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Association - Page 100

  • Pyrénées :pourquoi la guerre de l'ours est rallumée

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    Dans les Pyrénées françaises, l'ours fâche toujours. Photo archives AFP

    Depuis la réintroduction en 1996 de l'ours dans les Pyrénées, côté français, bergers et défenseurs du plantigrade, animal protégé, n'ont jamais vraiment enterré la hache de guerre. La saison d'estive 2013 qui s'achève ce lundi 30 septembre, marque pourtant une résurgence insolite de la polémique et un durcissement dans les affrontements entre les pro et les anti. Les accusations violentes et les noms d'oiseau pleuvent. Mais que se passe-t-il donc dans le massif pyrénéen ? Décryptage.

    L'affaire du dérochement de Pouilh

    Pouilh, Ariège, 9 septembre : sur une estive, une trentaine de brebis affolées dérochent (chutent dans le vide) d'une falaise. Pour le berger qui découvre le cadavres au petit jour, traumatisé on s'en doute, c'est clair : c'est la faute de l'ours qui a effrayé le troupeau.  L'Addip-Aspap (l'Association pour le Développement Durable de l’Identité des Pyrénées, opposée à l'implantation des grands prédateurs) évoque aussitôt des "agneaux lacérés par les oursons qui suivaient la mère". Pour les pro-ours qui défendent le plantigrade protégé c'est loin d'être aussi sûr. L'expertise menée sur place par les agents de l'ONCFS le 11 septembre, perturbée par les opposants à l'ours, ne parvient pas à prouver que les ours étaient à l'origine de l'accident où une trentaine de brebis a chuté dans une ravine. Ce qui  fait dire à la Préfète de l'Ariège des anti-ours qui ont troublé l'expertise, qu'ils sont  'vulgaires et irrationnels". Sympa.

    ours adet.jpgAction "Vigie Ours"

    Un mois auparavant, fin juillet, dans le Courserans, les anti-ours avaient organisé une battue destinée à montrer qu'ils sont prêts à tuer l'animal protégé, délit passible de sept ans de prison. La riposte des pro-ours arrive le 17 septembre : l'association de protection de l’ours Ferus lance une action « Vigie Ours » dans les Pyrénées. Elle appelle "les utilisateurs de la montagne" à traquer tout indice qui pourrait faire penser à "une action de braconnage" contre l’animal : pots de miel remplis de verres pilés, agitation inquiétante sur un secteur, présence inexpliquée de cadavres qui pourraient être empoisonnés…

    Dispositif de protection de l'Etat boycotté

    C'est aux alentours du Courserans où vivent vingt des vingt-deux ours recensés dans les Pyrénées que les  attaques sont les plus nombreuses : 73 % des prédations de brebis imputées au plantigrade sur la chaîne cette année ont été recensées dans les dix mêmes estives. Paradoxalement, seule une minorité d'entre elles ont adopté le "dispositif de protection" proposé par l'Etat : des chiens patous et des enclos pour regrouper le troupeau avant la nuit. Explication : les éleveurs ne croient pas à son efficacité, et jugent le procédé "inadapté au relief ariégeois et contraire à la pratique du pastoralisme". Dont acte.

    alain reynes.jpgLes dégâts d'ours en baisse de 36%

    Si le Courserans concentre l'essentiel des dégâts d'ours, les bilans officiels des prédations des plantigrades connaissent cependant une baisse significative. En 2013, sur les huit premiers mois de l'année, ils s'annoncent même parmi les plus bas depuis 15 ans.  La baisse est de 36% : le nombre de d'animaux d'élevage tué par les ours est passé de 180 en 2012 à 116 en 2013, alors que le nombre d'ours a très légèrement augmenté. Chutes, maladies, foudres, prédation... : "il meurt environ 25 000 brebis par an dans les Pyrénées, dont seulement 250 à cause l'ours", précise Alain Reynes, le directeur de Pays de l'ours-Adet.  

