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Consommation - Page 92

  • Attention, toxique ! Que faire des déchets ultimes ? Réponse ce soir sur Arte

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    Ce vendredi soir, avec le documentaire "Toxique ! Que faire des déchets ultimes ?", la chaine franco-allemande Arte mène l'enquête (sans concession, comme à son habitude) sur une menace sanitaire bien réelle, trop souvent ignorée du débat public et de monsieur et madame tout le monde : la gestion des déchets toxiques.

    Les déchets nucléaires, oui, mais pas seulement

    Il n'y a pas que le stockage définitif des déchets nucléaires, question récurrente dans le débat public, qui pose un sérieux problème pour notre santé et l'avenir de nos enfants. Pas un mot pourtant des solvants, des restes de peinture, des vieilles piles et des "déchets ultimes", scories des usines d'incinération des déchets, qui comptent parmi les rebuts les plus toxiques du secteur industriels, ni sur les conséquences d'un stockage définitif impropre.

    Des métaux lourds toxiques

    Produits en masse, ils contiennent des métaux lourds, comme le cadmium, le plomb, le zinc ou le cuivre à des concentrations dangereusement élevées. Des substances qui, si elles sont rejetées dans l'environnement, peuvent pénétrer dans le corps humain par le biais de l’air, de l’eau ou de la nourriture et causer de graves dommages à la santé.  Leurs lieux de stockage sont de véritables bombes à retardement.

    stocamine_1_1.jpgPollutions durables et cancers

    Après onze ans d’inactivité à la suite d’un incendie, StocaMine, l’ancienne mine de sel alsacienne reconvertie en centre d’enfouissement des déchets toxiques, doit être définitivement fermée afin de préserver l’environnement. Ailleurs, il est parfois déjà trop tard, comme à la décharge de Kölliken en Suisse, où les substances toxiques ont contaminé les réserves d’eau, ou dans la région de l’ancienne décharge de Schönberg, qui connaît une recrudescence alarmante de cancers.

    "Toxique !" est une enquête à charge en forme de jeu de piste, qui révèle bien des erreurs et des négligences soigneusement étouffées, pour se pencher sur des initiatives visant à résoudre ce casse-tête empoisonné. A vos télés !

    Cathy Lafon

    A VOIR : "Toxique ! Que faire des déchets ultimes ?", vendredi 19 septembre, Arte, 22h25. Un documentaire d'Alexander Schlichter et Davina Weitowitz (Allemagne, 2014, 52 mn).

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  • Quoi de neuf à la rentrée ? A Bordeaux, La Recharge, la première épicerie zéro emballage en France, a ouvert début juillet

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    Jules et Guillaume  co-créateurs de la première épicerie sans emballages de France, rue Sainte-Colombe à Bordeaux. Photo Sud Ouest Thierry David

    Que s'est-il passé en votre absence cet été ? Mi-juillet, à Bordeaux, deux jeunes diplômés ont ouvert la première épicerie de France sans emballage. La Recharge, c'est son nom, s'approvisionne dans un circuit de producteurs locaux avec une particularité: ce commerce qui lutte contre les gaspillages, ne propose aucun emballage mais invite ses clients à se munir de leurs propres contenants pour venir faire leurs achats.

    Zéro déchet

    Nichée dans le quartier historique de Bordeaux, rue Sainte-Colombe, l’épicerie a ouvert le 8 juillet. Le local, un ancien magasin de meubles, est décoré avec des objets de récup : meubles chinés de-ci, de-là et retapés, étals confectionnés à l’aide de cagettes ou de caisses de vin… Un décor qui annonce la couleur. Principe numéro 1 du développement durable: éviter de jeter mais au contraire, trier, récupérer et recycler les déchets. Et en plus, ça a un charme fou.

