Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Consommation - Page 124

  • Mais qu'est-ce qui se cache derrière ma facture d'électricité? Réponse avec Mafacturedufutur.com

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdoc

    Une éolienne près de la centrale nucléaire de Jaenschwalde, en Allemagne. Photo AFP

    Les tarifs de l'électricité vont augmenter en juillet. Et ce n'est que le début. Mais pourtant, ne vivions nous pas jusqu'à présent avec une électricité pas chère, grâce au nucléaire ? Que se passe-t-il donc ? Est-ce que ces augmentations sont inéluctables ? Ou pas ? Réponses avec Greenpeace, sur Mafacturedufutur.com.

    Les particuliers sont les premiers touchés

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocLa Commission de régulation de l'énergie (CRE) a estimé que les tarifs réglementés de l'électricité devaient augmenter fortement pour couvrir les coûts de production et de commercialisation d'EDF, eux-mêmes en forte progression, dans un rapport mis en ligne le 4 juin dernier.  Selon les calculs du régulateur, le tarif bleu d'EDF, destiné aux particuliers, devrait ainsi augmenter de 6,8 à 9,6 % cet été, puis d'environ 3,2 % en 2014 comme en 2015. Selon ses calculs, il faudrait en plus ajouter un rattrapage de 7,6 % (qui pourrait être étalé dans le temps) pour compenser la hausse nettement insuffisante de ce même tarif l'an dernier.  Si une réévaluation tarifaire doit avoir lieu en juillet, comme chaque année,  François Hollande a dit exclure de rattraper "immédiatement" le retard accumulé sur les hausses de tarifs. La porte-parole du gouvernement, Nadja Vallaud-Belkhacem a  insisté :  "Le rapport de la Commission de régulation de l'énergie est une contribution sur laquelle nous allons travailler. Mais ce dont nous sommes sûrs, c'est que la hausse qui sera décidée au mois de juillet prendra en compte un équilibre indispensable (...) entre la couverture des coûts d'EDF et la préservation du pouvoir d'achat des ménages". Reste que nos factures vont augmenter. Et que ça risque de continuer.

    Energie : l'heure des choix

    Nous savons que nous sommes à l’heure des choix pour décider de quelles énergies et de quelle électricité pour le futur de la France. Greenpeace profite du contexte de la hausse annoncée des tarifs de l'électricité pour faire vivre le débat national sur la transition énergétique, en lançant sur internet une campagne originale, comme seule l'ONG environnementale en a le secret : Mafacturedufutur.com.  Le site est destiné à dévoiler les dessous du futur de notre facture d'électricité, dans un mini webdoc concernant le choix de notre avenir énergétique, qui nous implique dans un jeu interactif : je choisis d'avoir une facture nucléaire ou je choisis une facture projet E (comme Energie ou Eléctricité), dans un scénario de sortie progressive du nucléaire. Car c'est là où le bât blesse : il va vraiment falloir choisir...

    Pas de futur sans nucléaire

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocSi j'opte pour continuer avec le nucléaire, je découvre pourquoi ma facture devient salée et le sera de plus en plus. Prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires vieillissante: au minimum 55 milliards d’euros, leçons de Fukushima : de coûteux travaux en perspective, EPR : 8,5 milliards d’euros au minimum. Au bas mot, 78 milliards d'euros, pour rester dans le nucléaire. De plus, le nucléaire ne suffisant pas seul, il faudra quand même investir aussi dans les renouvelables... C'est cher tout ça ! Mais, comme je considère, à l'instar de nos décideurs, que c'est "la seule option possible", alors j'écris ma petite lettre en ce sens au patron d'EDF (photo ci-dessus) :

    "Cher M. Proglio,
    J’ai consulté les documents à ma disposition. Et mon choix est fait : je souhaite rester au tout nucléaire, et j’en accepte le prix tant financier que potentiellement humain, etc. etc."

