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Climat - Page 243

  • Sciences : quand la Terre perdra-t-elle ses océans ?

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    Une plage en Gironde au mois de décembre 2012. Photo archives Ma Planète

    Un jour, selon les scientifiques, les océans auront disparu de la surface du globe. Adieu, la planète bleue ! Pas de panique pour organiser vos vacances d'été, ce n'est pas vraiment demain la veille.

    simulations hausse temperatures cnrs.jpgUne étude française

    Selon une étude française publiée par la revue "Nature" le 12 décembre, l'augmentation progressive et très lente de la luminosité du Soleil conduira inexorablement à l'évaporation des océans et à la disparition de l'eau sur Terre dans près d'un milliard d'années. La bonne nouvelle, c'est que le modèle scientifique imaginé par une équipe du Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS, UPMC, ENS, Ecole polytechnique) repousse des estimations antérieures «de plusieurs centaines de millions d'années», souligne le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

    Le réchauffement climatique n'est pas responsable

    Comme toujours, on cherche des responsables. Cette évolution prédite du climat terrestre à l'échelle des temps géologiques n'a pas de lien avec le réchauffement climatique causé par l'homme. C'est l'augmentation du rayonnement solaire qui est en cause. La luminosité du Soleil devrait aller croissant au cours des prochaines de centaines de millions d'années. Les températures terrestres devraient ainsi augmenter jusqu'à atteindre en surface les 70°C... Inutile de le préciser,  le réchauffement climatique que nous connaissons aujourd'hui, à côté de ce qui attend la planète, c'est peanuts.

    Dans un tel scénario, l'emballement de l'effet de serre est garanti et les eaux que contiennent les océans finiraient par bouillir, avant de s'évaporer. Pas sûr, toutefois, que l'espèce humaine soit encore sur Terre ce jour-là pour pouvoir le déplorer.

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique: la voiture électrique, ce n'est pas la panacée

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    Une voiture  électrique présentée au Mondial de l’auto à Paris, le 28 septembre 2012. Photo archives AFP 

    bluecub.jpgBordeaux attend pour janvier 2014 ses voitures électriques en libre service, les BlueCub. Citiz, le site d'autopartage bordelais, veut en mettre dix en circulation en mai 2014. Sur le web écolo, la polémique enfle: oui ou non, un véhicule électrique est-il réellement plus vertueux pour le climat qu’une voiture à moteur thermique ?

    Réponse : oui, et non, selon une étude de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe), publiée en novembre 2013. Au bout de quelques milliers de kilomètres, elle peut le devenir. Ou pas. Tout dépend l’origine de l’électricité qu’elle utilise.

    10 tonnes de CO2 contre 22 pour une voiture diesel, et 27 pour une voiture à essence

    La question clé du réchauffement climatique, ce sont les émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, qu'il faut absolument parvenir à réduire. En France, par rapport aux moteurs diesel ou thermiques, une voiture électrique présente un avantage indéniable contre le réchauffement climatique, à partir de 50.000 kilomètres au compteur, selon l'étude pilotée par l’Ademe. Certes, sa fabrication, comme celle de toutes les voitures, est une première source de pollution. Mais la voiture électrique qui sort de l’usine a déjà émis plus de CO2 qu'une automobile classique, du fait principalement de l’extraction des métaux qui composent la batterie. Elle rattrape cependant assez vite son retard, en carburant à l'électricité, qui est en France en grande partie d'origine nucléaire, peu ou pas émettrice de gaz à effet de serre. Pour un cycle de vie moyen estimé à 150.000 kilomètres, aux performances techniques actuelles, une voiture électrique émettra au total environ 10 tonnes de CO2, contre 22 pour une voiture diesel et environ 27 pour une voiture à essence, selon le scénario de référence de l’étude.

    nucleaire edf.jpgLe bémol : le nucléaire a quand même pour inconvénient majeur de générer des déchets radioactifs dont on ne sait pas vraiment quoi faire. Il représente en outre un énorme danger potentiel pour l'environnement et la santé humaine, comme nous l'enseignent les catastrophes de Fukushima, au Japon, et de Tchernobyl, en Ukraine. L'idée, en France, c'est de réduire de 50% la part de l'atome dans la production électrique française, d'ici à 2025...

