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Animal - Page 181

  • Gironde : la Fondation Hulot distingue le panneau solaire hybride Congen'Air

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    Installation de panneaux Cogen'Air de 100 KW pour un élevage de brebis du Béarn réalisée en collaboration avec ICNergie, entreprise Aquitaine membre du cluster Sysolia. Photo Base

    Et le grand gagnant est... Cogen’Air ! En mars dernier, la Fondation Nicolas Hulot lançait "My Positive Impact", campagne de mobilisation citoyenne destinée à mettre en lumière des solutions concrètes, efficaces et déjà opérationnelles afin de lutter ou de s’adapter au changement climatique. L’originalité du dispositif ? Offrir aux lauréats un plan de communication d’une valeur d’1,4 millions d’euros à se partager.

    5 solutions concrètes et "de bon sens" distinguées par les internautes

    gironde,base,cogen'air,fondation hulot,cop21En avril dernier, une  première session de votes avait permis de distinguer cinq lauréats, dont la start-up Exoès, installée à Gradignan depuis 2009, qui récupère la chaleur des pots d’échappement des véhicules pour réduire leur consommation de carburant.  Une deuxième vague de 50 nouvelles solutions exemplaires et innovantes proposées par des associations, des entreprises ou des collectivités, a été soumise au vote du public par la Fondation Hulot. La technologie girondine Cogen’Air, de la société Base, spécialisée dans les applications solaires , figure parmi les cinq lauréats de cette deuxième session plébiscitée par les internautes, aux côtés de Défi Veggie, Bleu Blanc Cœur, CNIEL (la ferme laitière bas-carbone) et Naturadome. Tous les gagnants remportent une grande campagne de communication qui débutera en septembre et leur permettra de mieux se faire connaître.

    Un panneau photovoltaïque tricolore aux super pouvoirs

    gironde,base,cogen'air,fondation hulot,cop21"Proposer un module photovoltaïque qui produise de l’électricité et de la chaleur pour les bâtiments" : tel est  le pari de Cogen’Air, qui a recueilli 194.020 votes et répond au triple défi de produire soi-même de l’électricité destinée à sa consommation grâce à l’énergie solaire, tout en chauffant le bâtiment et en permettant le séchage du fourrage animal, des cultures ou bois d’œuvre. Le principal atout du panneau solaire hybride de l'innovation girondine est de réduire la demande en énergie fossile de 50 à 100%. Résultat, chaque panneau d'une centrale Cogen’Air de séchage bois de 400 panneaux, économise 360 kg de CO2 par an pour une économie totale annuelle d'environ 140 tonnes de CO2 et une production totale de 136 MWh électriques + 555 MWh thermiques.

    100% français

    Sébastien Ackerman(1) (1).jpgCerise sur le gâteau, "La plupart des composantes du système étant fabriquées en France (panneaux à Saint-Etienne, échangeurs thermiques à Lyon, colle à colle à Limoges, caisson dans le Pays-Basque, assemblage à Bordeaux…), la filière crée des emplois non délocalisables, y compris pour la pose ou la maintenance du système", souligne Sébastien Ackermann, gérant de la société Base (photo ci-contre).

    Eco-entreprise 2015

    Cette innovation, bien adaptée aux administrations (écoles et bâtiments recevant du public) comme à la filière agricole, à l'élevage et aux professionnels du bois, a permis à Base d'obtenir ses galons d'Éco-entreprise 2015 lors du Forum national des éco-entreprises, en avril dernier. Créée en 2009 à Cestas, la société, soutenue par la Région Aquitaine compte 17 salariés à ce jour. Sa dynamique économique devrait lui permettre de voir passer son chiffre d'affaires de 900.000 euros en 2014 à 2, voire 2,5 millions d'euros cette année. Installée récemment dans un site qui regroupe toutes ses activités à Canéjan, Base est en capacité de produire 500 Cogen'Air par mois, et travaille cet été à une levée de fonds de 1 million d'euros.

    "La mobilisation est en marche"

    Selon la Fondation Hulot, plus de 73.000 internautes inscrits sur le site www.mypositiveimpact.org ont manifesté leur soutien sur les deux sessions en votant régulièrement pour leurs solutions préférées. Au global, "My Positive Impact" aura généré 2.301.747 votes. "Un dynamisme qui ouvre de nouvelles perspectives" pour l'ONG qui souligne :"A cinq mois de la Cop21, la mobilisation est en marche et doit plus que jamais se poursuivre".

