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Commerce - Page 50

  • Libre-échange Amérique et Europe: deux dossiers écolos qui fâchent

    Tafta, traité de libre échange euro-américain, Europe, Etats-Unis, exportation, OGM, Gaz, pétrole de schiste

    Manifestation anti-Tafta, le 10 avril 2014, à Paris. AFP

    Le Tafta (Trans-Atlantic Free Trade Agreement), ou TTIP (Transatlantic Trade and Investmen Partnership) projet de libre échange européen ouvert le 19 mai dernier, une semaine avant les élections européennes, fait jaser et inquiète, car, discuté dans une grande opacité, il fait craindre une mise à mal des règles européennes. Notamment dans le secteur de l'environnement et la protection des consommateurs. Le point sur les deux dossiers écolos du Tafta qui fâchent.

    ogm assiettes.jpg1. OGM, poulet au chlore et boeuf aux hormones. Si nos produits traditionnels alimentaires et gastronomiques (foie gras, roquefort...)  se retrouveront plus facilement dans les assiettes des américains, en retour, le risque est que la malbouffe des Etats-Unis nous submerge. Ce dont nos amis américains se défendent. Mais dans les faits, l'industrie agroalimentaire américaine se bat pour intégrer la ractopamine dans les négociations. Cet activateur de croissance, utilisé dans les élevages bovins américains afin de rendre la viande plus maigre et davantage protéinée, est interdit en Europe (tout comme en Russie et en Chine). Idem pour les volailles désinfectées au chlore. Quant aux organismes génétiquement modifiés, seuls trois sont autorisés en culture en Europe : le maïs Mon 810 (élaboré par l'américain Monsanto), la pomme de terre Amflora (BASF) et, depuis février 2014, le maïs TC 1507 (Pioneer). Concernant les maïs OGM, faut-il repréciser ici que la France n'en veut pas ?

    gaz de schiste.jpg2. L'enjeu du pétrole et du gaz de schiste. Même s'ils constatent aujourd'hui que le pétrole et le gaz de schiste sont loin d'être la panacée énergétique et l'eldorado économique qu'ils en attendaient, les Etats-Unis se sont lancés à fond dans l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste,  même s'ils voient aussi qu'ils dégradent considérablement l'environnement. En France, où 63% des Français s'y opposent, en dépit des appels du pied répétés par certains ministres ou industriels en ce sens, pas question pour le gouvernement de suivre pour l'heure l'exemple américain. La technique utilisée outre-Atlantique, la fragmentation hydraulique (l'injection sous haute pression et à très grande profondeur d'un mélange d'eau, de sable et d'additifs chimiques) est interdite dans l'Hexagone car jugée trop polluante. Or, selon l'article 35 du mandat européen , pas encore publié, mais qui a fuité sur internet, "les négociations - [du Tafta, NDLR] - devraient viser à assurer un environnement commercial ouvert, transparent et prévisible en matière énergétique et à garantir un accès sans restriction et durable aux matières premières". Ce qui voudrait dire, en clair, qu'il faudrait permettre un accès illimité au sous-sol européen. Cela ne fait pas le bonheur des écolos, on s'en doute, et les ONG de défense de l'environnement s'alarment en dénonçant une catastrophe écologique à venir. 

    Le diable s'habille-t-il vraiment en Tafta, selon la jolie expression d'Agoravox, le média citoyen ? La question qui se pose en tout cas aujourd'hui est de savoir si l'Europe sortie des urnes ce dimanche sera en mesure et aura à coeur de continuer à défendre les intérêts de l'environnement et ceux de ses citoyens consommateurs, notamment dans la négociation du Tafta, initialement prévu pour déboucher d'ici 2015. On ne vous l'avait pas dit ? Mais oui, l'Europe, ça sert aussi à ça...  A suivre.