    "Une affaire de gros sous"

    Alors, pourquoi soudain tant de bruit et surtout, pourquoi tant de haine ? Si les morts de bétail imputées à l'ours sont indemnisées par l'Etat (176 euros la brebis), les éleveurs sont particulièrement remontés en cette fin de saison contre l'animal qu'ils accusent de saccager leur travail et de les atteindre aussi durablement leur moral, alors que les dégâts d'ours sont en diminution. Alain Reynes, qui reconnaît l'impact psychologique pour les éleveurs que représente la perte de leurs animaux, le relativise toutefois. Pour lui c'est clair comme de l'eau de roche : le fond de l'histoire serait une affaire de gros sous. Le défenseur des ours veut y voir une stratégie et relève qu'à la fin de l'année 2013 s'achève le Plan de soutien à l'économie de montagne, mis en place en 2007 : "S'en prendre à l'ours, est le meilleur moyen trouvé par les éleveurs pour attirer les regards sur le malaise de la profession et pour réclamer davantage d'aides, notamment à travers le Plan de soutien à l'économie de montagne mis en place en 2007. Celui-ci expire à la fin de l'année. Ce n'est pas un hasard si la tension monte autour de l'ours à proximité des négociations. Et le système ne fonctionne qu'à une seule condition : râler. "

    ours,animal protégé,polemique,prédationIndemnisées "au bénéfice du doute"

    Et râler, ça marche, si l'on en croit le dénouement de l'affaire du dérochement de Pouilh qui tendrait à donner raison à Alain Reynes. Le 24 septembre dernier, la décision tombe : les brebis victimes du dérochement en Ariège le 9 septembre, seront indemnisées « au bénéfice du doute ». Une décision qui "n'est même pas passée en commission d’indemnisation, alors que de source officielle aucun élément sur le terrain n’a permis de mettre en cause l’ours", commentent les défenseurs des ours. L’Association des Chambres d’Agriculture des Pyrénées (ACAP) se dit "préoccupée" et considère dans la "Dépêche du midi" que "ces évènements  interrogent clairement, la continuité de l’activité de l’élevage sur les territoires concernés ».  Pour les pro-ours, l'ACAP récupère en réalité la tension créée par l’Addip-Aspap pour négocier un plan d’aide à l’agriculture pyrénéenne de plusieurs dizaines de millions d’euros, dont plusieurs millions leur reviendront pour « l’animer »...

    ours,animal protégé,polemique,prédationDes sous !

    En clair, les pro-ours accusent les structures anti-ours d'instrumentaliser les dégâts d’ours, "alors qu'ils représentent moins de 1% des pertes de brebis dans les Pyrénées, mais elles n’hésitent pas à les inventer quand il en manque pour négocier les budgets voulus, comme cela a été le cas de manière flagrante pour le dérochement de Pouilh." Bon, ça,c'est fait. De leur côté, les anti-ours dénoncent les  dizaines de milliers d’euros octroyés aux associations environnementales par l'Etat. Dans un communiqué du 26 septembre, les pro-ours répondent en accusant les anti de négocier discrètement plusieurs millions pour "animer  un programme de plusieurs dizaines de millions d’euros, sur des fonds publics, bien entendu"....  A quoi l’ACAP réplique le 29 septembre que "ce n’est pas elle qui touche les millions d’euros « d’animation » intégrés dans les programmes d’aide à l’agriculture pyrénéenne". Oui, ce sont bien des structures "d’animation pastorale" , mais partenaires de l’ACAP, précise à son tour Pays-de-l'ours Adet. Et toc.

    L'ours, vraie vache à lait ?

    Ambiance, ambiance... Alors, paranos les pro-ours? Machiavéliques les anti? Les Pyrénées françaises, c'est pire que chez les Atrides! Et si l'on en croit les pro, pour les anti, le plantigrade tant décrié serait surtout une vraie vache à lait...  Ah, oui, au fait : et l'ours dans tout ça ? 

