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  • Brésil : des moustiques OGM contre la dengue

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    Le moustique Aedes aegypti, vecteur de la maladie de la dengue. DR

    Top départ ce jeudi 12 juin pour la 20ème Coupe du monde de football,accueillie par le Brésil. Au pays du football roi, le ciel est loin d'être serein. Outre le mécontentement social et les manifestations incessantes contre les dépenses somptuaires consenties par l'Etat pour l'organisation du Mondial, le vrombissement des moustiques inquiète les Brésiliens.

    La pandémie de la dengue

    Victime d'une grave épidémie de dengue, maladie véhiculée par le moustique Aedes aegypti - le cousin du  fameux "moustique tigre" (Aedes albopictus) qui a une fâcheuse tendance à envahir nos contrées occidentales - le Brésil a décidé d'autoriser la dissémination d’un moustique transgénique stérile, capable, selon les scientifiques, de lutter contre le fléau de la maladie et d'éviter par la même occasion qu'il ne se propage en Europe. De nombreux touristes amateurs de football risquent en effet rapporter de leur voyage au Brésil un cadeau souvenir indésirable : un moustique vecteur de la dengue.


    Aedes Aegypti, le moustique en action par Gentside

    Pour contrer la dengue, une seule solution: éliminer le moustique qui la propage

    La dengue, une maladie qui peut s'avérer mortelle, infecte plus de 50 millions de personnes chaque année dans le monde et le Brésil est concerné au premier chef, avec plus de 1,4 million de cas confirmés et 545 morts l'an dernier contre 120.000 cas en 2008, selon les chiffres de l'Organisation panaméricaine de la santé. En plein Mondial de football, une telle pandémie inquiète naturellement les autorités, car aucun traitement spécifique n'existe pour lutter contre la dengue qui n'a pas non plus de vaccin. Le seul moyen de s’en protéger est d'éliminer celui qui propage la maladie, son vecteur, le moustique Aedes aegypti. D'où les préventions environnementales, telles l'élimination des eaux stagnantes et la pulvérisation de pesticides insecticides, comme la France en expérimente désormais pour contrer l'invasion du moustique-tigre.  Avec les risques pour la santé humaine qu'ils peuvent présenter et les phénomènes de résistance que développent les moustiques. Que faire alors ?

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunyaUn moustique OGM  contre la dengue, comment ça marche ?

    Dans la famille des moustiques, celui qui pique, c'est, devinez qui, la femelle. Pour la bonne cause : elle prend ainsi ses repas protéinés de sang qui lui permettent d’assurer le développement de ses oeufs avant chaque ponte, qui a lieu tous les trois à quatre jours.  C'est donc elle qui transmet les maladies. Aussi, pour limiter le risque de transmission du virus, l’entreprise britannique Oxitec a-t-elle eu l'idée d'agir sur le génome de moustiques mâles afin de modifier leur métabolisme. Les mâles OGM ont ainsi reçu un gène les rendant dépendant à un antibiotique, la tétracycline. Le nom de code de cette lignée de moustiques génétiquement modifiées est OX513A.En l'absence de cette substance, les moustiques sont incapables de survivre. Si on relâche ces insectes dans la nature pour qu'ils s'accouplent avec des femelles, ils donneront naissance à des larves qui n'atteindront pas l'âge adulte et ne pourront donc jamais piquer l'homme. On pourra ainsi réduire les populations des moustiques.

    Pas d'étude indépendante

    Si Oxitec était en attente, début mai, d'un feu vert pour commercialiser son moustique anti-dengue, des essais ont déjà eu lieu en Malaisie, dans les îles Caïman et dans plusieurs villes du Brésil depuis 2011, notamment à Juazeiro dans l’État de Bahia (nord-est du pays). 17 millions de moustiques mâles y ont été relâchés en deux ans, selon un reportage vidéo de "France 24".  Le ministère de la Santé brésilien, comme les sociétés Oxitec et Moscamed, qui produit le moustique OGM sont unanimes: les lâchers de moustiques mâles génétiquement modifiés réduisent drastiquement – de 79% à 90% – la population de moustiques sauvages au bout de six mois. Le hic, c'est qu'aucune étude indépendante n'a été effectuée, comme le rappelle l’association Inf’OGM.

    night pearl.jpgInnocuité pour l'homme ? Ou pas ?

