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Pesticides : des traces de néonicotinoïdes dans nos assiettes, d’après l’ONG Générations Futures

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Selon un rapport de Générations futures, plus de 10% d’échantillons d’aliments d’origine végétale contrôlés en 2017 présentaient des traces de résidus de néonicotinoïdes. Photo AFP

A la veille du vote, par les députés, le 6 octobre, sur la loi en faveur de la ré-autorisation des insecticides néonicotinoïdes, l'association  Générations futures a publié le 2 octobre un nouveau rapport exclusif qui montre la présence de résidus de néonicotinoïdes dans des aliments vendus en France.

Plus de 10% d’échantillons d’aliments d’origine végétale contrôlés en 2017 présentaient des traces de résidus de néonicotinoïdes, ces insecticides « tueurs d’abeilles » controversés que le gouvernement veut réintroduire temporairement, dénonce l'ONG, spécialisée dans la lutte contre l’usage des produits chimiques en agriculture.

Pour ce constat, l'association a passé au crible les résultats publics des contrôles effectués par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les résidus (donc en dessous des normes autorisées) de pesticides dans les aliments d’origine végétale.

10,68% des produits non-bios présentent des traces de néonicotinoïdes

Résultats : sur 4.598 échantillons non-bios examinés, 491 – soit 10,68% – présentaient des traces de néonicotinoïdes. Et parmi ces derniers, 140 (soit 28,5%) contenaient la trace de plusieurs de ces produits. Principalement concernés, les thés d’origine chinoise, avec 157 échantillons.  La Chine arrive en tête des pays d’origine avec ces seuls 157 produits, suivie par la France avec 79 échantillons présentant des traces de résidus (soit 12,2% du total), la République Dominicaine (48 échantillons), l’Espagne (44) ou le Chili (26).

Au total, des produits provenant de 32 pays présentaient des traces de résidus, dont les deux-tiers issus de pays hors Union Européenne.

Après les avoir interdits en 2018, le gouvernement a accepté d’accorder à compter de l’an prochain des dérogations temporaires pour l’usage de néonicotinoïdes, comme dans une douzaine d’autres pays européens, afin de juguler la « jaunisse de la betterave », propagée par un puceron. Une loi en ce sens a été votée en première lecture ce mardi 6 octobre à l’Assemblée. Les données analysées par l’ONG remontent à avant l’interdiction.

« Cette question d’exposition humaine à des produits pas du tout anodins au niveau de leur toxicité est préoccupante, » a estimé lors d’une conférence de presse François Veillerette, directeur de l’ONG, rappelant que certains néonicotinoïdes sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérogènes.

Il avait en conséquence appelé les députés à rejeter le texte de loi dérogatoire, soulignant que l’Union européenne, qui a interdit plusieurs néonicotinoïdes, aurait toutefois la possibilité de retoquer le texte s’il était adopté.

Sans surprise, les députés de la majorité présidentielle suivie par Les Républicains ont voté pour le retour des néonicotinoïdes. Génération futures qui a bataillé avec une trentaine d'autres ONG contre cette décision, regrette ce choix dans un communiqué, et assure qu'elle ne compte pas en rester là. 

« Notre association va suivre la suite des débats au Sénat et si cette loi est définitivement votée, probablement en novembre, Générations Futures agira sur le plan juridique pour faire annuler cette décision inacceptable. » déclare François Veillerette, directeur de Générations Futures.

L'association rappelle que près 70% des Français et des Françaises ne veulent pas du retour des insecticides tueurs d’abeilles.

Cathy Lafon avec l'AFP

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