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Boirons-nous encore du café en 2050 ? Six espèces sur dix de cafés sauvages sont menacées d’extinction

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Photo AFP

La chute de la biodiversité pourrait avoir des conséquences inattendues susceptible de modifier vraiment nos modes de vie. Pas sûr, en effet, que les générations futures puissent continuer à boire leur petit noir bien serré après le repas...  Plus de la moitié des espèces de café sauvage existantes sont désormais menacées d’extinction, révèle une étude des Jardins botaniques royaux de Kew, à l’ouest de Londres, publiée le mercredi 16 janvier  2019 dans la revue scientifique  Science Advances.

Sur 124 espèces de café sauvage, 75 sont menacées par la déforestation, le réchauffement climatique, et la propagation de maladies et d’espèces nuisibles ; 13 d'entre elles sont en danger critique d’extinction, 40 en danger, et 22 sont vulnérables, selon cette étude menée dans plusieurs forêts africaines, de la Sierra Leone à Madagascar. 

Il y a 100 millions de cultivateurs de café dans le monde

Des périodes de sécheresse prolongées à la propagation de moisissures, les menaces pesant sur les caféiers sont nombreuses. Le café est particulièrement à risque à cause de sa grande sensibilité à son environnement. Et l'impact économique et humain de sa disparition serait énorme. "Il y a 100 millions de cultivateurs de café dans le monde et s’ils perdent leur capacité à produire du café ou à en tirer un profit, cela engendre d’énormes problèmes socio-économiques", souligne le docteur Davis, responsable de la recherche sur le café aux Jardins de Kew. "Ce qu’il faut éviter, ce sont des mouvements de populations dont le mode de vie n’est plus viable".

Arabica et robusta en danger

La production mondiale de café repose actuellement sur deux espèces: l’arabica (environ 60 % de la production) et le robusta (40 %). En plus de la menace directe qui pèse sur ces deux espèces, les variétés sauvages dont dépend l’amélioration de leurs semences sont aussi en péril. "Les obtenteurs ont besoin de variétés sauvages, parce qu’elles ont les gènes nécessaires pour développer des cafés résistants aux maladies et aux changements climatiques", explique le docteur Aaron Davis. 

L'étude publiée par les chercheurs des Jardins de Kew dans la revue Global Change Biology, se concentre sur l’arabica sauvage. Elle démontre que, si l’on prend en compte les projections sur les changements climatiques, cette variété dont dépend un commerce d’une valeur de 13,8 milliards de dollars (12,1 milliards d’euros) est aussi en danger d’extinction.

Avec ces études, les chercheurs ne veulent pas créer la panique mais au contraire, appeler à l'action. Il nous faut commencer à réfléchir à la conservation de ces ressources naturelles dès à présent si nous voulons nous donner la chance de les préserver.  Tel est leur message.  Il s’agit d’un appel à l’action, nous voulons dire : "Nous n’avons peut-être pas besoin de ces ressources immédiatement, mais à moins de commencer à réfléchir à leur conservation maintenant, nos options diminuent rapidement"», a conclu le docteur Davis.

Ce scientifique est aussi à l’origine de la redécouverte d’une variété de café ouest-africaine réputée encore meilleure que l’arabica, Coffea stenophylla, que l’on croyait perdue depuis 1954, autant dans son milieu naturel que dans les plantations et les jardins botaniques. Plusieurs tentatives de retrouver des plants de cette variété étaient restées infructueuses. C’est en décembre 2018, lors d’une expédition spécialement organisée pour retrouver l’espèce disparue, qu'il a trouvé plusieurs plants de 14X9OT dans la forêt sierra-léonaise, avec son collègue Jeremy Haggar, professeur à l’Université de Greenwich. 

Cathy Lafon avec l'AFP

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