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Ces ours polaires que le réchauffement climatique affole

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Les ours polaires sont aussi des réfugiés climatiques. Photo archives AFP

Le changement climatique a des conséquences parfois inattendues.  Le 9 février dernier, les autorités de Nouvelle-Zemble, un archipel russe de la mer de Barents, ont décrété l’état d’urgence face à l’« invasion » de dizaines d’ours blancs agressifs. 

Réfugiés climatiques

Ursus maritimus, aussi connu sous le nom dours polaire, est l'une des innombrables victimes du dérèglement climatique. A cause de la fonte accélérée de la banquise, son territoire de chasse est de plus en plus réduit, et il a donc du mal à trouver de la nourriture. C’est pourquoi il s’aventure dans les villages russes. Depuis décembre, une cinquantaine d’ours polaires se rendent ainsi régulièrement à Belouchia Gouba, la plus grande ville de l’archipel où est basée une garnison militaire russe. Après la déclaration de l’état d’urgence par les autorités, des spécialistes ont été envoyés dans la région pour essayer d’éloigner les animaux des populations.

 La "Terre des ours"

Un phénomène qui ne date pas d'aujourd'hui. En 2015, conséquence de l'hiver le plus doux jamais observé depuis 34 ans, les ours bruns des îles Sakhaline et Kouriles, dans le Kamtchatka, l’extrême-orient russe,  sortis prématurément de leur sommeil hivernal, s'étaient approché des lieux habités, en quête de nourriture. Surnommées la "Terre des ours", ces deux îles, peuplées de plus d’un demi-million d’habitants, comptent toutes deux une importante population d’ours bruns. 

Le réveil prématuré des ours

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Le hic, c'est que, lorsque l'ours sort de son hibernation, il a la dalle.... Et quand il se réveille trop tôt, la nourriture que lui réserve habituellement la nature au printemps (végétation, poissons...) n'est pas encore au rendez-vous.  Les humains qui vivent dans des zones habitées et gorgées de bonnes choses à manger, particulièrement alléchantes pour les ursidés, sont alors priés de faire attention. 

Ne pas nourrir les ours

Aussi, les autorités avaient-elle alors  appelé la population à « ne pas laisser de déchets dans la forêt, dans les maisons et dans les jardins » ou encore à ne pas photographier ou nourrir les prédateurs. Les vidéos montrant des gens en train de nourrir des ours sauvages sont en effet  légion sur l’Internet russe. « La question de l’élimination des animaux ne se pose pas encore », affirmaient toutefois les autorités locales, en se basant sur l’avis de spécialistes. 

Finalement, les ours polaires de Nouvelle-Zemble sont des réfugiés climatiques. Comme leurs cousins des Etats-Unis, du Canada ou du Groenland, ils sont victimes du réchauffement global, et la fonte des glaces dans l’Arctique les force à passer plus de temps à la recherche de nourriture. En février 2018, les travaux de scientifiques américains et canadiens publiés dans la revue Science ont confirmé que la hausse des températures met en danger cette espèce emblématique de l’Arctique. Comme ils sont reconnus comme une espèce en danger, leur chasse est interdite en Russie. Encore heureux : les malheureux ours ne sont en rien responsables du réchauffement climatique... Les hommes, en revanche, oui.

Cathy Lafon

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