    Lâcher dans la nature par millions les premiers êtres vivants OGM, ne peut que suscite la vive inquiétude et l'opposition des ONG écolos. Inf'OGM rappelle que d’autres animaux génétiquement modifiés ont déjà été autorisés commercialement, mais en milieu confiné : des poissons transgéniques fluo, nommés Glofish et Night Pearl (photo ci-contre) destinés à un usage décoratif en aquarium. Les insectes sont la base de la chaîne alimentaire du monde vivant. Quelles conséquences alors sur la biodiversité et à terme, la santé humaine ? Aucune, répond Oxitec. Comme ce sont les mâles transgéniques qui sont lâchés dans la nature et qu'ils ne piquent pas, la société argue que les moustiques OGM n'ont pas de contact direct avec les êtres humains. L'innocuité pour l'homme des moustiques transgéniques? C'est un point sur lequel les écologistes ne sont pas du tout d'accord. "Il n'existe aucun test de toxicité public qui prouve qu'être piqué ou avaler un moustique génétiquement modifié est sans danger pour les humains, les animaux domestiques ou sauvages", relève l'ONG anglaise GeneWatch. Pour les écolos, un autre risque serait qu'une éventuelle extinction de l'espèce d'Aedes aegypti favorise la prolifération du moustique-tigre (Aedes Albopictus) également responsable de la propagation du chikungunya. Le remède serait pire que le mal.

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunyaLa Commission brésilienne en charge des OGM a autorisé le 10 avril dernier la dissémination des moustiques OGM dans l’environnement. Toutefois, Ma Planète n'a pu vérifier si l’Agence nationale de surveillance sanitaire  du Brésil qui devait encore donner début mai son accord définitif, a finalement donné le feu vert à leur commercialisation.

    Seule certitude à ce  jour : Franck Ribéry, le joueur phare des Bleus, ne risque pas d'être piqué par les moustiques brésiliens. Le  joueur français a finalement dû déclarer forfait.

    Cathy Lafon

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  • Lutte contre le réchauffement climatique : Obama en pole position

    obama et hollande climat.jpg

    Obama et Hollande avanceront-ils main dans la main, lors du sommet pour le climat que le président français accueillera dans l'Hexagone en 2015 ? Archives AFP

    Obama s'engage contre le réchauffement climatique. Les Etats-Unis ont proposé le lundi 2 juin, la mise en place d'un plan de réduction drastique des émissions de CO2 des centrales électriques existantes à travers le pays avec un objectif de baisse de 30% des émissions d’ici à 2030 par rapport à 2005. Dévoilé par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), ce projet qui fait suite au plan présenté en 2013 par le président américain, est, à ce jour, le plus ambitieux d'Obama sur la question du climat.

    Le constat

    Les centrales électriques génèrent environ un tiers de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis. Si le gaz naturel monte en puissance depuis plusieurs années, le charbon reste une composante centrale du paysage énergétique américain. Les centaines de centrales à charbon réparties sur le territoire fournissent environ 37% de l’électricité du pays, devant le gaz naturel (30%) et le nucléaire (19%). Pour les anti-CO2, il y a donc du - gros - grain à moudre.

    Quand Obama promet, Obama tient

    Obama, qui avait fait de la lutte contre le réchauffement climatique une de ses promesses centrales de campagne en 2008, a décidé de privilégier une approche réglementaire après s’être heurté à l’hostilité du Congrès lors de son premier mandat. « Nous limitons les quantités de produits chimiques toxiques – tels que le mercure, le soufre et l’arsenic – que les centrales peuvent rejeter dans l’air ou l’eau. Mais elles peuvent rejeter des quantités illimitées de CO2 dans l’air. Cela n’a pas de sens », a-t-il déclaré début juin, en commentant la proposition de l’EPA, qui veut forcer par la réglementation les centrales électriques à charbon américaines à réduire drastiquement leurs émissions de CO2,  pour contribuer à lutter contre le réchauffement climatique.

    centrale charbon usa.jpgBon pour la planète... et pour la santé

    « En encourageant les énergies plus propres et en réduisant le gaspillage énergétique, ce plan rendra l’air que nous respirons plus sain tout en contribuant à ralentir le changement climatique », a indiqué la directrice de l’EPA, Gina McCarthy. Les nouvelles limitations sur les émissions de carbone vont éviter des milliers de cas d’asthme et d’infarctus aux Etats-Unis, a renchéri le président américain Barack Obama qui a précisé que dès la première année d’application de ces nouvelles mesures, « jusqu’à 100.000 crises d’asthme et 2.100 infarctus seront évités – et ces chiffres continueront à augmenter ».