    recharge local.jpgCommerce éco-responsable

    A La Recharge, tout n'est pas bio à 100% mais on trouve des fruits et des légumes qui le sont. Sinon, de huile d’olive, du vin, de la bière, des bonbons, des produits détergents, des yaourts, des fromages….: bref, tout ce qu'on peut trouver dans une épicerie classique, à ceci près que tout est produit localement et que la plupart des articles sont vendus en vrac. Comme dans les épiceries d'antan, les clients sont invités à venir faire leurs emplettes avec leurs propres sachets, boîtes, bocaux, cagettes, bouteilles… Attention, les créateurs du concept ne sont pas non plus des radicaux du "zéro emballage" mais avant tout des pédagogues de l'écologie. Si les clients viennent les mains vides, bien sûr, "on leur propose nos propres contenants, qu’ils peuvent acheter et réutiliser", glisse Jules Rivet, cofondateur du lieu avec Guillaume de Sanderval.  En espérant quand même qu'ils comprendront le message et reviendront la fois d'après avec leur contenant...

    recharge haricots.jpgRéduire à la source les emballages

    Pour Jules, 24 ans, diplômé de l’Institut d’administration des entreprises de Bordeaux (IAE) et Guillaume 23 ans, titulaire d’un Master en droit et fiscalité de l’énergie,  deux amis de lycée, l’histoire de La Recharge a commencé il y a environ deux ans.  "L’idée de faire un magasin sans emballages" est partie de la prise de conscience de "la quantité effarante de déchets que l’on produit et notamment des emballages jetables", précise Jules qui insiste: "On ne fait pas tout en bio, mais on travaille directement avec des producteurs locaux", en privilégiant des circuits courts, "pour réduire, à la source, les emballages ". L'autre finalité écolo étant d'avoir aussi d'avoir un "un commerce de proximité, implanté dans le quartier".

    Pépite entrepreneuriale bordelaise

    Juste avant l'ouverture de La Recharge, les deux jeunes entrepreneurs, reçus à l'Elysée par François Hollande le 20 juin dernier, ont été récompensés du grand prix "PEPITE-Tremplin entrepreunariat étudiant".  Leur projet était mûri de longe date : c'est lui qui a orienté les études de Jules en gestion et finance des entreprises et pas l'inverse. Avant de séduire le jury du prix PEPITE, les deux amis ont bénéficié d'un soutien de financement participatif sur internet : un gros succès, avec 119% du projet de La Recharge financé via Kiss Kiss Bank Bank. Cerise sur le gâteau : les 10.000 euros du prix PEPITE leur ont permis de finaliser les derniers détails avant l'ouverture. 

    Ecolo de A jusqu'à Z

    Première du genre en France, l'épicerie sans emballage La Recharge, n'a qu'un seul équivalent en Europe, à Londres. Et elle séduit les consommateurs soucieux de développement durable: Olivier, 54 ans, enseignant et bordelais depuis toujours, est conquis  : "Cela n’est pas plus cher qu’ailleurs et ce sont de bons produits (…). J'achète plutôt mes fruits et légumes au marché des Capucins, en bio ou en local. Mais pour moi qui suis très attentif à choisir mes achats en limitant poches et emballages, c'est enfin le magasin écolo de A jusqu'à Z ! "

    Cathy Lafon

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    REPERES

    • 390 kg : le poids des poubelles d'un Français par an
    • 5 millions de tonnes : le poids des emballages jetés en France par an. Seulement 37% d'entre eux sont recyclés.
  • Quoi de neuf à la rentrée ? Pesticides: une étude anglaise souligne les atouts du bio

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    Pour la santé, le bio c'est bon. Archives "Sud Ouest" Emilie Drouinaud

    Vous avez raté ça pendant les vacances ? Ma Planète vous remet au parfum de l'actualité verte et réjouissante de l'été. Selon une étude publiée en juillet dernier dans la revue British Journal of Nutrition et révélée par le site du Figaro, les céréales, les fruits et les légumes issus de l'agriculture biologique sont au top, par rapport à leurs cousins cultivés avec les phytosanitaires. Les principaux atouts des produits cultivés en bio sont qu'ils contiennent beaucoup plus d'antioxydants et de polyphénols, beaucoup moins de résidus de pesticides et quasiment pas de métaux toxiques et d'azote...

    En finir avec les études contradictoires sur le bio

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitairesLes données de cette étude menée par une équipe internationale de chercheurs et pilotée par le Pr Carlo Leifert, professeur d'agriculture écologique à l'université de Newcastle (photo ci-contre), apportent "aux consommateurs de nouvelles informations importantes par rapport à celles disponibles jusqu'à présent qui étaient contradictoires dans de nombreux cas et ont souvent été sources de confusion", selon ce dernier.