    Cathy Lafon

    #COP21 #maplanète

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique  : cliquer ICI
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  • Télévision : ce soir, on grimpe au sommet du Mont-Blanc avec Arte

     mont blanc sommet.jpg

    Besoin de fraîcheur, après un samedi caniculaire coincé dans les embouteillages des départs en vacances ?  Ce soir, n'hésitez pas à allumer votre télévision : "Objectif-Mont-Blanc, sur les traces d'un géant", un documentaire réalisé par Vincent Perazio, sur une idée originale de Marine Jacquemin et Guillaume Pérès, vous emmène à la découverte des cimes vertigineuses du massif mythique des Alpes. Frissons garantis : ce laboratoire naturel, unique au monde, raconte à lui tout seul, dans son exceptionnelle diversité, les progrès de l'humanité via les conquêtes de l'alpinisme, l'histoire du climat de la planète et celui du réchauffement climatique en cours.

    Trois scientifiques

    mont blanc cordée.jpgA l'origine du film, l'expédition de trois scientifiques qui se sont lancés, pendant six jours, en 2014, dans l’ascension du Mont Blanc sur les traces des naturalistes du XVIIIe siècle qui parcouraient ce massif pour comprendre leur environnement. Entre exploits personnels et observations scientifiques, la rando d'Etienne Klein, physicien et philosophe, Martine Rebetez, climatologue et glaciologue et Jacques-Marie Bardintzeff, géologue et volcanologue gravit les pentes en nous faisant remonter le temps. En compagnie de deux guides de haute montagne, Jean-Franck Charlet et François-Régis Thévenet, et du physiologiste Hugo Nespoulet. Le tout, dans la bonne humeur et avec beaucoup d'humour.

    Il y a 240 millions d'années

    L'aventure commence il y a 240 millions d'années, lorsque le massif du Mont-Blanc était alors un haut fond de la mer alpine, et fait une halte, pour souffler en grignotant quelques en-cas, à l'époque de la surrection du joyau des Alpes, enfoui à 10 k m de profondeur, il y a 5 millions d'années. Autant dire hier, à l'échelle de l'histoire de notre petite planète, née il y a 4,5 milliards d'années...

    Mais où est passée la mer de Glace ?

    mont blanc glacier.jpgLe périple nous entraine au coeur de la machine naturelle du glacier qui, après avoir grossi lors du Petit Age glaciaire au point de détruire au XVIIème siècle certains villages dans la vallée, fond aujourd'hui comme neige au soleil, inexorablement, réduisant, peu à peu à peau de chagrin la fameuse vallée blanche. On (re)découvre au passage que la fonte du permafrost qui ne concerne pas que la Sibérie ou l'Alaska, a déjà provoqué, en 2005, l'effondrement du pilier Bonatti, l'une des plus mythiques parois alpines, faisant disparaître avec fracas par la même occasion un pan entier de l'histoire de l'alpinisme.

    Pluridisciplinarité

    Une fois de plus, la pluridisciplinarité des chercheurs fait le lien sur le terrain alpin : biodiversité (faune et végétation), glace, neige, roche et pierre..., toutes les observations scientifiques concourent à mettre en évidence le réchauffement climatique, particulièrement évident dans les régions montagneuses et polaires. Dans les crampons de la cordée des trois quinquas savants, nous nous élevons pas à pas, dans les neiges dont on ne sait pas jusqu'à quand elles resteront éternelles. En soufflant, avec difficulté, car à plus de 3.000 mètres, la composition de l'air n'est pas vraiment faite pour les poumons des humains des plaines. Il faut une période d'acclimatation et beaucoup d'humilité: tout le monde n'a pas les prédispositions physiques nécessaires pour aller au sommet...

    Le réchauffement climatique fragilise les écosystèmes du massif

    documenaire,émission,télévision,arte,alpes,mont-blanc,expédition,réchauffement climatiqueCette aventure humaine doublée d’une aventure scientifique enfonce le clou. Depuis 2 millions d'années, les glaciations qui se sont succédé sur Terre ont modelé le paysage du géant des Alpes, qui, haut de 4810 mètres, continue de gagner 1 millimètre par an, sans que les scientifiques sachent précisément pourquoi. Ce dont ils sont sûrs, en revanche, c'est que le réchauffement climatique fragilise l'ensemble des écosystèmes du massif. Au cours du XXème siècle, la température moyenne y a augmenté de +1,5 °C, soit trois fois plus qu'à l'échelle planétaire. Si elle augmentait de +3 °C, la surface englacée des Alpes pourrait diminuer de 80 %. Or, les scientifiques évoquent une élévation de +4,5°C à la fin du XXIème siècle, si nous ne faisons rien pour stopper nos émissions de gaz à effet de serre...