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocEnergie : le choix existe

    A moins que dans un salutaire sursaut de lucidité, je ne me ravise pour changer d'option, en réalisant que le nucléaire, c'est vraiment trop cher et que, en outre, les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire sont incompatibles. Inutile de préciser que c'est ce qu'espère Greenpeace, qui explique : ces deux modes d'énergie nécessitent en effet des systèmes électriques différents, une gouvernance différente, un modèle économique différent. Il faut donc choisir : un euro dépensé ne pourra l’être sur les deux options à la fois. Mais si je choisis l'option sortie du nucléaire, baptisée projet E par Greenpeace, ma facture d'électricité baisse.  Pourquoi ?  Parce que le projet E prévoit des investissements massifs dans les économies d’énergie, la rénovation des logements, la suppression des chauffages électriques. La multiplication par 3 de l’éolien et par 2 du solaire d’ici 2017. La fermeture progressive des vieilles centrales nucléaires qui diminue le risque d’accident majeur, la production des déchets nucléaires et permet l’étalement des coûts de démantèlement.

    Et je peux alors envoyer mon petit courrier en ce sens à Monsieur Proglio :

    "Cher M. Proglio,
    Après consultation et lecture des différents scénarios, j’ai fait mon choix. Je veux changer de voie et entrer dans la transition énergétique. La transition énergétique n’est pas qu’une posture. C’est une vision de la France de demain. Parce que le nucléaire est risqué, et la preuve en a été faite ces 30 dernières années, etc, etc."

    Un véritable scénario de transition énergétique, ludique et interactif

    Comme on n'a pas de référendum en vue, où chacun d'entre nous pourrait voter afin de décider du choix de l'avenir énergétique de notre pays, et comme le gouvernement n'a pas vraiment donné au fameux débat sur la transition énergétique le peps et le dynamisme nécessaire pour vulgariser un sujet plutôt aride, on ne peut que saluer l'initiative pédagogique et  ludique de Greenpeace, qui met  en ligne un véritable scénario de transition énergétique, construit par quinquennat de 2012 à 2032 et présenté sous forme d'infographies interactives. Avec tous les chiffres clés pour comprendre. Le moindre de son intérêt n'est pas de nous faire réaliser que le choix du nucléaire est un choix exclusif, en ce sens qu'il n'autorise pas financièrement de développer concomitamment les énergies renouvelables. Après, comme on dit, c'est à chacun de voir.

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocLa voix de Sophia Aram

    Jolie cerise sur le gâteau : l'ONG a fait appel à la voix de l'humoriste Sophia Aram pour lancer Mafacturedufutur.com avec un spot qui tourne sur les chaînes de radio. Délicieux... Rien que ça, ça donne envie de cliquer et d'écrire à M. Proglio. Pour lui dire quoi ? A vous de voir.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) : cliquer ICI
    • Le projet E : kesaco ? Le Projet E est un outil permettant d'explorer en détail le scénario de Transition Energétique proposé par Greenpeace; en naviguant dans les données et dans les années, chacun peut découvrir une trajectoire de fourniture d’énergie techniquement réalisable et pas plus coûteuse que la trajectoire conventionnelle.
    • Pour naviguer dans le Projet E, cliquez ICI et découvrez : par quinquennat, de 2012 à 2032 les données comparatives du "scénario conventionnel" et du scénario Greenpeace sont côtes à côtes, à égalité, permettant de faire le différentiel entre production / consommation / coûts des investissements.
    • Le site Mafacturedufutur.com: cliquer ICI
    • Greenpeace en action pour la transition énergétique. L'ONG a distribué au public le 24 juin dans 17 villes de France dont Bordeaux, un parodique 02 minutes comportant une fausse interview d'Henri Proglio pdg d'EDF et sensibilisant les citoyens au chox de la facture d'électricité pour le futur soit quasi uniquement nucléaire soit prioritairement efficacité énergétique et renouvelables. Et samedi prochain 29 juin, à Bordeaux,  Greenpeace donne rendez-vous au public au Grand théatre, à 15 h, pour l'inciter à exprimer son choix entre les deux types de facture d'électricité du futur.
  • Initiative : à Bordeaux, les parkings seront moins chers pour les voitures écolos

    parking,tarif préférentiel,voiture électrique,cub,bordeaux

    Photo Parcub DR

    C'est vrai que l'écologie est trop souvent" punissante" et rarement "récompensante". Mais ça aussi, ça change ! Dernier exemple en date à Bordeaux, où, Parcub, premier gestionnaire de parkings pour la Communauté urbaine de Bordeaux (Cub), a annoncé le 15 juin avec la municipalité bordelaise, que les véhicules écologiques bénéficieraient désormais d’une tarification préférentielle dans sept parkings de la ville. Soit 50 % de réduction sur un abonnement et 30 % sur un stationnement occasionnel : une vraie prime à l'écomobilité.