    Cathy Lafon

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  • Festival de Cannes : ce soir, la Palme d'or sera équitable

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    Cette année, la Palme d'or de Cannes, fabriquée en or certifié éco-responsable, sera verte. Photo DR

    bijou,festival cannes,prix,trophée,palme d'or,chopard,éthique,écoresponsabeLe Festival de Cannes s'achève ce samedi 24 mai. Les membres de l'auguste jury et leur présidente Jane Campion seront-ils équitables dans leurs choix ? En tout cas, le trophée avec lequel le ou la gagnante  67ème Festival repartira ce soir, sera une Palme d'or "équitable". Façonnée par le joailler Chopard, le trophée en or est pour la première fois dans l'histoire de la Croisette réalisée en or éco-responsable...  Tout un symbole. Et toute une histoire.

    "Green Carpet"

    Les bijoux précieux n'échappent pas aux problématiques de l'éthique et du développement durable.  Comme d'autres avant elle dans le secteur du luxe, la célèbre maison française Chopard a fait le choix de s'engager dans un processus de développement durable d'envergure, avec le soutien de Livia Firth, l'épouse du très romantique acteur britannique Colin Firth. Résultat : la gamme de bijoux "Green Carpet" ("Tapis Vert"), créée par le joailler, est née sur la Croisette l'an dernier, en 2013, avec deux premier bijoux 100% éthiques. Aujourd'hui, il y en a une petite dizaine. Comme son nom l'indique, "Green Carpet", revendique aussi son association avec le cinéma : Chopard est partenaire du Festival de Cannes.

    Comment ça marche ?

    Créer un bijou 100 % éthique n'est pas si facile. C'est même un exploit. Il faut d'abord s'assurer de la traçabilité des pierres. Chopard choisit celles que certifie le Responsible Jewellery Council (RJC). Pour l'or, même histoire. Vu le nombre d'intermédiaires colossal, de la mine à la boutique du bijoutier, il faut s'assurer que le métal précieux est extrait dans des conditions éco-responsables, y compris dans le traitement réservé aux mineurs. Chopard fait ainsi son marché dans des mines sud-américaines identifiés et consacre à cet or "durable" une chaîne de production spécifique dans ses ateliers. La célèbre palme d'or du Festival de Cannes, avec une paire de boucles d'oreilles en diamants et or éco-responsables avec son collier assorti, mais aussi la montre LUC Tourbillon QF, bénéficient ainsi d'un poinçon spécifique, qui signale la démarche durable qui a présidé à leur fabrication.

    Grâce à Chopard, cette année, à Cannes, le gagnant sera aussi le développement durable.

    Cathy Lafon

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  • Le scandale du trafic des déchets électroniques. Une enquête signée Arte

    afrique déchets.jpg

    Comment et pourquoi le Ghana est-il devenu la poubelle de nos ordures électroniques? Photo Arte

    L'affaire est énorme. Comment et pourquoi les trois quarts des déchets électroniques européens échappent-ils au recyclage prévu par la réglementation et se retrouvent-ils en Afrique ou dans d'autres pays en voie de développement ?

    mike anane.jpgDans le documentaire "La tragédie électronique" diffusé ce soir sur Arte, Cosima Dannoritzer mène l'enquête, en suivant Mike Anane, un journaliste ghanéen (photo ci-contre), spécialisé dans l'environnement. Ce dernier veut savoir pourquoi on trouve dans son pays des déchets toxiques électroniques, issus des poubelles françaises, espagnoles anglaises, américaines, bref, des pays développés. Il ne s'agit pas de n'importe quels déchets : preuves à l'appui, Mike brandit des débris d'ordinateur ayant appartenu en Angleterre à des services de la police et à un hôpital, trouvés dans une décharge de la banlieue d’Accra, la capitale du Ghana. Là, des enfants jouent et désossent des appareils électroniques hors d'usage, environnés de fumées pestilentielles et toxiques.

