité sur internet, "les négociations - [du Tafta, NDLR] - devraient viser à assurer un environnement commercial ouvert, transparent et prévisible en matière énergétique et à garantir un accès sans restriction et durable aux matières premières". Ce qui voudrait dire, en clair, qu'il faudrait permettre un accès illimité au sous-sol européen. Cela ne fait pas le bonheur des écolos, on s'en doute, et les ONG de défense de l'environnement s'alarment en dénonçant une catastrophe écologique à venir. 

    Le diable s'habille-t-il vraiment en Tafta, selon la jolie expression d'Agoravox, le média citoyen ? La question qui se pose en tout cas aujourd'hui est de savoir si l'Europe sortie des urnes ce dimanche sera en mesure et aura à coeur de continuer à défendre les intérêts de l'environnement et ceux de ses citoyens consommateurs, notamment dans la négociation du Tafta, initialement prévu pour déboucher d'ici 2015. On ne vous l'avait pas dit ? Mais oui, l'Europe, ça sert aussi à ça...  A suivre.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur les OGM : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur le pétrole et les gaz de schiste : cliquer ICI
  • Planète vidéo. Ces viticulteurs qui passent au bio

    Astrid et Olivier Bonnafont sont viticulteurs en Midi-Pyrénées, à Cahuzac sur Vere (Tarn). Ils ont choisi de cultiver leurs vignes en pratiquant l’agriculture écologique.

    Pour l'ONG Greenpeace, ils témoignent des méfaits que les herbicides chimiques ont accompli sur leurs vignes et expliquent pourquoi ils ont préféré passer à l’agriculture écologique, en racontant les bienfaits de cette transition.

     

    Cathy Lafon
     
    LIRE AUSSI