    Est-ce que j'y ai droit, et  comment ça marche ?

    Pour en bénéficier, c'est comme pour le disque vert qui, depuis 2008, offre aux véhicules écologiques 1h 30 de stationnement gratuit : il faut conduire un véhicule "propre", électrique, GPL, GNV, hybride, flexfuel E 8 ou encore une petite voiture mesurant moins de trois mètres et émettant moins de 120 g/km de CO2. Si vous êtes l'heureux propriétaire de l'un de ces véhicules "verts" : prière de vous identifier auprès de Parcub. Votre véhicule sera doté d'une carte à décompte pré chargée, affectée à votre immatriculation. Lorsque vous vous garerez, un logiciel de reconnaissance de plaque d’immatriculation déclenchera l’ouverture de la barrière, pour vous permettre d'entrer et sortir du parking. C'est aussi simple que ça. Encore fallait-il y penser.

    Et si ma voiture ne correspond pas aux conditions requises ?

    parking,tarif préférentiel,voiture électrique,cub,bordeauxCela veut dire qu'il est peut-être temps pour vous d'envisager d'en changer pour un véhicule plus écologique et moins polluant... Car l'objectif du tarif "vert" bordelais est bien sûr "d'inciter les gens à utiliser un véhicule propre pour réduire la pollution en ville", comme le précise Michel Duchène, maire-adjoint de Bordeaux, vice-président de la Cub et président de Parcub.  Ou encore, comme le résume Alain Juppé, le maire de Bordeaux: "l’objectif est de réduire de 50 % la voiture à essence individuelle en ville et d'accueillir des véhicules vraiment faits pour la ville et non polluants".

    Acheter un véhicule "propre" ? Oui, bien sûr. Encore faut-il en avoir les moyens !

    C'est un autre aspect de la question, social et non négligeable. Rappelons que le bonus écologique  prévu par le Grenelle de l'environnement pour l'achat de voitures "propres", est toujours d'actualité.  Une politique nationale appropriée pourrait le renforcer grâce au fameux projet de future taxe carbone-diesel  imaginé par le Comité pour la fiscalité écologique, dont une partie serait réinjectée pour aider les propriétaires de voitures à abandonner leurs diesel polluant et à s'équiper de véhicules écolos. Rien n'interdit non plus aux collectivités locales de mettre en place un système d'aide à l'acquisition de véhicules moins émetteurs de  CO2. La Région Poitou-Charentes subventionne déjà l’achat d’une voiture électrique sur la base de différents critères, avec une aide qui peut aller jusqu’à 8.000 € pour un particulier et 6.000 € pour une collectivité ou une entreprise. La région Lorraine propose de son côté une aide de 2. 000 € aux PME désireuses d’acheter un véhicule électrique utilitaire (hors véhicule en leasing, LOA et crédit-bail).

    parking,tarif préférentiel,voiture électrique,cub,bordeauxRévolution verte à la bordelaise

    Tramway, bus, BatCub, VCub, vélo en location, autopartage avec Autocool, parkings moins chers pour les voitures écolos, et bientôt des voitures en libre-service 100 % électrique avec Autolib' (photo ci-contre):  l'agglomération bordelaise et sa ville centre continuent de faire leur révolution verte de la mobilité.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Aujourd'hui, le disque vert, c'est 400 véhicules sur la CUB.
    • Les sept parkings bordelais concernés par l'offre préférentielle "verte" : Gambetta, Pey-Berland, Victoire, République, Porte de Bordeaux, Cité mondiale, 8-Mai-45.
    • Parcub en chiffres : plus de 8.000 paces gérées, 17 parkings dont 14 sur Bordeaux.
    • Tout savoir sur les aides à l'acquisition d'un véhicule propre: cliquer ICI
  • Les pesticides provoquent bien des cancers et des troubles neurologiques

    pesticides vignes épandage.jpg

    Epandage de pesticides dans les vignes  DR

    Les pesticides ont bel et bien des effets néfastes pour la santé. C'est ce qui ressort des résultats d'un important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), mené sur l'ensemble des connaissances internationales actuelles concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants).