    En l'espace de 100 ans, le climat sur Terre pourrait ainsi connaître un réchauffement semblable à ceux que la planète a mis dans son histoire des centaines de millions d'années à digérer. Et oui, "ce sont bien les activités humaines qui en sont à l'origine", précise Martine Rebetez, interrogée sur ce point dans le film Vincent Peraziopar ses collègues. Seule femme de l'équipée, la climatologue suisse spécialiste du changement climatique sera, au demeurant, la seule des trois scientifiques à vaincre le sommet du Mont-Blanc...

    Cathy Lafon

    #COP21 #maplanète

    A VOIR

    • "Objectif Mont Blanc, sur les traces d'un géant", samedi 4 juillet, ARTE, 20h45. Rediffusions dimanche 5 juillet, à  15h10 et lundi 13 juillet, à 8h55.

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  • L'Etat veut tuer plus de loups : les ONG et les Français ne sont pas tous d'accord

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    Le gouvernement veut augmenter le nombre autorisé d'abattages de loups en France en 2015-2016. Photo DR

    Le gouvernement veut relever son plafond de loups à abattre en 2015-2016, soit 36 individus contre 24 en 2014-2015, alors que les effectifs français sont estimés à 282 par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Un geste en faveur des éleveurs, pour leur permettre de défendre leurs troupeaux, mais qui, au final, a peu de chances de les contenter. Ce qu'il y a de sûr, en revanche, c'est qu'il hérisse les associations environnementales et ne plait pas non plus vraiment aux Français, si l'on se fie aux résultats de la consultation publique effectuée sur ce projet par l'Etat, du 29 mai au 21 juin.

    La polémique entre les écologistes, les chasseurs et les éleveurs repart de plus belle

    chasse loup.jpgDans un communiqué, l'association environnementale FERUS voit dans cette décision des ministère de l'Ecologie et de l'Agriculture qui se partagent le "dossier loup", la volonté de "satisfaire les lobbies de l'élevage" tout en "officialisant la chasse au loup". Pour la saison 2015-2016, les chasseurs auront en effet officiellement la possibilité d’effectuer des tirs de prélèvements, toujours sous réserve d’un arrêté préfectoral, "à l’occasion de chasse à l’approche ou à l’affût d’espèces de grand gibier".

    "Contenter le monde de la chasse et les syndicats agricoles"

    "Alors que la population de loups est en baisse dans notre pays, le gouvernement doit tenir compte de la volonté des Français et arrêter de céder à la pression des lobbies agricoles et cynégétiques". CAP Loup

    Le hic, pour l'Etat, c'est que l'augmentation du nombre de loups abattus légalement n'est pas vraiment populaire. Les Français aiment-ils vraiment les loups ? En tout cas, plus de 5.700 personnes ont  répondu à la consultation publique sur le site du ministère de l'Ecologie concernant les deux arrêtés ministériels qui prévoient de porter à 36 ce nombre d'abattages. Une mobilisation qualifiée d'"exceptionnelle" par FERUS, pour une consultation publique, et qui se montre, si l'on en croit les commentaires sur internet, majoritairement opposée au projet. De quoi apporter de l'eau au moulin des associations pro-loup réunies sous l'étiquette CAP Loup. "Si l’État adoptait ces textes, il montrerait que cette consultation est une mascarade, tout comme le "Groupe national loup" auquel les associations de protection de la nature refusent de participer car il ne fait qu’enregistrer des décisions validées en amont pour contenter le monde de la chasse et les syndicats agricoles", poursuivent les défenseur de la faune sauvage.

    Le  difficile retour du loup en France, espèce protégée en Europe

    Espèce strictement protégée en Europe, le loup est classé "vulnérable" sur la Liste rouge des espèces menacées en France (MNHN, UICN). Le loup, comme l'ours, le lynx, l'élan, le tarpan et le bison, l'esturgeon, le phoque ou encore le saumon, fait partie des animaux sauvages qui, après avoir disparu de nos territoires, font aujourd'hui leur retour, plus ou moins timidement. S'il a fallu "importer" des ours de Slovénie dans nos montagnes Pyrénées, le retour du loup en France en 1992 sur notre territoire s'est opéré naturellement. Depuis, le loup, venu d'Italie où on lui adonné une chance de survie, doit faire face dans l'Hexagone, comme nulle part ailleurs, à une levée de boucliers incessante qui se complait à alimenter peurs et fantasmes.

