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Climat : et si les avions volaient en V, comme les oiseaux, pour réduire leurs émissions de CO2 ?

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Airbus voudrait faire voler les avions en V, comme les oies sauvages et les grues, afin d'aider le trafic aérien à réduire ses émissions de CO2. Photo AFP

On sait que l'avion, mode de transport ultra-polluant, est l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Et donc l'un des premiers contributeurs au réchauffement climatique. S'il est urgent de verdir nos pratiques, en supprimant notamment tout voyage en avion dès lors que l'on peut recourir un mode de transport moins polluant, comme le train, il est illusoire de se dire que l'on va supprimer tout le transport aérien.

Dans ce contexte, et sachant que la profession aérienne s'est déjà engagée à réduire ses émissions de CO2 de 50% à l'horizon 2050 par rapport au niveau émis en 2005, l'idée d'Airbus, qui consiste à s'inspirer du vol des oiseaux migrateurs pour organiser le trafic aérien de manière à gagner en efficacité énergétique et donc à limiter les émissions de CO2 du secteur, n'est pas aussi saugrenue qu'elle pourrait en avoir l'air.

Présentée au Salon aéronautique de Dubaï, le projet Fello'fly d'Airbus s'inspire de la nature et notamment du vol en V des oiseaux migrateurs, oies sauvages, grues... Une pratique ancestrale, ancrée dans les gènes des oiseaux, destinée, selon les études des scientifiques, à alléger les efforts de les escadrilles à plumes. La nature est bien faite (on ne le dira jamais assez) : les oiseaux qui volent en tête, protège ceux qui viennent derrière eux, en leur évitant de dépenser trop d'énergie, les suivants profitant des turbulences créées par les ailes de ceux qui les précèdent. Dans un autre style, c'est un peu comme à vélo, quand vous avez le vent de face et que vous collez à la roue d'un autre cycliste qui roule devant vous. C'est lui qui fend la bise et vous évite de pédaler comme un dératé. Plus il est volumineux, mieux c'est. Dans le ciel, le système qui fait rêver l'avionneur européen est organisé depuis des millénaires et réglé au millimètre près, comme un ballet : lorsque l'oiseau de tête est fatigué, il cède sa place et se met en queue de peloton pour se reposer. Dans la région, le passages saisonnier des grues, notamment, nous régale avec ce fascinant spectacle.

Et donc, si les avions procédaient comme les volatiles migrateurs, derrière l'avion de tête, le suivant profiterait des turbulences crées pour améliorer sa portance. Selon Airbus, l'économie de kérosène réalisée pourrait atteindre de 5 à 10 % par voyage. Soit autant d'émissions de CO2 en moins. Airbus aurait déjà fait un essai concluant en faisant voler à 3 km de distance deux A380 sur Paris-New York, un écart qui ne pose pas  de problème de sécurité, selon l'avionneur, qui en envisage d'autres dans les mois à venir, notamment avec des A350, en expliquant que le vol en V ne nécessitera qu’une simple mise à jour des calculateurs des avions, explique l'avionneur européen, qui prévoit une première démonstration commerciale dès 2021.

Airbus parviendra-t-il à faire mentir un jour l'élégante formule audiardesque de Jacques Chirac : "Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille" ? A suivre...

Cathy Lafon

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