    hambourg.jpgUn trafic international

    La réponse à la question de Mike est simple, mais stupéfiante par l'ampleur du phénomène révélé par la journaliste. Entre 20 à 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année dans le monde. Criminalité organisée, corruption ou simple négligence : les trois quarts d'entre eux sortent des circuits officiels et ne sont jamais recyclés mais exportés et revendus illégalement. Pourtant, la convention de Bâle, ratifiée par tous les pays du monde à l'exception des États-Unis et d'Haïti, interdit depuis 1989 l'exportation des déchets électroniques. Que l'oncle Sam soit le champion de la pollution électronique, cela peut donc s'expliquer, même si cela ne se justifie pas.  Mais l'Union européenne, pourtant signataire de la convention, où les consommateurs paient une éco-participation qui couvre le coût du futur recyclage de leurs appareils neufs, ne recycle que 25 % de ses déchets électroniques...

    chinois-crop.jpgDestination : Hong Kong

    L'enquête de Cosima Dannoritzer démonte pas à pas le système, grâce aux nombreux témoignages de tous ceux qui, de par le monde, tentent de lutter contre le fléau:  forces de l'ordre, élus, journalistes et militants écologistes, à l'image de ce militant chinois de Greenpeace, très déterminé (photo ci-contre). On découvre comment la majeure partie des appareils électroniques hors d'usage des pays développés, européens notamment, sont détournés au lieu d'être recyclés et font l'objet d'un monstrueux trafic dont les ramifications s'étendent à travers le monde, via les grands ports internationaux comme celui de Hambourg en Allemagne ou de New York aux Etats-Unis, avant d'atterrir dans les décharges clandestines en Afrique, et surtout en Chine, et à Hong Kong, le coeur battant du réseau.

    shenzen.jpgShenzen, eldorado de la récup' électronique

    Les "e-déchets" illégaux arrivent en effet au port de Hong Kong, par millions de tonnes et par dizaines de milliers de conteneurs par an. Impossible de tout contrôler. Ces débris "high tech" contiennent des matériaux précieux (or, cuivre, etc.) qui attisent la convoitise des petits trafiquants et de la criminalité organisée. En Chine, ceux qui démontent les vieux ordinateurs récupèrent ensuite parfois aussi les puces électroniques pour les revendre. La ville champignon de Shenzhen est même devenue le nouvel eldorado international de cette électronique de la récupération. On y trouve, dans des supermarchés qui font plusieurs étages, tous les appareils électroniques existants au monde, des téléphones portables aux écrans plats en passant par les frigos. A des prix imbattables.

    La-tragedie-electronique.jpgOn récupère, on rénove, on réutilise, on fabrique et on exporte

    Les bidouilleurs à grande échelle de l'informatique y trouvent aussi absolument tous les composants électroniques et toutes les puces dont ils  pourraient rêver. Le gros problème, c'est que certaines puces, endommagées durablement, seront ainsi vendues et réutilisées sans qu'on sache qu'elles sont usagées et qu'elle peuvent ensuite mettre en péril le pilotage d'un TGV, d'un avion, la sécurité d'un hôpital ou plus simplement, celle d'un utilisateur de smartphone

    L'Afrique paie la double peine

    Dans ce grand trafic mondial des déchets électronique, l'Afrique, comme bien souvent, est doublement victime. Premier continent poubelle des ordures toxiques du monde développé, avec l'Asie, elle est aussi le premier pays d'exportation de ces produits "Shenzen", vendus à très bas prix et par milliers dans les rues des villes africaines. Certains de ces objets marchent et beaucoup d'autres pas. Mais là-bas aussi, à nouveau, on trie, on bidouille, on répare et on revend...

    Que l'on ne s'y trompe pas : le trafic des déchets électronique ne constitue pas une autre technique de recyclage que celle prévue par l'Europe. Il s'agit bien d'une pratique illégale et mafieuse à l'échelle de la planète, qui met en danger ceux qui la pratiquent comme l'environnement dans lequel ils vivent.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    cosima.jpgLa tragédie électronique : enquête au coeur du trafic des déchets électroniques, mardi 20 mai à 20h50 sur Arte.

    Un documentaire de Cosima Dannoritzer, 1h26.

     

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