    L'obligation fédérale du recours aux énergies renouvelables

    Ce projet constitue « le premier plan d’action américain sur le climat » qui va « créer une économie fondée sur une énergie propre – utilisant plus d’énergie propre, moins d’énergie sale, et gaspillant moins d’énergie », a assuré Barack Obama. L’idée est d’instaurer un plafond d’émissions de carbone au niveau national et de laisser chacun des 50 Etats américains décider comment atteindre ces objectifs, via le recours aux énergies renouvelables, et au besoin en instaurant un marché du carbone où s’échangent des « permis de polluer » accordés par l’Etat.

    plan obama,réduction co2,gaz à effet de serre,électricité,carbon,co2,photovoltaique,éolien,biomasse,hydrauliqueAu pays d'Obama : 80 % d'électricité renouvelable en 2050, c'est possible

    Selon le laboratoire américain des énergies renouvelables, il ainsi serait possible, d'ici à 2050, de déployer 80 % d'électricité d'origine renouvelable, dont 50 % d'énergies intermittentes, sans déstabiliser l'équilibre offre-demande. Pour mémoire, les Etats-Unis se sont engagés en 2009 à réduire, d’ici à 2020, leurs émissions de gaz à effet de serre de 17% par rapport à leur niveau de 2005.

    Le bémol : ce plan risque toutefois de se heurter à l’hostilité des autorités locales contrôlées par les républicains. Mais, sur le plan international, il peut stimuler les négociations internationales, avant le grand sommet pour le climat prévu en France en 2015 qui s'annonce comme le rendez-vous politique majeur de l'année à venir.

    Cathy Lafon

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  • "Planète Océan" : le dernier film de Yann Arthus-Bertrand pour la préservation des océans

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    La Fondation GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, poursuit son engagement pour la préservation des océans, au travers de la campagne «Planète Océan» qui s’articule autour de deux volets : un film disponible sur Youtube et une application gratuite pour consommer les produits de la mer de manière responsable.  En lançant la campagne le 8 juin, le photographe de la planète a fait un beau coup double, durant la semaine de la Journée internationale de l'environnement, le 5 juin, et de la Journée mondiale de l'océan, le 8 juin.

    planète océan yann.jpgUn film pour comprendre

    « Parce que les océans fournissent l’oxygène que nous respirons, parce qu’ils produisent une partie importante de notre nourriture, parce qu’ils permettent l’essentiel de nos échanges commerciaux, ils sont au coeur de notre vie à tous»  Yann Arthus-Bertrand

    Peut-on imaginer un film qui changerait le regard des hommes sur l’océan? Peut-on raconter simplement et à tous le plus grand mystère naturel de notre planète? Peut-on enfin aider nos enfants à croire à un monde de demain meilleur et durable?  C’est le triple défi de "Planète Océan", une nouvelle aventure cinématographique de l'auteur de "Home", dont le rédacteur en chef est Michael Pitiot, qui entraîne dans son sillage les missions scientifiques de TARA, un pool unique de chercheurs, océanographes et biologistes de plusieurs pays.

    Grâce à une photographie époustouflante, ce film nous emmène dans un voyage magnifique et inédit au cœur des régions les plus mal connues de la Terre. Tourné aux quatre coins d’une géographie extrême, il raconte l’odyssée moderne des hommes à la découverte de leur planète bleue.

    océan,protection,préservantion,film,yann arthus-bertrand,fondation,application smartphoneL'appli mobile gratuite pour agir

    La campagne «Planète Océan» c'est aussi une application gratuite, développée avec l'ONG SeaWeb Europe et le soutien d'OMEGA, pour consommer les produits de la mer de manière responsable. Avec son smartphone, chacun peut trouver les informations-clés pour consommer responsable. Pédagogique et pratique, l’application guide le consommateur dans ses choix, en l’aidant à identifier les espèces menacées et les espèces gérées durablement. On y découvre aussi aussi les actualités du monde marin en temps réel à travers les articles de la rédaction de la Fondation GoodPlanet, des conseils consommation et même des recettes de cuisine ! 

    Disponible sur Android et bientôt sous iOS,  l’application répertorie près de 100 espèces de poissons, coquillages et crustacés selon leur provenance, l’état de leur stock et leurs techniques de pêche. Pour la télécharger : cliquer ICI

    Cathy Lafon

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