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"Liberté, nature et politique à l'ère de l'anthropocène": thème du colloque Charbonneau à Bordeaux

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Bernard Charbonneau devant ses élèves. Photo Wikimedia Commons

colloque,bernard charbonneau,ellul,bordeauxBordeaux a donné naissance à deux maîtres de la pensée, précurseurs et fondateurs de l'écologie politique, dont l'oeuvre, 25 ans après leur disparition, est plus que jamais d'actualité : Jacques Ellul (1912-1994) et Bernard Charbonneau. Né le 28 novembre 1910 à Bordeaux et mort le 28 avril 1996 à Saint-Palais, ce dernier a publié une vingtaine de livres et de nombreux articles, notamment dans La Gueule ouverte, Foi et vie, La République des Pyrénées et Combat Nature.

Le colloque Science Po Charbonneau qui s'ouvre à Bordeaux ce jeudi 21 novembre jusqu'au vendredi 22 novembre, est l'occasion vérifier l'actualité de sa pensée. Coorganisé par le centre Emile Durkheim et l'association Aquitaine Charbonneau Ellul, il se déroulera au domaine universitaire de Pessac (Amphithéâtre Jacques Ellul). L'entrée en est libre et le menu particulièrement copieux.

Actualité de la pensée de Charbonneau

Dès sa jeunesse, Bernard Charbonneau a eu la conviction que son siècle serait en même temps et pour les mêmes raisons celui du totalitarisme et du saccage de la nature. Pas de liberté sans puissance d’agir : mais, dans un monde fini, le développement indéfini de la puissance matérielle et de l’organisation sociale risque d’anéantir la liberté de l’homme. A partir des années 30 et jusqu’à sa mort, Charbonneau a réfléchi sur les dangers qui résultent, pour la nature et pour la liberté de ce qu’il appelait la Grande mue, c’est-à-dire de la montée en puissance de plus en plus rapide du progrès technique, scientifique et industriel. Il fait partie de ces visionnaires qui ont annoncé dès le milieu du XXe siècle, la crise écologique, l’aggravation de la bureaucratisation de l’existence et la technocratisation de la vie sociale. L’œuvre écrite et les actions entreprises par Charbonneau sont l’expression du refus passionné d’un tel avenir. On ne peut s'empêcher de constater que plus le temps passe et plus sa pensée s’avère pertinente et actuelle. 

Le programme du colloque Charbonneau

  • Jeudi 21 novembre 

Ouverte par Vincent Tiberj (IEP) et Florence Louis (Association Aquitaine Bernard Charbonneau – Jacques Ellul), la première session, qui accueillera un témoignage de Simon Charbonneau (fils du penseur, Maître de conférences honoraire à l'Université Bordeaux-I, juriste, spécialisé dans le droit de l'environnement) sera consacrée au "Contexte et fondements éthiques et spirituels de la critique du totalitarisme industriel". Interviendront Patrick Chastenet, éminent spécialiste bordelais de Jacques Ellul (Bernard Charbonneau et Foi et Vie : un théologien agnostique chez les protestants ?) et Frédéric Rognon (Bernard Charbonneau et le christianisme), Jean-Sébastien Ingrand (Penser la collapsologie à la lumière de la Grande Mue),  Quentin Hardy (de Emmanuel Berl à Bernard Charbonneau : la critique de l’industrialisme dans les années vingt et trente). 

Une deuxième session : "Vers la totalisation sociale", accueillera l'après-midi Daniel Cérézuelle (techniques d’organisation et totalisation sociale), André Vitalis (Numérique, Etat et société), Sarah Nechstschien (soumission, maîtrise et dépassement : Généalogie du rapport à la nature dans la production de parfum), Thierry Paquot (La banlieue totale ou la fin des villes, des campagnes et des paysages). 

  • 22 novembre 

Troisième session du colloque le matin : "L’action et ses objectifs", autour de Sébastien Morillon (Bernard Charbonneau et l’action), Christian Roy (Bernard Charbonneau face à la violence : à travers Guerre et Paix, l’Etat et la Révolution), Renaud Garcia (Leur écologie et la nôtre. La pensée de Charbonneau face aux experts de l’effondrement) et Daniel Cocula (L’état d’équilibre, troisième voie entre le système et le chaos), sera suivie du témoignage de Frédéric Boutet : Paysan en Corrèze. 

La quatrième et dernière session : "Alternatives", accueillera Cécile Gazo (puissance et limites du mouvement de retour à la terre), Léandre Mandard (Culture locale, nature et liberté selon Bernard Charbonneau), Jacques Prades (De Bernard Charbonneau au renouvellement de l’économie sociale). Elle se conclura par une discussion autour de l'Actualité de la pensée de Bernard Charbonneau, réunissant Thierry Paquot, Sébastien, Morillon, Jacques Prades, Christian Roy et Daniel Cérézuelle. 

La fin du monde ou la fin d’une civilisation ? La revanche de la Nature

Le colloque se clôturera vendredi soir, à partir de 20h15, au Cinéma Utopia, à Bordeaux, par un débat animé par le philosophe Thierry Paquot, autour des films de Ben Rivers : "Slow Action" et "Urth". Cette soirée est l’occasion d’associer les idées radicales de Bernard Charbonneau à des films critiques de la société "dé-naturalisante" et de comprendre comment l’on peut dénoncer l’absurdité d’une société prométhéenne aussi bien par l’écrit que par l’image. Oeuvres hybrides dérangeantes et poétiques, les deux films du réalisateur Ben Rivers (né en 1972, artiste et cinéaste britannique), adaptés de récits de l’écrivain Mark von Schlegell, croisent le documentaire et la fiction pour questionner écologiquement notre monde. 

#SaveTheDate !

Cathy Lafon

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