Festival Climax : le chef indien Raoni invité à Bordeaux pour défendre la forêt de l'Amazonie
Le chef indien Raoni Metuktire, le 24 mai 2019 au Festival de Cannes. Archives AFP
Du jeudi 5 au dimanche 8 septembre, l'édition 2019 du festival Climax sera consacré à l’Amazonie et au « déracinement du monde ». Ca tombe bien (si l'on peut dire) : cet été, les forêts du poumon vert de la planète brûlent sans discontinuer, enflammant la Toile et les réseaux sociaux. A tel point que le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, sous une pression internationale croissante, a dû signer mercredi 28 août un décret interdisant les brûlis agricoles dans tout le Brésil pendant soixante jours, pour tenter de freiner la multiplication des incendies.
Le Brésil est le pays qui déforeste le plus
Le Brésil est le pays qui déforeste le plus : l’Amazonie a déjà perdu 20% de sa surface et cette part devrait
augmenter jusqu’à 40-55% en 2050, si rien n'est fait pour inverser la politique pro-agrobusiness brésilienne accentuée par Bolsonaro depuis son accession au pouvoir, en 2019. Selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE), le pays enregistre le plus grand nombre de feux (85.000 en huit mois, dont 44.000 en Amazonie) depuis 2010, date où le phénomène El Nino avait entraîné une forte sécheresse.
Raoni et Hulot, même combat
"Si on ne sauve pas le peu qui reste [de l'Amazonie] je vous garantis qu'on va avoir des feux encore plus importants et ce sera la planète qui sera en feu. Ce n'est que le début." à l'AFP
Le chef Raoni Metuktira, le cacique de 89 ans, figure internationale de la défense de l'Amazonie qui juge le président brésilien Jair Bolsonaro responsable des incendies qui ravagent la forêt, le chaman Davi Kopenawa, ou encore Nicolas Hulot, seront ainsi au nombre des 40 grands témoins et intervenants conviés à Darwin, à Bordeaux, sur la rive droite de la Garonne, pour évoquer la destruction d’« un des deux poumons de la planète (avec les océans) » et de ses habitants,
Des conférences...
Au menu des débats et des 12 conférences "de haut niveau pour éveiller les consciences" (en accès libre dans la limite des places disponibles) : la déforestation, la défense des peuples autochtones et des écosystèmes ou encore l’effondrement de la civilisation industrielle et de la mémoire de l'esclavage et du colonialisme. Parmi les habitués du festival, aux côtés activistes et des ONG, l'actrice Marion Cotillard et le philosophe Edgar Morin seront entouré d’experts engagés comme le « collapsologue » Pablo Servigne ou encore la juriste en droit de la nature Valérie Cabanes. Un moment d’échange spirituel clôturera l’événement, dimanche après-midi, avec notamment Casey Camp, leader des indiens Ponca d’Amérique du Nord, opposés au projet de pipeline Keystone XL, et les représentants des tribus amazoniennes.
... des films et de la musique
Comme chaque année depuis 2015, l'éco-festival Climax propose aussi des documentaires, de l'art urbain et des concerts. Après des projections le jeudi soir, deux soirées de musique sont ainsi au programme, avec Delgrès (blues rock créole), Lou Douillon (pop) ou encore les retours du duo électro-rock bordelais Kap Bambino et des Belges 2 Many DJ’S. A ne pas rater, en point d’orgue, le concert de Criolo, fantastique rappeur de São Paolo.
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