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Actualité - Page 534

  • Pourquoi les plantes invasives sont-elles dangereuses pour la planète ? Réponse ce mardi sur Arte

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    Originaire d'Amérique du Nord, l'ambroisie colonise la France et l'Europe, entraînant asthme et réactions allergiques. Photo DR

    Arte ouvre un nouveau dossier noir et s'attaque à la racine à la question des plantes invasives dans un documentaire diffusé mardi 22 juillet, à 10h20. La flore européenne est menacée par des espèces exotiques invasives, qui prolifèrent de façon exponentielle et accaparent les habitats traditionnels des plantes endémiques. Quelles sont ces plantes et comment maîtriser leur expansion massive dans nos régions ?

    berce.jpgJolies mais nocives pour l'homme

    Si la berce du Caucase (photo ci-contre), le séneçon du Cap ou l’ambroisie sont bien agréables à regarder, ces
    plantes exotiques, introduites en Europe centrale au cours des siècles derniers, sont pourtant nuisibles. Envahissantes, elles représentent une menace pour l’équilibre des milieux naturels locaux, en accaparant l’espace vital des plantes indigènes. Elles sont également nocives pour l’homme. Le pollen de l’ambroisie déclenche en effet des allergies extrêmement handicapantes. Selon les prévisions des chercheurs, cette plante occasionnera à elle seule des dépenses de santé de plusieurs millions d’euros.
    Des champs allemands jusqu’à la côte atlantique française en passant par le plus ancien jardin botanique de France, à Montpellier, des spécialistes de toute l’Europe analysent les conséquences de la prolifération des plantes invasives.

    Qu'est-ce qu'une plante invasive?

    Nombre de ces plantes sont originaires de pays lointains et n’ont quasiment pas de parasites naturels en Europe. Et elles sont souvent toxiques. Ces espèces menacent de précieux biotopes en France et en Allemagne. Bien qu'il existe plusieurs définitions des espèces envahissantes, elles sont toujours basées sur quatre critères principaux : l’origine de l’espèce, la capacité de l’espèce à se reproduire en milieu naturel, la dispersion géographique de l’espèce et son impact environnemental. Les conséquences et les impacts des espèces invasives diffèrent selon l’espèce en question et les milieux envahis. Leur position dans les réseaux trophiques et leur capacité de colonisation interviennent sur la nature, l’intensité et l’ampleur des impacts. On distingue généralement les effets écologiques (principalement altération du biotope et atteinte à la biodiversité), économiques et sanitaires.

    Des listes noires

    Leur nombre ne cesse de croitre, Plusieurs organismes publient et mettent régulièrement à jour des listes de ces espèces. Parmi lesquels le Conservatoire Botanique National Méditerranéen (de Porquerolles) qui a établi la liste noire des  Espèces végétales exotiques envahissantes en France méditerranéenne continentale.  La liste identifie les espèces capables de proliférer rapidement et jugées potentiellement dangereuses pour la santé animale, végétale ou celle de l’environnement. Afin de justifier et argumenter les listes d'espèces exotiques envahissantes, les scientifiques ont mis en œuvre un système de hiérarchisation des espèces reposant sur l'analyse du risque encouru par l'environnement lors d'introduction d'espèces exotiques. L'analyse de risque utilisée ici est l'analyse développée par Weber & Gut (Weber, 2004) qui considère 3 niveaux de risques (faible, intermédiaire et fort) pour l'environnement si l'espèce se naturalise. Elle est basée sur une série de 12 questions portant essentiellement sur la biologie et la biogéographie de l'espèce. Les espèces de la liste noire sont celles dont le score est supérieur à 28. Cette liste, en constante évolution, fait l’objet d’actualisations régulières.

    Le coût des dommages  causés par les plantes invasives est énorme

    Douze milliards d’euros : c’est, selon la Commission européenne, le coût annuel des dommages causés aux États membres par les espèces exotiques envahissantes. Selon Bruxelles, 12.000 espèces allochtones ont été recensées en Europe. 15% sont «envahissantes», au sens de la Convention sur la diversité biologique : «Espèce introduite par l’homme hors de son aire de répartition naturelle, volontairement ou accidentellement, dont la propagation menace la biodiversité et peut avoir des impacts négatifs sur l’économie et-ou la santé.»

    L'Europe veut lutter contre les espèces exotiques invasives...