    L'étude de la FSA publiée en 2009

    L'une d'entre elles, effectuée à la demande de la FSA (Food and Safety Authority du Royaume-Uni) et publiée en 2009, affirmait en effet que l'agriculture biologique ne présentait pas d'avantages particuliers. Ce qui était censé être un gros pavé jeté dans le jardin des partisans du bio n'avait d'ailleurs pas convaincu grand monde de sa pertinence, tant le résultat semblait iconoclaste et peu sérieux. Les écolos avaient aussitôt dénoncé une étude tronquée et partisane : en 2014, les scientifiques leur ont donné raison. En effet, Philippe Nicot, chercheur en pathologie végétale à l'Inra et l'un des co-auteurs des travaux publiés par le  British Journal of Nutrition, explique que l'étude de la FSA était "un travail qui analysait seulement 46 études dont certaines étaient consacrées à la viande et aux produits laitiers alors que nous en avons analysé 343, publiées dans des revues à comité de lecture et toutes consacrées à des productions végétales comparant leur composition entre les cultures issues de l'agriculture biologique et conventionnelles. En outre, la moitié des travaux sur lesquels nous avons travaillé ont été rendus publics après 2006, ils n'ont pas été pris en compte par l'analyse publiée en 2009 ".

    pommes.jpg4  à 7 fois moins de pesticides dans les produits de l'agriculture bio

    Premier avantage du bio qui n'étonnera personne, si les produits cultivés en bio ne sont hélas pas dépourvus à 100% de pesticides, ils en contiennent en infime quantité par rapport aux fruits et légumes produits en agriculture conventionnelle. Les pesticides peuvent en effet également provenir d'épandages voisins qui viennent contaminer les cultures bio, comme c'est aussi le cas dans la viticulture.  Reste que  "la fréquence de présence de pesticides détectables est quatre fois plus élevée dans les cultures conventionnelles que dans les autres", souligne encore l'étude. Et surtout pour les fruits, qui en contiennent 7 fois plus que ceux issus de l'agriculture bio.

    Zéro cadmium ou presque

    Autre résultat remarquable : la concentration en métaux toxiques détectée dans les produits bio est plus faible que dans l'agriculture conventionnelle, en moyenne de 48%.  Ainsi, les produits bios sont quasi vierges de toute trace de cadmium, l'un des trois métaux très toxiques avec le plomb et le mercure qui font l'objet de recommandations européennes quant aux niveaux à ne pas dépasser. Un résultat bon à savoir, mais également peu surprenant quand on y réfléchit : les agriculteurs bio excluent les engrais minéraux tels que le phosphate qui peut contenir du cadmium.

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitairesAntioxydants en pagaille

    Enfin un dernier atout plus surprenant : selon les résultats des recherches publiées dans le British Journal of Nutrition, le bio présente un gain moyen pour les antioxydants allant de 18 % à 69 %. On connaît l'importance du bénéfice de ces composés pour la santé, notamment pour la protection contre certaines maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives et les cancers, mais aussi, en dermatologie, pour la préservation de la peau du vieillissement. Des résultats qui coulent moins de source que les deux premiers, et font spéculer les scientifiques. Selon les auteurs de l'étude, l'une des hypothèses intuitives serait que les plantes bio étant beaucoup plus stressées que les cultures conventionnelles qui bénéficient de l'aide des produits phytosanitaires, elles produiraient plus d'antioxydants pour se défendre. Comme quoi, on ne le dira jamais assez, la nature est quand même bien faite...

    Quoiqu'il en soit, les scientifiques devront continuer à travailler sur le sujet des antioxydants pour en savoir plus. Mais pour eux,  il y  a désormais urgence, sur les bases de leurs résultats, à réaliser de nouvelles études pour identifier et quantifier les impacts sur la santé d'une transition à une alimentation biologique. Conclusion : pour ceux qui en douteraient encore, pour la santé, le bio c'est vraiment bon. C'est la science qui le dit.

    Cathy Lafon

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    • L'étude pilotée par le Pr Carlo Leifert et publiée dans le "British Journal of Nutrition": cliquer ICI
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