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Agriculture : en France, l'usage des pesticides est reparti à la hausse en 2017

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Epandage de pesticides dans un champ à Cassel, dans le nord de la France, le 16 août 2013. Photo archives AFP

pesticides,plan ecophyto,chiffres,nodu,produits phytosanitairesL’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a décidé ce lundi 5 novembre d'interdire désormais en France les pesticides à base de méthamsodium, pourtant encore autorisés par l’Union européenne jusqu’en 2022. L'utilisation de ces produits phytopharmaceutiques par les maraîchers et les horticulteurs pour désinfecter les sols, avait déjà été suspendue jusqu’au 31 janvier 2019 par un arrêté le 25 octobre. Irritations des yeux, de la peau et des voies respiratoires… Plus de quatre-vingts riverains et professionnels ont été intoxiqués dans le Maine-et-Loire et dans le Finistère, notamment près des cultures de mâche.

Cela ne doit pas pour autant faire oublier que la France n'a toujours pas commencé à réduire l'utilisation des pesticides, comme elle s'y est engagée dans les différents plans Ecophyto lancés depuis 2009.

"Est-ce que nous avons commencé à réduire l'utilisation des pesticides ? La réponse est non" avait lancé à la fin août Nicolas Hulot sur France Inter, en annonçant sa démission surprise du gouvernement. Les chiffres publiés dans le Projet de loi de finances (PLF ) pour 2019, dans le volet agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales, voté vendredi dernier à l'Assemblée nationale lui donnent raison. L'utilisation des produits phytosanitaires avait baissé dans l'Hexagone en 2016. La mauvaise nouvelle, pour l'environnement et la santé, mais aussi les objectifs du gouvernement en la matière, c'est qu'ils sont repartis à la hausse l'an dernier. Les données du Nodu (le nombre de dose d'unités de pesticides utilisé) s'est établi à 94,2 millions en 2017, contre 93,9 millions en 2016, selon le site Internet du quotidien "Les Echos". Il semble bien difficile pour le gouvernement qui compte réduire, d'ici 2020, de 25% l'utilisation de produits phytosanitaires dans les exploitations agricoles françaises, d'honorer ses engagements...

Un objectif de 73,4 millions en 2019

Certes, on est en dessous des 96 millions atteints en 2015 et le gouvernement peut aussi se féliciter du recul d'un produit au potentiel cancérigène avéré comme le CMR1. Mais l'usage du CRM2 a pour sa part augmenté de 6%, notent "Les Echos". Si la cible de la baisse de 25% est toujours envisagée, avec un objectif à 66,5 millions d'ici à deux ans, puis de 50% en 2025 par rapport à 2010, l'objectif pour 2018 a été réévalué à la hausse à 83,4 millions tandis que l'indicateur est censé tomber à 73,4 millions l'an prochain, selon les données du PLF 2019.

71 millions pour la recherche de solutions alternatives

Force est de constater que les plans Ecophyto visant à réduire l'usage des pesticides en France qui se sont succédé depuis 2009, sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, ont échoué. L'utilisation des produits phytosanitaires pour les années 2014-2016 avait même progressé de 12,4% par rapport aux années 2009-2011.

Alors que les consommateurs s'interrogent de plus en plus sur ce qu'ils mettent dans leurs assiettes et que les études se multiplient pour alerter sur la dangerosité des pesticides et que d'autres indiquent qu'une agriculture rentable avec moins de chimie (voire sans, selon les cultures) est possible, à condition de changer de modèle agricole, le gouvernement s'apprête à lancer en 2019 une troisième version, écophyto II+, avec le même budget que ses prédécesseurs, soit 71 millions d'euros, pour la recherche de solutions alternatives aux pesticides chimiques (recherche variétale, biocontrôle...).

On aura beau multiplier les plans et les objectifs : si on reste sur la tendance actuelle, la réduction des pesticides, sans parler de sortie, n'est pas encore pour demain. Ni même après-demain.

Cathy Lafon

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