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Animal - Page 196

  • Noël 2014. Quatre livres bien verts à découvrir au pied du sapin...

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    Parmi les quatre livres à offrir recommandés par Ma planète, deux d'entre eux ont trait à l'océan. Photo Muséum national d'histoire naturel.

    Cadeau_VERT.pngNoël approche... Voici quatre coups de coeur pour des livres à glisser au pied du sapin, pour les petits comme pour les grands.

    musée vivant.jpg"Le musée vivant du bord de mer". Le littoral qui borde notre pays, dont la façade atlantique pour les habitants de la région, est un univers d'une richesse extrême. Sa précieuse biodiversité, soumise aux fortes contraintes du milieu marin, recèle d'étonnants organismes aux modes de vie insoupçonnés. Pour les découvrir, "Le musée vivant du bord de mer" est le guide idéal. Paru le 9 octobre dernier, ce très bel album de photos s'adresse à tous : enfants, naturalistes, pêcheurs à pied, vacanciers ou tout simplement amoureux du littoral, désireux d'en savoir plus sur sa vie et les surprenantes adaptations des espèces que l'on y rencontre. L'illustration permet de découvrir en gros plan de superbes détails ; des images en immersion révèlent la vie inattendue des espèces lorsque la mer les recouvre... L'auteure, Sonia Dourlot, photographe entomologiste à l'Université de Rennes 1, signe un ouvrage fascinant et très instructif sur la faune et de la flore du bord de mer, destiné avant tout à sensibiliser à la conservation des espèces.

    défi climatique.jpg"Le défi climatique : objectif 2°C". Ce livre de Jean Jouzel (climatologue et chercheur au CNRS, vice-président du groupe scientifique du Giec et co-prix Nobel de la paix en 2007) et d'Anne Debroise, (journaliste scientifique) sera votre livre de chevet en 2015. En effet, Paris accueillera en décembre 2015 le prochain grand Sommet international sur le climat.  Autant dire que le changement climatique va vous chauffer les oreilles et alimentera les conversations au boulot autour de la machine à café, lors des dîners en ville et des repas familiaux. Ce livre fait la synthèse des connaissances actuelles sur les évolutions passées et à venir du climat et permet de prendre la mesure de l'évolution, lente mais réelle, de la prise de conscience des pays en la matière.

     egouts sousla mer.jpg"Des égouts sous la mer". Le nouveau livre d'Henri Augier jette un pavé dans l'océan. Malgré le discours officiel et tous les pavillons bleus attribués à nos plages, le scientifique, ancien responsable d'un laboratoire spécialisé dans l'étude des nuisances, lance l'alarme : notre littoral est de plus en plus gravement pollué. En cause, nos stations d'épuration, tellement déficientes selon lui que l'on est obligé de transférer au large les eaux usées. Or, on dispose aujourd'hui de techniques suffisamment performantes pour les épurer à 100%... Henri Augier veut mettre les élus et les autorités en face de leur responsabilité, pour assurer la qualité des eaux de la mer, le "plus grand de nos garde-manger".

     

    energie-et-prosperité-240x330.jpg"Energie et prospérité : les entrepreneurs au coeur de la transition". La France a voté la loi sur le transition énergétique, en novembre 2014. Soit. Et alors ? Pour nous aider à décrypter ce changement inédit dans l'histoire du pays, Pauline Mispoulet et Raphaële Yon Araud, deux femmes engagées dans le champ de la transition énergétique, observent le modèle économique et social qui sous-tend notre système énergétique. La première, PDG du Gesec, un GIE qui regroupe plus de 350 PME de services et d'installations, spécialistes de la maîtrise de l'énergie, de l'air et de l'eau dans les bâtiments et l'habitat, et pionnières de la transition énergétique. La seconde anime Greenopie, une agence centrée sur la promotion d'une transition écologique et sociale de nos modes de vie. A elles deux, elles énoncent les raisons que nous avons de changer : autonomie, capacité à entreprendre et à vivre en paix en société... Et partagent leurs réflexions et leurs expériences pour engager élus, entreprises, consommateurs-contribuables-citoyens dans une dynamique collective.

    Cathy Lafon

  • Sebastião Salgado, le photographe qui défend la planète

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    Le photographe Sebastião Salgado défend l'humanité en rendant hommage aux beautés naturelles de la planète de la nature. Hong Kong, le 13 décembre 2014. Photo AFP

    Dans "Le sel de la Terre", le magnifique film documentaire du réalisateur allemand Wim Wenders consacré à Sebastião Salgado, le photographe brésilien mondialement connu pour ses reportages aux quatre coins de la planète sur le pire de la misère humaine, se réconcilie avec son métier, la photographie et la vie tout court, grâce à la nature au service de laquelle il met désormais son immense talent.  Son dernier projet artistique, "Genesis", une titanesque exposition de l'ensemble de ses images depuis huit ans signe un nouveau témoignage de son combat pour la protection des ressources vivantes de la planète.