    L’Europe va se doter d’ici à 2016 d’un cadre juridique pour lutter contre ce phénomène. Importation, commerce, utilisation ou libération dans la nature des végétaux, animaux et micro-organismes recensés seront interdits. Les Etats devront analyser les canaux d’entrée de ces envahisseurs et établir des sanctions pour les contrevenants. Ils devront aussi prendre des mesures de gestion pour les espèces trop largement répandues pour pouvoir être éradiquées. La «liste noire» européenne a été  avalisée par le Parlement européen début avril.

    ... et la France aussi

    Une nouvelle proposition de loi pour lutter contre les plantes invasives devrait être présentée à l'automne à l'Assemblée nationale afin d'améliorer l'efficacité de la réglementation française actuelle. C'est ce qu'a annoncé à la presse Alain Moyne-Breyssand, député de l'Isère et président du comité parlementaire de suivi du risque ambroisie et autres plantes invasives, le 3 juin dernier.

    Cathy Lafon

    ►A VOIR

  • Le Japon veut redémarrer deux réacteurs nucléaires. Avec ou sans l'assentiment de la population ?

    reacteurs sendai.jpg

    Les réacteurs nucléaires Sendai 1 et 2 susceptibles d'être relancés par le Japon. DR

    Trois ans et demi après la catastrophe de Fukushima Daiichi, les autorités japonaises sont prêtes à relancer l'énergie nucléaire au pays du Soleil levant. Selon la NRA, l'équivalent nippon de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), deux réacteurs nucléaires remplissent les nouveaux critères de sûreté post-Fukushima.

    fukushima accident.jpg"Le danger réduit autant que possible"

    Les deux réacteurs nucléaires pressentis pour redémarrer leur activité sont ceux de Sendai, dans la préfecture Kagoshima, au sud-ouest du Japon. Depuis le désastre de Fukushima le 11 mars 2011 (photo ci-contre), le parc des 48 réacteurs nippons est resté arrêté et aucune unité n'a encore reçu de certificat de conformité aux nouvelles normes de sécurité ultra sévères, entrées en vigueur en juillet 2013. "Ce sont presque les plus hauts niveaux de sûreté au monde", a affirmé mercredi le président de la NRA, Shunichi Tanaka. Tout en précisant bien qu’on ne peut jamais dire que les risques sont absolument nuls: "l’examen sert à mesurer si les normes sont respectées de sorte que le danger soit réduit autant que possible", a-t-il ajouté.

    sendai.jpgTsunamis, séismes, éruptions volcaniques, tornades... promis, Sendai résistera à tout !

    Les membres de l’autorité de régulation nucléaire ont approuvé un rapport de 420 pages selon lequel les dispositions techniques prises par la compagnie Kyushu Electric Power pour les tranches Sendai 1 et 2 sont  compatibles avec ces nouvelles exigences, en cas d"accident critique". Selon le document, Sendai est parée pour faire face aux tsunamis, séismes, éruptions volcaniques, tornades et autres dangers afin d’éviter que la situation ne dégénère en catastrophe majeure, comme en mars 2011 à la centrale de Fukushima, détruite par un puissant tremblement de terre au large suivi d'un gigantesque raz-de-marée. Il vaut mieux, car en 2011, la ville de Sendai a également été rayée de la carte par le séisme et le tsunami géant (photo AFP ci-dessus).

    shinzo abe.jpgShinzo Abe proche de la victoire

    L'avis de la NRA conforte le premier ministre de droite nippon, Shinzo Abe, qui ne crie pas encore victoire mais s'y prépare : il a pour objectif de faire redémarrer 19 des 48 réacteurs japonais. Son gouvernement qui souhaite réduire les importants déficits commerciaux subis par le pays depuis que l’arrêt des réacteurs nucléaires l’oblige à importer des quantités massives d’hydrocarbures pour ses centrales thermiques, veut surtout retrouver une indépendance énergétique basée sur le nucléaire. Et ce, en dépit du potentiel énorme des renouvelables en plein boum au Japon.

    Les réticences et l'opposition de la population
     
    Mais, avant d'avoir un feu vert définitif, les deux réacteurs de Sendai doivent encore passer par "un appel à commentaire publics d'une durée de 30 jours", avant validation définitive de l'avis de la NRA. Autrement dit: la population est censée avoir son mot à dire. Et au Japon, tout le monde n'est pas d'accord pour renouer avec le nucléaire. Selon Greenpeace, "des milliers d’habitants de la préfecture de Kagoshima (où se trouvent les unités Sendai 1 et 2) et de la province voisine de Kumamoto ont fait part de leurs inquiétudes". "Les principaux problèmes comprennent l’absence de plan réel d’évacuation de la population en cas de nécessité, notamment des personnes âgées, des enfants, ou des personnes hospitalisées", ajoute l’organisation.
     