    Cathy Lafon

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    • Les articles de "Ma Planète" sur les ours : cliquer ICI
  • Initiative: la Fol'éco-journée, c'est aujourd'hui et c'est à Bordeaux

    La 4ème Fol'éco-journée de Belcier a lieu ce samedi 28 septembre à Bordeaux (photo DR Ateliers des bains douches)

    Il y avait la Folle journée de Nantes, dédiée à la musique, qui a essaimé un peu partout dans le monde. Pour l'écologie, il y a désormais la Fol'éco-journée du quartier Belcier, à Bordeaux, placée chaque année sous le signe du développement durable et de la solidarité.

    Initiative de l'association l'Atelier des bains douches (ADB), la quatrième édition de la Fol’éco-journée de Belcier a lieu ce samedi 28 septembre.  Bien ancrée dans le paysage local, elle décline cette année le thème de la fête foraine à l’ancienne et propose une véritable fête de quartier gratuite, ouverte à tous, avec des animations originales et décalées : la maison hantée, Wenceslas le tatoueur fou, des spectacles… et bien d’autres surprises encore.

    fête,quartier,atelier bains douche,bordeauxPrix 2011 de la Fondation de France

    Créée en 2009  dans un quartier populaire de Bordeaux proche de la gare Saint-Jean, par l'association ADB, la Fol'éco-journée veut provoquer la rencontre entre les habitants, nouveaux et anciens, créer du lien social, rompre l’isolement... Et par dessus tout défendre l’écologie qui est tout cela à la fois et qui en a bien besoin. D'être défendue. Il est vrai que dans ce domaine,  l"L'Atelier des bains douches" est un collectif reconnu qui a notamment créé un jardin partagé sur une friche du quartier Belcier. Animé par une habitante, Anne Sallenave, avec Aline Purivatra pour administratrice, l'ADB a fait émerger une envie partagée, celle de créer un quartier solidaire et durable. Ce qui n'a pas échappé à la Fondation de France  qui lui a décerné en 2011 un Laurier départemental, un prix destiné à récompenser les projets "écolos" les plus innovants parmi ceux qu'elle soutient.

    L’écologie autrement

    L'ADB veut faire de l'écologie, mais autrement. En proposant, par exemple, un rendez-vous ludique où l'on joue, où l'on cause, où l'on rit... Ce qui, concernant l'écologie, est rarement le cas, reconnaissons le. Depuis sa création, la formule évolue chaque année, comme l’explique Aline Purivatra, l’administratrice de l’ABD : "Cette année, on a voulu inventer autre chose, qui touche davantage une population qui n’est pas forcément prête à entendre parler d’écologie. La méthode n’est pas la même, elle est moins pédagogique, plus en filigrane. Verres consignés, zéro déchets, buvette bio et quelques stands, qui invitent à modifier les comportements et en présentent les moyens, comme les vélos électriques ou les voitures partagées."

    Toutes les associations du quartier

    On l'a compris, la Fol'éco-journée n'est pas un rendez-vous cosmétique et hors-sol, mais elle est le fruit du travail d'une équipe d’environ 15 personnes qui s'investit durant des mois, et d'une trentaine de bénévoles, mobilisés le jour-même. Toutes les associations partenaires du quartier ont mis la  main à la pâte et se sont creusé la tête pour créer des stands autour du thème de la fête foraine à l'ancienne. "Astrolabe", par exemple, investit une caravane pour un jeu de kim à l’aveugle, "Les Crabes" tiennent un stand de bonbons et barbe-à-papa, les écoles fabriquent des panneaux à trou…

    Une fête vraiment éco-exemplaire à découvrir absolument.