    vigne grappe.jpgUne info qui va faire le buzz dans les rangs de vignes

    A défaut de faire plaisir, ces conclusions qui vont à l'encontre des dénégations des industriels du secteur, confortent les scientifiques, les associations, les écolos lanceurs d'alerte et les victimes de maladies professionnelles qui tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme sur les dangers des phytosanitaires. Au premier rang desquels les travailleurs de la vigne, tout particulièrement exposés et très concernés dans la région en Charente et dans le Bordelais, comme l'a montré l'étude APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, publiée en février dernier. La vigne à elle seule, utilise 20% des pesticides consommés en France ! S'il n'est pas sûr que l'on cause du rapport de l'Inserm dans les travées de Vinexpo, le grand salon professionnel du vin qui s'ouvre à Bordeaux ce dimanche 16 juin, dans les rangs de vignes en revanche, l'info devrait faire le buzz....

    Les pesticides et les hommes : liaisons dangereuses

    Sollicités par le ministère de la Santé, épidémiologistes et biologistes ont analysé les données publiées en France et dans le monde, au premier semestre 2012. Les études sur les phytosanitaires  (herbicides, insecticides, fongicides) portent sur une centaine de familles chimiques (organophosphorés, organochlorés, carbamates, pyréthrinoïdes, triazines...), réparties en 10.000 dénominations commerciales et utilisées sous forme solide ou liquideIl en ressort que les pesticides majoritairement utilisés dans l'agriculture, mais que l'on retrouve partout dans l'environnement (air, poussières, denrées alimentaires...), sont impliqués dans des pathologies graves. En outre et malheureusement, s'il est nécessaire, le retrait du marché des produits ne suffit pas toujours à résoudre les problèmes. Ainsi, comme le précise le document, certains pesticides, à l'instar des organochlorés, persistent pendant des années dans l'environnement et se retrouvent dans la chaîne alimentaire...

    Les ravages des pesticides en milieu professionnel : cancers, infertilité, tumeurs cérébrales. Sympa.

    En milieu professionnel, c'est la peau qui représente la principale voie d'exposition aux pesticides. Dans la population en général, l'exposition est orale via l'alimentation. Mais comme tout travailleur est avant tout un être humain qui se nourrit pour vivre, on ne peut s'empêcher de penser que, pour celui qui est exposé professionnement aux phytosanitaires, c'est la double peine...  Les experts établissent la "forte présomption" d'un lien entre les pesticides et la survenue de cancers de la prostate et d'autres pathologies cancéreuses (lymphomes non hodgkinien, myélomes multiples) chez des personnes exposées, comme les agriculteurs et les viticulteurs, mais aussi les ouvriers de l'industrie qui les fabriquent ou les appliquent ou les personnes qui les stockent et les transportent, de même que les productions agricoles qui contiennent des résidus de pesticides. Les chercheurs relèvent également une augmentation du risque de maladie de Parkinson, et précisent qu'"un excès de risque de leucémie ne peut être écarté". L'implication des pesticides dans des problèmes de fertilité est également évoquée.  Enfin, un lien avec des tumeurs cérébrales (cancéreuses ou non) est aussi suspecté. Le registre spécialisé des cancers de Gironde, région viticole, montre ainsi une tendance à l'augmentation de leur incidence (+ 2,3% par an sur la période 2000-2007). 

    pesticides,produits phytosanitaires,chimie,maladie professionnelle,victimes,inserm,invs,ansesLes conséquences sur la grossesse, le développement de l'enfant et sa santé future

    La donnée la plus nouvelle du rapport de l'Inserm concerne la période prénatale. Chez les femmes exposées aux pesticides, professionnellement et/ou par leur alimentation, c'est aussi la double peine : les chercheurs ont observé une augmentation significative de risque de fausse couche. Idem pour les enfants exposés aux pesticides pendant la grossesse de leur mère et leur alimentation durant leur petite enfance : l'Inserm pointe pour cette population le risque de développer une leucémie, une tumeur cérébrale, une malformation génitale ou des troubles du développement (motricité, déficit cognitif ou hyperactivité).

    Le cocktail chimique : plus on en mange, plus on en garde !