    Les intérêts commerciaux des compagnies avant la sécurité de la population

    Les opposants, dont certains se sont immédiatement rassemblés devant le complexe atomique de Sendai dès mercredi pour protester contre la remise en route des réacteurs,  considèrent en outre que la compagnie Kyushu Electric Power et l’autorité ne sont pas parvenues à établir un diagnostic et fournir une réponse précise au risque volcanique dans la région. "L’autorité a cédé à la pression énorme de l’industrie nucléaire et du gouvernement Abe ", lance Kazue Suzuki, de Greenpeace. "Elle place les intérêts commerciaux des compagnies électriques avant la sécurité de la population".

    L'épreuve de la démocratie

    Des rencontres avec les habitants et les municipalités proches de la centrale de Sendai sont prévues en octobre. Dores et déjà, le gouvernement de Shinzo Abe sait qu'ils ne sont pas favorables au redémarrage et qu'il sera difficile de les convaincre. Mais tiendra-t-il compte réellement de l'opinion de la population ? Au vu de ses déclarations, on peut en douter. "Quand une décision définitive aura été prise sur la sûreté de la centrale, nous entamerons la procédure pour redémarrer les réacteurs, en essayant d'emporter l'assentiment des communautés locales et des habitants", a-t-il dit.

    Les dossiers de 17 autres réacteurs, tous en zone sismique et en bord de mer, doivent désormais également être scrutés à la loupe.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma  Planète sur Fukushima: cliquer ICI
  • 7ème Continent : "Il y a de la vie dans les déchets plastique!"

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    Alexandra Ter Halle, chercheuse au CNRS à l'Université Paul Sabatier, étudie la pollution transportée par les microplastiques sur l'expédition 7ème Contintent. Dans son laboratoire, elle  fait des analyses par spectrométrie de masse afin de doser ces polluants. Photo 7ème Continent.

    De retour de l'expédition 7ème Continent conduite par Patrick Deixonne en mai dernier, Alexandra Ter Halle, chercheuse au CNRS, poursuit les études sur les morceaux de plastique échantillonnés dans le gyre de l'océan Atlantique Nord.

    plasfifere.jpg"La plastisfère"

    Les débris de plastique offrent un habitat artificiel à des organismes mircroscopiques et peuvent les transporter et les disperser sur de très grandes distances, comme l'ont révélé des travaux américains en 2013.  Les auteurs ont appelé cet ensemble de microbes "la plastisfère". C'est un nom assez poétique... En réalité les scientifiques ne savent pas encore quel pourrait être l'impact de ces microbes sur l'écosystème marin. L'un des objectifs scientifiques de l'expédition 7ème Continent est justement d'en savoir plus sur le sujet.

    Premières images en microscopie électronique des fragments de plastique du 7ème continent

    C'est au laboratoire des Interactions Moléculaires et Réactivité Chimique et Photochimique (IMRCP) de l'Université Paul Sabatier de Toulouse qu'Alexandra Ter Halle du CNRS et son équipe s'attèlent à analyser les échantillons de plastique qu'ils ont rapportés du cœur du gyre de l'Atlantique Nord avec l'expédition 7ème Continent.  Les chercheurs ont réalisés des images de microscopie électronique à balayage au Centre toulousain de Microscopie Electronique Appliquée à la Biologie (CMEAB) à la Faculté de médecine Rangueil. Et leurs premières découvertes confortent celles de leur collègues américains: "Comme le montrent ces photos colorisées, les débris de plastique sont très colonisés! On retrouve par exemple des bactéries, des ciliés (organismes eucaryotes unicellulaires possédant des cils vibratiles) ainsi que des diatomées (micro-algues unicellulaires)..." explique Alexandra Ter Halle.

    plastifère 3.jpgLe travail des scientifiques est loin d'être terminé. Les investigations doivent se poursuivre avec des scientifiques spécialistes de ces communautés microbiennes dans l'équipe "Microbiologie de l'environnement et bioinformatique" du Laboratoire Microorganismes Génome et Environnement (LMGE) de Clermont-Ferrand. Ces derniers procéderont à la caractérisation génétique de ces microorganismes afin de mieux les connaître pour pouvoir mesurer leurs impacts sur la biodiversité.

    Cathy Lafon
     
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