    Cathy Lafon

    • La  Fol'éco-journée, c'est où, c'est quand ? Samedi 17 Septembre,  rue Son Tay et Salle Son Tay (en cas de pluie, la fête pourra s'abriter) de 14h00 à minuit. Bordeaux, quartier Belcier (gare Saint-Jean).
    • Contact : Anne Sallenave-Tél : 06 01 74 23 28 ou 09 53 539 534. atelierbainsdouches@free.fr
  • Planète vidéo. "Super Trash" : l'enfer d'une décharge française au cinéma

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    "Super Trash", un film de Martin Esposito Photo DR

    L'histoire de "Super trash", le documentaire de Martin Esposito, c'est un peu celle du réalisateur. Quand Martin revient sur les lieux de son enfance, dans les Alpes-Maritimes, près de Grasse, au beau milieu de la baie des Anges, il découvre que ces lieux sont désormais ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Depuis des années, tous les rebuts de la vie quotidienne, de l’industrie et du prestigieux festival de Cannes, se sont entassés à Villeneuve-Loubet...

    documentaire,film,déchets,débat,réductionUn film

    Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l'époque, maintenant à la lisière de la décharge.Il décide de s'y installer et de vivre dans ce monde fait d'ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : l'endroit de l'enfouissement des fûts d'arsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison
    mortel qui s'écoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu'à la mer. Durant deux ans, jusqu'aux limites de la folie, Martin fait son trou dans ce monde invivable et va jusqu'à se nourrir d'ordures.  Le jeune homme ne veut pas se résigner : il essaye de rendre cet univers ludique, humain, jusqu'au jour de la fermeture définitive de la décharge, où il sauvera une dernière mouette de l'empoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man's land, avec sa caméra...  Super "trash", donc.

    documentaire,film,déchets,débat,réduction"Une vérité qui dérange"

    Pour Martin Esposito, 35 ans, le déclic écolo a eu lieu en voyant le film d'Al Gore, "Une vérité qui dérange", en 2006. "Il me fallait faire un tour du monde des décharges à ciel ouvert, un constat mondial sur la pollution liée à la surconsommation, à la surproduction et aux problèmes de recyclage…", confie le réalisateur. A l'époque, pour lui, "les pollueurs étaient les gros pays comme la Chine et les Etats-Unis…" et la France était "un pays sans gros problèmes écologiques". C'est en commençant à filmer une décharge sur la Côte d'Azur, la décharge de Villeneuve-Loubet près de Cannes, qu'il découvre que les désastres de la pollution, ce n'est pas qu'ailleurs, à l'étranger, chez les autres. Mais que cela peut exister aussi en France, à côté de chez soi. Y compris dans une région aux paysages paradisiaques, royaume de l'industrie du rêve.

    documentaire,film,déchets,débat,réductionUn grand choc

    "Super Trash", ce n'est pas "une bonne petite claque aux mauvaises odeurs", comme dit la pub, mais au contraire, le récit d'un grand choc nauséabond. Celui d'une plongée dans la décharge à ciel ouvert de tous les déchets produits par nos modes de vie et notre société de consommation.  Acclamé lors de sa présentation à la Global Conference 2012 à Évian par un aréopage d'experts en développement durable, le film dérange. Et s'il fait mentir l'adage selon lequel "toute vérité n'est pas bonne à dire", c'est pour la bonne cause. 

    Un débat

    "Super Trash" sort en salle le 9 octobre. Ce soir, le 26 septembre, l'association Greenpride présente ce film en avant première à Bordeaux, au cinéma Mégarama, avec le concours du Collectif Déchets Girondin (CDG), qui lutte depuis plus de trente ans  pour la diminution des déchets, et un traitement le moins polluant possible? Un débat sur la question de la gestion des déchets suivra la projection du documentaire, en présence du réalisateur, Martin Esposito.

    Cathy Lafon

    • C'est où, c'est quand ? "Super Trash" est projeté le jeudi 26 septembre à 20h, au Mégarama de Bordeaux (rive droite à gauche du pont de pierre, ancienne gare d’Orléans). Le débat a lieu après la projection.