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On bat des records de chaleur historiques avec la canicule... et ce n'est pas fini !

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Des jeunes se rafraîchissent en se plongeant dans le canal de Rompsay à La Rochelle qui a  battu son record absolu de chaleur, qui datait du 4 août 2003 (39,4°C) avec 40,5°C relevés jeudi. Photo Sud Ouest / Xavier Léoty  

Ca y est, la France a décrété l'état d'urgence climatique. Le seuil de 45°C a été dépassé pour la première fois dans l'Hexagone ce vendredi 28 juin, avec 45,1 °C mesuré à Villevieille (Gard), puis 45,8 °C relevés à Gallargues-le-Montueux, également dans le Gard. Du jamais vu dans le pays. 

"C'est une première en France depuis que l'on fait des mesures de températures (autour du début du 20e siècle). La barre des 45°C a été franchie pour la première fois cet après-midi", a commenté l'organisme de prévision sur son site internet. "On a relevé 45,1 °C à 14h59 à Villevieille, commune de l'ouest du Gard, aux portes de l'Hérault", a ajouté Météo France. 

Le record précédent du 12 août 2003, avec 44,1 °C à Saint-Christol-lès-Alès et Conqueyrac (Gard), avait déjà été battu dès 13h48 vendredi, avec 44,3°C à Carpentras (Vaucluse). "C'est historique", avait alors commenté le prévisionniste Etienne Kapikian. Si la Nouvelle-Aquitaine a été plus épargnée que d’autres par la canicule, des records sont tombés mercredi et jeudi. Deux records absolus ont été battus : avec 40,5°C relevés jeudi, La Rochelle a notamment battu son record absolu de chaleur, qui datait du 4 août 2003 (39,4°C). Record absolu également battu pour Egletons, en Corrèze (37,4°C).

Le mercure n'en finit pas de grimper en France et cet épisode caniculaire inédit dans le pays devrait se répéter avec le réchauffement planétaire et devenir banal. Voire s'amplifier encore : selon les prévisions des climatologues du Giec(Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), les températures pourraient atteindre 50°C à la fin du siècle. Pas loin des records extrêmes de 53,9 °C mesurée à Mitribah au Koweït le 21 juillet 2016 et de 53,7 °C, mesurée à Turbat au Pakistan le 28 mai 2017, confirmés le 18 juin par les responsables des Archives mondiales de données météorologiques de l'Organisation météorologique mondiale.

Un événement vraiment exceptionnel

Cette canicule ne frappe pas seulement la France mais toute l'Europe - des records de chaleur pour un mois de juin ont également battus en Espagne, en Grèce, en République Tchèque, en Allemagne ou encore Pologne avec 38,2°C mercredi à Radzyn (sud-ouest). Elle est exceptionnelle à deux titres. D'abord par son intensité, avec des valeurs extrêmes historiques comme celles qu'a enregistrée Météo France  ce vendredi, des températures jamais enregistrées dans l'Hexagone. Ensuite, par sa précocité. C'est la première fois qu'un événement d'une telle intensité a lieu en juin, ces canicules étant plutôt des phénomènes de milieu d'été. 

Des canicules de plus en plus fréquentes

Selon les relevés des météorologues et les différentes études des scientifiques sur le climat, en Europe, et en France, les vagues de chaleur sont plus intenses, plus longues et plus fréquentes depuis au moins trente ans et elles se multiplient ces dernières années. La raison ? Le changement climatique. Les records de chaleur extrêmes enregistrés en 2003 n'avaient jamais été égalés jusquà ce mois de juin infernal qui vient de les exploser. Mais depuis 2015, chaque année, une vague de chaleur se produit quelque part en Europe : en 2015 et en 2016, c'était en Europe centrale, en 2017 en Europe du Sud, en 2018 en Europe du Nord où les Suédois ont connu des incendies de forêt, du jamais vu au royaume nordique. Cette année, début juin, les températures ont avoisiné 30°C près du cercle polaire en Finlande... 

Et ça va continuer...

Une canicule comme celle qui a touché le sud de l'Europe à l'été 2017, devrait se reproduire tous les dix ans dans le climat actuel, expliquent les scientifiques. Dans un monde plus chaud de +2°C par rapport à l'ère préindustrielle ce que l'on atteindra probablement en 2050, des étés comme celui que nous vivons deviendront la norme, avec des chaleurs encore plus intenses. On observera des hausses énormes, de + 4°C à + 5°C par rapport aux normales sur ces périodes, avec des maximales bien plus élevées encore. Les récents rapports du Giec indiquent que les chaleurs estivales devraient démarrer plus tôt et s'arrêter plus tard, de mai à octobre en moyenne, contre juin à septembre aujourd'hui.

Des pointes à 50°C 

Vers la fin du siècle, si les émissions de carbone ne baissent pas, on peut s'attendre, selon certains modèles, à des températures qui avoisinent ou dépassent les 50°C, dans le sud et l'est de la France, avec des conséquences importante sur la pollution de l'air et la santé (déshydratation, hyperthermie, troubles cardio-vasculaires, maladies respiratoires...) De tels extrêmes seraient similaires à ceux que l'on observe en Inde et au Pakistan depuis trois semaines. Quelles températures infernales ces pays-là auront-ils à affronter ? 

La solution : réduire drastiquement nos émissions de CO2

L'augmentation des périodes de canicules est une conséquence du réchauffement climatique global planétaire, dont on sait que les activités humaines et leurs émissions de gaz à effet de serre sont responsables. On sait déjà qu'il sera difficile de limiter le réchauffement à + 2°C. Une hausse du mercure dont les scientifiques ont bien modélisé les impacts majeurs sur le climat. Pour que la planète reste vivable, ce qu'il faut éviter c'est d'atteindre + 3°C, + 4°C ou + 5°C. 

La canicule de ce mois de juin sonne définitivement l'alarme. Nous n'avons pas le choix : il nous faut réduire fortement nos émissions, adapter nos villes et changer de modes de vie. C'est plus qu'urgent, car les actions que nous mettrons en place aujourd'hui n'auront un effet sur le climat que sur le long terme. 

Cathy Lafon

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