    eolienne allemagne.jpgLes énergies renouvelables et le cas allemand

    « Le bouquet électrique de la phase d’usage a un impact majeur sur le potentiel de changement climatique », observe l'Ademe. En Allemagne, où l’électricité provenait en 2009 à 44% du charbon, très émetteur de CO2, les conclusions sont très différentes. Rechargée outre-Rhin, les émissions de CO2 de la voiture électrique seront plus importantes que celles d'une voiture conventionnelle jusqu’à 100.000 km, équivalente au-delà du 100.000 km et légèrement inférieures (environ 21 tonnes) en fin de vie, à 150.000 kilomètres, selon l'Ademe. La production d'électricité en Allemagne, dépendait encore, en 2009, à 44% du charbon (à 66% d'origine nationale), 2% du pétrole, 13% du gaz naturel (86% importé), 23% du nucléaire (uranium totalement importé) et 18% des énergies renouvelables. Mais d'ici à 2050 , le pays prévoit que les énergies renouvelables aujourd'hui en plein essor, couvriront 80% de la consommation d'électricité et 50% des besoins d'énergies. La donne aura alors considérablement changé.

    voiture électrique la rochelle.jpgLimiter la pollution locale dans les villes

    Pour l'Ademe, la voiture électrique, sans émissions polluantes, « reste indéniablement une bonne arme pour limiter la pollution locale », des villes notamment (photo ci-contre, La Rochelle), souligne Maxime Pasquier, un des responsables de l’étude. De même pour réduire le risque d’épuisement des ressources fossiles. L’expert souligne aussi « l’importance de la phase de fabrication pour le véhicule électrique, qui est liée essentiellement à l’extraction de métaux de fabrication de la batterie ». Certains types de batteries permettent de réduire cet impact « de 20 à 40% », souligne-t-il. L’étude de l'Ademe conclut que l’essor de la voiture électrique ne constitue pas une menace en 2020 pour les métaux et terres rares utilisés dans les batteries, avec des réserves néanmoins pour le cobalt. Reste toutefois un vrai point noir: le risque d’acidification, qui peut contribuer aux pluies acides, lié à l’exploitation du nickel ou du cobalt entrant dans les batteries.

    Et les renouvelables ?

    C'est drôle, l'Ademe ne met pas clairement en exergue le paramètre de l'électricité quand elle a pour origine les énergies renouvelables. De même, n'est pas évoquée une autre alternative à l'électricité, celle des générateurs HHO qui peuvent produire un gaz qui résulte de l'électrolyse de l'eau, économiseur ou décupleur d'énergie, qui permet de faire rouler les voitures et aussi de se chauffer.

    Quant les voitures rouleront au vent...

    Quand les voitures rouleront au vent, au soleil ou à l'eau, leur impact sera enfin définitivement moins nocifs pour le climat. D'ici là, réduire ses déplacements en voiture particulière, renoncer au diesel ultra-polluant et adopter le plus possible les transports en commun ou les déplacements doux (à vélo ou à pied), c'est encore la meilleure façon de de lutter contre le réchauffement climatique.

    Cathy Lafon

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  • Pollution de l'air : pourquoi la France et l'Europe ne peuvent plus respirer

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    Barcelone frappée par un pic de pollution, le 9 décembre 2013. Photo AFP

    Procédures d'informations à répétition et alertes à la pollution à gogo... La France tousse, mais elle n'est pas la seule à avoir du mal à respirer en cette fin d'automne. Depuis plusieurs jours, le nord-est de l'Espagne est enveloppée d’un nuage gris et Barcelone subit aussi un épisode d'alerte à la pollution. Retour sur une semaine asphyxiante.

    diesel tue.jpgDes particules fines, en veux-tu, en voilà

    Temps froid et sec, absence de vent : les conditions météorologiques de cette fin d'automne favorisent des pics de pollution aux particules fines. Selon le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), elles sont émises essentiellement par le transport et notamment le diesel (15%), l'agriculture, avec l'utilisation des engrais (20%), le chauffage au bois (30%), l'industrie (31%). En France, le diesel représente 60% du parc des véhicules, et continue de bénéficier d'une fiscalité favorable en dépit de sa dangerosité avérée. En cas de grand froid, d'absence de vent et de pluie, l'air ne se renouvelle pas, ce qui favorise la concentration des polluants dans l'air.

    pollution air bordeaux velo.jpgPlusieurs villes de France en alerte, dont Bordeaux