     
    Photographe de la misère de l'humanité
     
    Salgado-mine--3-.jpgDevenu photographe professionnel dans les années 1970, Salgado, originaire d’une région rurale du centre du Brésil, a reçu une formation d’économiste avant de se tourner vers la photo. Durant une vingtaine d'années, il se rend dans plus de 100 pays, du Rwanda au Guatemala en passant par le Bangladesh. Il témoigne des pires horreurs: les famines, les guerres, la pauvreté, les aberrations de la mondialisation et les déplacements de population. Ses photographies spectaculaires de paysages ravagés, de communautés exploitées ou vulnérables, comme les ouvriers de l’industrie pétrolière du Koweït, les chercheurs d’or du Brésil (photo ci-dessus), ou les travailleurs chargé de démolir les navires au Bangladesh, ont inspiré des générations de photographes. Elles sont d’autant plus dramatiques qu’elles sont en noir et blanc.
     
    Douter de l'humanité

    Après les horreurs du génocide au Rwanda qu'il a couvert dans les années 1990, Salgado ne peut plus photographier. Trop de morts, trop d'atrocités. Le photographe est obsédé par l’odeur de décomposition des piles de cadavres jetés à terre par les bulldozers. Des scènes, gravées à jamais dans sa mémoire, qui le font douter de l'humanité. « J’ai commencé à mourir, mon corps a commencé à être malade », raconte-t-il dans "Le Sel de la Terre". Son esprit aussi.

    Sauvé par la nature

    exposition,film,documentaire,salgado,wendersContraint de faire une pause, il opère un retour à la terre, sur la plantation de son père au Brésil qu'il découvre dévastée par la déforestation liée à l'exploitation outrancière du bois. A sa grande consternation, les lacs de son enfance se sont asséchés et une partie de la forêt pluviale a disparu. Avec son épouse Lelia, ils replantent les arbres et finissent par faire revivre le sol qu'ils croyaient mort.  « Nous avons replanté plus de 2,5 millions d’arbres. C’est à nouveau la forêt pluviale. On a sauvé les jaguars, on a plus de 170 espèces différentes d’oiseaux ». La renaissance de sa terre natale et nourricière lui redonne aussi le goût de la vie et de la photographie. 

    "Aggiornamento écolo"

    exposition,film,documentaire,salgado,wendersCe qui affecte le plus Salgado, désormais, c’est le pillage aveugle des ressources de la planète par une humanité qui ne voit pas qu’elle court à sa perte. Le photographe des hommes qui veut rendre hommage à la beauté de la planète, a fait son "aggiornamento écolo" en découvrant que l'amour et la compassion qu'il porte à l'humanité ne peuvent être dissociés de ceux qu'il nous faut accorder à notre maison, la Terre. Parce que ce sont d'abord les plus faibles et les plus pauvres qui souffrent des ravages que nous infligeons à la nature et à la planète. 

    Les hommes doivent préserver la planète

    salgado pingouins.jpgDepuis, il a créé avec son épouse l’agence Amazonas Images, qui produit et publie ses photographies, des images époustouflantes de la nature qui n’ont d’égales que ses critiques envers le comportement de « prédateurs profonds » des hommes. Ces derniers doivent préserver la planète, disent ses photographies de pingouins glissant sur les icebergs (ci-contre) de babouin solitaire traversant des dunes, d’eau dégoulinant de la queue d’une baleine. « Nous avons commencé à tout détruire, nous avons domestiqué le bétail et mis le bétail en prison, nous les produisons par dizaines de millions pour qu’on puisse les manger », dénonce encore Salgado.

    «Nous ne faisons plus partie de notre planète, nous sommes devenus des aliens »

    Le 13 décembre dernier, ors d’une visite à Hong Kong destinée à promouvoir le projet d'exposition « Genesis», fruit de huit années d’exploration du monde, le photographe âgé de 70 ans s’est dit convaincu que la soif de domination de la nature par les hommes allait avoir raison d’eux. « Si nous ne revenons pas sur terre, nous ne serons pas ici encore trop longtemps », a-t-il confié à l'AFP. 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO 

    • Devenu professionnel au début des années 70, Sebastião  Salgado a obtenu une avalanche de prix prestigieux et ses photos se sont retrouvées à la Galerie Barbican de Londres ou au Centre international de la photographie de New York. 

