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Pollution et coronavirus : alors, le confinement a-t-il été vraiment bénéfique pour la planète et le climat ?

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Le confinement ne fera pas revenir les glaciers disparus ou en voie de disparition, comme celui du Mont-Blanc, dans les Alpes, sous l'effet du réchauffement climatique. Photo archives AFP

On l'a tous vu, la pandémie et le confinement ont mis un gros coup de frein, sinon d'arrêt, à l'économie mondiale. Plus de voitures dans les rues, plus d'avions dans le ciel et des usines à l'arrêt…  Avec comme conséquence une chute historique des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique. "Au moins, à quelque chose malheur est bon. C'est bon pour la santé et le climat !", s'est-on réjoui. A juste titre, ou pas ? 

Quels sont les chiffres réels ? 

Après les supputations d'usage, on sait désormais que la chute des émissions mondiales devraient atteindre de 4 à 7% sur l'année 2020, en fonction de la date de redémarrage de l'ensemble des économies, selon les résultats d'une étude publiée le 19 mai dans la revue Nature Climate Change. Même pas 10%. Ca paraît dérisoire. En réalité, c'est du jamais vu : malgré toutes les COP, les sommets mondiaux pour le climat et les multiples rapports du Giec, jamais les émissions de GES n'ont baissé dans cette proportion depuis la Seconde Guerre mondiale.

Mais est-ce suffisant ?

Hélas non. Cette baisse n'est pas structurelle, elle ne résulte pas d'actions enclenchées par des décisions politiques, mais elle est purement conjoncturelle et non désirée, car imposée par l'épidémie. Autrement dit, les émissions devraient repartir à la hausse dès la crise passée. Peut-être même avec encore plus de vigueur, les décideurs des économies mondiales invoquant une reprise avec comme mot d'ordre inchangé celui de "croissance". Ce fut le cas après la crise économique et financière de 2008. 

Par ailleurs, même si la chute des émissions de GES est intestablement historique par son ampleur, elle reste bien en dessous des réductions nécessaires pour respecter l'objectif de l'accord de Paris de 2015 – maintenir le réchauffement nettement en dessous de 2°C. Pour atteindre cet objectif, il faudrait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre diminuent d'un quart entre 2010 et 2030, et deviennent zéro net à l'horizon 2070.

Et après ?

Si les émissions repartent à la hausse, le confinement n'aura donc fait que ralentir légèrement l'aggravation du changement climatique déjà à l'œuvre. C'est déjà ça, diront les optimistes, en soulignant que la biodiversité aussi a profité de cette pause dans les activités humaines pour reprendre (momentanément) du poil de la bête.

Pour l'avenir de la planète et celui de l'humanité, la situation est toujours aussi inquiétante, répondront à juste titre les réalistes et les scientifiques. Les bénéfices de cette expérience grandeur nature contrainte et forcée par la pandémie, où la pollution est passée avec les activités humaines en mode pause, décupleront toutefois peut-être les prises de conscience de l'urgence qu'il y a à mettre en oeuvre des politiques et des modes de vie conciliant le respect de la nature et de l'environnement, et nos aspirations à vivre tout aussi bien, voire mieux. Et l'après-confinement, pourrait être l'occasion d'un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique. L'espoir fait vivre.

Cathy Lafon

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