    Cette semaine, le niveau d'alerte aux particules fines a été atteint dans plusieurs villes françaises où les normes européennes en matière de qualité de l'air ne sont pas respectées, dont Bordeaux. Hier, le 13 décembre, plus de la moitié des régions restaient encore en état d'alerte. Le seuil d'alerte est déclenché à partir d'une concentration de 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d'air. Si des villes comme Paris ou Lyon ont la triste habitude de semblables situations,  l'agglomération bordelaise connaît cette année un phénomène exceptionnel par son ampleur et sa durée. La procédure d'information lancée par Airaq, l'organisme chargé d'analyser la qualité de l'air en Aquitaine, a duré une semaine, du 4 au 12 décembre. La présence de particules fines est passée de 50 microgrammes par mètres cubes, puis a augmenté jusqu'à 80 microgrammes par mètre cube, où le seuil d'alerte a été franchi. Le reste de la semaine a oscillé entre seuils d'alerte et d'information. Du jamais vu.

    Risque sanitaire

    L'impact sanitaire sur les populations, notamment les personnes fragiles (personnes âgées, enfants, asthmatiques, allergiques, malades...) est indéniable, d'autant plus que la pollution de l'air, et plus particulièrement les particules fines émises par le diesel, sont reconnues cancérogènes. Maux de tête, asthme, bronchites, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus... la liste des maux provoqués par la pollution de l'air est longue. Les dernières études de l'OMS évoquent 42.000 morts prématurées en France et 386.000 en Europe.

    pollution air voiture.jpgContentieux juridique avec l'Europe

    Mais le coût sanitaire n'est pas le seul que doivent payer la société et l'Etat français. L'Hexagone, en infraction avec les normes européennes avec ses taux de pollution de l'air, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, s'il ne parvient pas à  les diminuer. Des pénalités pour chaque jour de retard jusqu'à ce que les normes de la qualité de l'air soient respectées sont aussi à craindre, pour un possible montant de 240.000 euros par jour. De plus, un autre contentieux est annoncé, cette fois-ci pour les dépassements de dioxyde d'azote...

    Le coût de l'inaction

    La pollution de l'air n'est pas un mal fatal et inéluctable et la France a une responsabilité dans la situation actuelle et paie la rançon de son inaction. Quinze grandes agglomérations dépassent chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique, fixées par une directive de 2008, qui veut que l'on ne dépasse pas le seuil de 25 microgrammes par mètre cube d'air en moyenne annuelle, et pas plus de 50 microgrammes durant plus de 35 jours par an. Cette norme est déjà largement inférieure à celle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise 10 microgrammes par mètre cube d'air, soit deux fois moins...La France a pourtant renoncé en 2012, à mettre en place les Zapa (Zones d'action prioritaire pour l'air) qui auraient dû permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre et des particules fines émises par les véhicules.

    sagrada familia.jpgL'Espagne aussi

    Ca ne va pas vraiment nous consoler, mais la France n'est pas la seule mauvaise élève de l'Europe. En 2011, huit autres pays, dont l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, ne respectaient pas davantage la règle des 25 microgrammes. Ainsi, depuis plus d'une semaine, le gouvernement régional de Catalogne, dans le nord-est de l’Espagne, a lancé un plan d’urgence pour lutter contre le pic de pollution qui frappe Barcelone et enveloppe la ville d’une épaisse brume grise chaque matin, depuis près d’une semaine. Ce nuage, qui laisse à peine entrevoir la silhouette des édifices emblématiques de la ville, de la Sagrada Familia aux gratte-ciel modernes, est causé par l’importante présence de dioxyde d’azote et de particules polluantes dans l’atmosphère qu’un anticyclone installé depuis la semaine dernière sur la région empêche de se disperser. Les autorités ont donc décidé d’abaisser dès lundi la vitesse maximum autorisée dans les rues de Barcelone, a enjoint à ses habitants d’utiliser les transports publics et a demandé aux usines de réduire leur activité. Une situation somme toute ordinaire à Barcelone, l’une des villes qui enregistre la plus forte densité de véhicules en Europe, dont la situation géographique complique la dispersion des émissions polluantes.

    Les occidentaux aiment à pointer du doigt la Chine et son brouillard de pollution, à Pékin ou Shanghai... Les Etats-Unis, dont on critique aussi beaucoup le manque de responsabilité environnementale, viennent pour leur part de s'engager sur 12 microgrammes de PM10 par mètre cube.  Les Européens et les Français seraient bien inspirés de commencer par regarder les particules fines qui encombrent l'air qu'ils respirent, et y faire le ménage...

    Cathy Lafon