    OU VOIR "LE SEL DE LA TERRE" ?

    • Dans l'agglomération bordelaise, le film de Wim Wenders passe  au cinéma Utopia Saint-Simeon, 5, place Camille-Jullian 33000 Bordeaux, et au  cinéma Jean Eustache, place de la Ve-Republique 33600 Pessac.
  • Biodiversité : le noir avenir du rhinocéros blanc

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    Sur la planète, il ne reste plus que cinq rhinocéros blanc du Nord. Photo AFP

    Le rhinocéros blanc du Nord figurera, hélas, vraisemblablement bientôt dans les galeries des espèces disparues des Muséums d'histoire naturelle. Il n'en reste plus que cinq dans le monde, après la mort ce dimanche dans un zoo américain, d'un animal de cette sous-espèce de rhinocéros blancs en voie d'extinction.

    Avec la mort au Kenya de Suni, le 17 octobre dernier, dans son enclos de la réserve privée de Ol Pejeta, les espoirs de sauver l'espèce «Ceratotherium simum cottoni» semblaient déjà perdus. Après la disparition de ce mâle,  vraisemblablement  l'ultime représentant masculin de son espèce capable de reproduction biologique, il ne restait plus dans le monde que six spécimens de rhinocéros blanc du Nord, dont trois en Afrique. Mort à 34 ans de mort naturelle, l'animal avait atteint un âge tout à fait respectable pour un rhinocéros.

    chasse,braconnage,rhinocéros,extinction,espèce animale,wwfCinq rhinocéros blancs du nord au monde 

    Maintenant qu'Angalifu, âgé d'environ 44 ans, est à son tour mort de vieillesse ce dimanche au zoo de San Diego, en Californie, les rhinocéros blancs du Nord ne sont désormais plus que cinq au monde. Angalifu laisse une veuve, Nola, une rhinocéros blanche plus toute jeune, elle non plus. Une autre femelle, Nabire, vit au zoo de Dvur Kralové, en République tchèque. Les trois autres survivants de cette espèce, des mâles, se trouvent tous en captivité, en Afrique. Afin de sauver l'espèce, les gardiens du zoo de San Diego avait essayé d'accoupler Angalifu et Nola. Sans succès, car le couple était âgé et la reproduction chez ces herbivores n'est pas prolifique : la gestation dure entre 16 et 17 mois et la maman n'accouche que d'un seul petit, de 40 kg environ. 

    20.000 rhinocéros blancs du Sud

    Une seconde sous-espèce de rhinocéros blanc, celle du Sud, va mieux mais reste fragile. A partir d'une vingtaine d'individus retrouvés à la fin du XIXe siècle, l'Afrique du Sud est parvenue, dans un ambitieux programme de conservation, à obtenir une population de près de 20.000 «Ceratotherium simum simum».

    L'homme, le braconnage et la cupidité 

    Mais l'ensemble de ces gros herbivores africains, - ils peuvent mesurer 4,2 m de long et peser 3,6 t - est menacé de disparition. Responsable : l'homme. Les rhinocéros africains, blancs ou noirs, sont en effet chassés pour leur corne, vendue en Asie sous forme de poudre à laquelle on attribue des vertus aphrodisiaques - qu'aucune étude n'a d'ailleurs jamais prouvée - et au Yémen pour fabriquer de prestigieux manches de poignard. Pour son malheur, le rhinocéros blanc, qui constitue la plus grande espèce de rhinocéros est doté de deux cornes, contrairement à son cousin noir qui n'en a qu'une... Les guerres en Afrique ont aussi contribué à la quasi disparition de l'espèce, selon la World Wildlife Foundation (WWF). L'ONG est l’une des seules organisations qui tentent actuellement de réduire les menaces pesant sur les rhinocéros en agissant pour renforcer les  zones protégées en Afrique et en Asie, en exerçant un lobbying afin de stopper le commerce de bois illégal menaçant l’habitat des rhinocéros, en s'efforçant de bloquer le commerce illégal de cornes.

    Provoquée par la cupidité et des croyances infondées, l'extinction de cette espèce, qui fut la plus importante sur la planète chez les mammifères avec l'éléphant, illustre aussi tristement la bêtise humaine: la corne du rhinocéros, objet de toutes  les convoitises, est essentiellement constituée de kératine et donc très semblable… à nos cheveux et à nos ongles.

    Cathy Lafon

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