    Changer les mentalités

    retour du sauvage.jpgComme l'explique avec bonheur et intelligence Pierre Athanaze dans son livre "Le retour du sauvage" (Buchet-Chastel, 2014), en France, la difficile cohabitation entre les animaux sauvages - et par voie de conséquence ceux qui les défendent - et les agriculteurs ou les éleveurs, vient de ce que, au pays de Descartes et des jardins "à la française", "le sauvage fait peur". Qu'il s'agisse des plantes ou des animaux. Pour ce forestier de métier, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), cela ne date pas d'hier et c'est culturel. Et changer les mentalités, cela ne se fait pas sur un claquement de doigt, mais cela s'encadre par la loi et cela s'organise par l'éducation.

    Les loups, population en baisse

    loup gers.jpgLe loup est bien un redoutable prédateur. Il s'est répandu dans une trentaine de départements. On en a même repéré un dans le Gers, à Troncens, en 2012 (photo Jean-François Langlois DR). Les passions s'exacerbent entre leveurs et écologistes. Mais, contrairement à l'idée reçue qui voudrait faire croire à une invasion de meutes de loups prêtes à sauter à la gorge de nos enfants, après avoir ravagé nos troupeaux de vaches, moutons, brebis et chèvres, pour la première fois depuis son retour naturel en France, la population de l'espèce est en baisse. Le suivi officiel de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) estime cette année à 282 le nombre de loups sur le territoire, contre 301 en 2014. Rappelons qu'il y a un peu plus de 60 millions de Français... La même étude évalue à 38% la probabilité que l’abattage de 36 loups voulu par l’État en 2015-2016 entraîne une nouvelle baisse de la population.

    Mieux aider les éleveurs à protéger les troupeaux

    loup.jpg"L’État français prend le risque de mettre en péril une espèce strictement protégée en Europe", déplore FERUS qui ne fait pas que critiquer, mais qui apporte des solutions. L'association qui ne nie pas la réalité des attaques du prédateur, réclame que l'on améliore la protection des troupeaux, comme cela se pratique dans d'autres pays européens, en aidant mieux techniquement les éleveurs à évoluer vers des pratiques adaptées, et en les incitant à le faire, en contrepartie des subventions qu’ils perçoivent. "Abattre les loups, légalement ou en braconnage, ne contribue pas à régler le problème des prédations. En revanche, cela affaiblit l'espèce", souligne l'association. Et sur ce point, nul ne pourra lui donner tort.

    Le retour du loup, "une chance pour les générations futures"

    Le paradoxe, c'est que le retour du sauvage, de la faune aux espaces naturels, est pourtant nécessaire pour résoudre bien des problèmes écologique actuels : érosion de la biodiversité, dérèglement climatique... Car dans la belle histoire de la vie sur la planète, tout est lié. Le retour du loup, qui, comme l'ours, joue son rôle dans la grande chaîne alimentaire, constitue, avec la restaurations d'espaces de biodiversité sauvages, "une chance et une nécessité pour l'équilibre de la planète et les générations futures", souligne Pierre Athanaze.

    "C'est une décision grotesque. Le loup est une espèce protégé." Madline Reynaud, ASPAS

    Les Français, majoritairement opposés à la destruction des loups, selon le sondage IFOP réalisé en 2013, ont-ils l'intuition de cette nécessité "naturelle" ? Pour leur part, fortes du soutien de l'opinion publique, les associations de CAP Loup demandent à l’État de "revoir sa copie et ne pas adopter un projet qui confirmerait de façon éclatante sa soumission aux lobbies, son mépris de la biodiversité et de la volonté des citoyens".

    Une chose est sûre : il nous faut apprendre de toute urgence à aimer la nature, à la protéger et à cohabiter avec elle, car nous ne sommes pas en guerre contre elle, mais nous ne vivons que grâce à elle... 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO
    • Les associations du collectif CAP Loup sont Ferus, ASPAS, SFEPM.  Pour accéder au site de CAP Loup : cliquer ICI 

    LIRE AUSSI

    • "Le retour du sauvage", Pierre Athanaze, Buchet  Chastel, 2014, 12 €.
    • Les articles de Ma Planète sur les loups : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la biodiversité : cliquer ICI