    Les pesticides sont présents partout dans l'environnement : l'air intérieur et extérieur, les poussières, l'eau, le sol et les denrées alimentaires. Récemment, l’Institut de veille sanitaire (InVS) s'est inquiété de l’accumulation de ces substances dans le corps humain, spécialement en France. Alors que l’Europe décidait le 29 avril la suspension de trois insecticides pour protéger les abeilles, l'InVS publiait dans le même temps son rapport consacré à l’exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement. Avec un constat alarmant : l'étude réalisée entre 2006 et 2007, montre que les habitants de l’Hexagone sont largement plus exposés à certains pesticides que les Allemands, les Canadiens et même les Américains, premiers utilisateurs mondiaux alors que la France est championne d’Europe et quatrième au niveau mondial. L'étude, qui n’évoque que quelques familles de pesticides (polychlorobiphényles, organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes) que nous sommes susceptibles d’ingurgiter à chaque repas, nous apprend ainsi que 13% des femmes en âge de procréer (18-45 ans) subissent une contamination aux PCB  (polychlorobiphényles) supérieure aux seuils critiques définis par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentaire, de l’environnement et du travail).

    Alors, que faire ?

    pesticides,produits phytosanitaires,chimie,maladie professionnelle,victimes,inserm,invs,ansesTout d'abord, poursuivre les recherches et informer. De plus amples études sur ces "périodes de vulnérabilité" (grossesse, petite enfance) et sur la "toxicité des mélanges" sont nécessaires, estime l'Inserm, qui préconise aussi que la transparence soit faite sur la composition des produits incriminés quand ils sont soumis au "secret" industriel. Quant aux ministres en charge de la Santé, de l'Ecologie et de l'Agriculture, ils se sont dits favorables, vendredi 14 juin, à une réévaluation des autorisations de commercialisation des pesticides. Dans un communiqué commun, Marie-Sol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Foll,  indiquent que "ces nouveaux éléments seront transmis sans délais aux autorités européennes afin qu'ils puissent être pris en compte dans la réévaluation des substances actives autorisées au niveau communautaire". Ils annoncent aussi avoir saisi l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire) "afin qu'elle évalue l'impact de ces nouvelles données sur les autorisations nationales existantes".

    paul françois.jpgReconnaître les maladies professionnelles, réduire l'usage des pesticides et exclure les plus dangereux

    Le céréalier Paul François, (photo ci-contre) président de l'association Phyto-Victimes née en Charente en mars 2001, a aussitôt demandé que "le législateur inscrive dès à  présent aux tableaux des maladies professionnelles du régime agricole toutes les pathologies listées" dans la publication de l'Inserm. Les écologistes, comme l'ONG Générations futures, se félicitent de ce que « les conséquences néfastes des pesticides pour la santé soient désormais officiellement reconnues par la recherche française ». Mais la reconnaissance n'est pas suffisante. Son président, François Veillerette, « exhorte les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes et rapides pour réduire l'usage des pesticides et exclure les plus dangereux d'entre eux » et à prendre en compte, comme le demande de son côté l'Inserm,  «les effets des mélanges de pesticides et des produits formulés, et que la plus grande transparence soit faites sur la composition des produits et sur le contenu des dossiers d’évaluation de ces derniers. » 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pesticides : Effets sur la santé - Une expertise collective de l’Inserm : cliquer ICI
    • Exposition de la population française aux substances chimiques de l'environnement INVS : cliquer ICI
    • Le site internet de Générations futures :  : cliquer ICI.
    • Le site internet de Phyto-Victimes : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    LES PESTICIDES EN CHIFFRES

    • Marché. Une production mondiale en forte progression. En 2011, le marché mondial des pesticides s'élevait à 44 milliards de dollars (33 milliards d'euros), en progression de 13,6 % par rapport à 2010. 27,7 % de ce chiffre d'affaires est réalisé en Europe. Viennent ensuite l'Asie, de l'Amérique latine, l'Amérique du Nord et de l'Afrique. 
    • Types. En Europe, le marché phytosanitaire est dominé par les herbicides et les fongicides.
    • Utilisation. Les Etats-Unis constituent le premier consommateur mondial de pesticides. Suivent l'Inde, la France et l'Allemagne. Rapporté à l'hectare cultivé, le Japon arrive en tête (12 kg/ha) devant l'Europe (3 kg/ha), les Etats-Unis (2,5 kg/ha) et l'Inde (0,5 kg/ha).
    • Le cas de la France. Troisième consommateur mondial, la France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides (NODU) a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2.7%. Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile  mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).