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Si ça vous a échappé : le récap' des bonnes (et mauvaises) nouvelles de l'été.5. Plastique : le gouvernement lancera en 2019 un « bonus-malus »

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Le gouvernement veut instaurer un "bonus-malus" sur le plastique dès 2019. Photo archives AFP

Les vacances, c'est fini ! Le problème, c'est que pendant que vous vous êtes doré la pilule en vous déconnectant de l'actualité, la planète, elle, a continué à tourner... Pas de souci. Pour vous remettre à jour de l'essentiel des nouvelles vertes de l'été, les bonnes comme les mauvaises, Ma Planète vous propose une petite séance de rattrapage. Aujourd'hui  : le gouvernement qui s'attaque à un vaste chantier, la lutte contre le plastique, entend mettre en place à partir de 2019 un système de « bonus-malus » pour généraliser son recyclage.   

Objectif : 100% recyclage en 2025

Pour limiter l'utilisation de plastique en France, supprimer le "superflu" et aller vers le 100% recyclage en 2025 contre 20% aujourd'hui, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le gouvernement a choisi la carte du portefeuille des consommateurs. « Demain, quand il y aura le choix entre deux bouteilles, l’une fabriquée en plastique recyclé et l’autre non, la première sera moins chère »,  a expliqué cet été Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) le 12 août 2018, en détaillant une feuille de route sur l'économie circulaire qui ne met pas l'accent sur la réduction à la source.

 « Bonus-malus » sur les produits à base de plastique

Cette mesure, que Brune Poirson veut mettre en oeuvre en 2019, avant de la « faire monter en puissance », consistera en un « bonus-malus » sur les produits à base de plastique et pourra aller jusqu’à 10% de leur prix. La secrétaire d’État ne précise pas dans quelle proportion le dispositif abaisserait le coût des objets en plastique recyclé et relèverait celui de ceux qui ne le sont pas.

Collaborer avec le secteur de l'industrie du plastique

Une mesure qui satisfait l'industrie du plastique. Un peu moins les associations, qui juge le recyclage essentiel mais pas suffisant pour réduire drastiquement le plastique, omniprésent dans nos sociétés, ultra et durablement polluant. Le bonus-malus est « une logique dans laquelle on se retrouve », a déclaré à l’AFP Emmanuel Guichard, délégué général de la fédération française de l’emballage plastique (Elipso). Encore faut-il que les alternatives au plastique existent, nuance-t-il toutefois : « Pour les bouteilles, c’est un choix du consommateur qui est possible. Mais il ne faut pas oublier les autres. Sur le pot de yaourt, il n’y a aujourd’hui pas de plastique recyclé. »

« On espère que les industriels joueront le jeu pour que les consommateurs ne soient pas directement pénalisés », a relevé pour sa part Flore Berlingen, directrice de l’association Zero Waste France, interrogée par l’AFP. Brune Poirson confirme ainsi la ligne du gouvernement : collaborer avec le secteur plutôt que bannir immédiatement certains produits, même si elle rappelle que l’exécutif veut interdire le commerce des pailles en plastique d’ici 2020.

« Le recyclage est essentiel, mais pas suffisant »

« Le recyclage est essentiel, mais pas suffisant », regrette toutefois Flore Berlingen qui préfèrait plus de fermeté en amont.  « Il faut absolument couper le robinet et avoir des mesures plus fermes pour tout ce qui concerne le suremballage, les objets jetables ». Le « bonus-malus est une partie de la solution, bien qu’incomplète, puisque cela ne concerne que le recyclage et non la réduction du plastique », a réagi Fanny Vismara pour le collectif « Plastic Attack France », rappelant que le verre, contrairement au plastique, était « recyclable à l’infini ».

Les engagements de l'industrie du plastique et des grandes enseignes

L’industrie du plastique est plus florissante que jamais : la production mondiale a progressé de plus de 40% en dix ans. Entre 2007 et 2017, elle est passée de 245 à 348 millions de tonnes, avec l’emballage comme premier débouché. Le gouvernement avait reçu début juillet une cinquantaine d’entreprises et de fédérations, qui ont pris différents engagements, par exemple doubler le taux d’incorporation de matières premières issues du recyclage dans les produits en plastique. 

Michel-Édouard Leclerc, PDG de l’enseigne de distribution portant son nom, annonce dans le même JDD avoir décidé « d’anticiper la loi » en ne proposant plus de pailles et de vaisselle en plastique début 2019. Parmi d’autres grandes enseignes, Carrefour veut cesser la commercialisation des pailles fin 2018 et supprimer ses emballages plastiques non recyclables de fruits et légumes bio.

Et la consigne ?

Pas de calendrier établi en revanche pour la mise en place généralisée d’une consigne sur le plastique. La piste évoquée par le ministère en début d’année consistait à associer un emballage à une caution que le consommateur paye à l’achat du produit et récupère sous forme monétaire ou de bon d’achat lorsqu’il le restitue. 

Concernant le « bonus-malus » sur les produits à base de plastique, le gouvernement entend évaluer l'impact de la mesure :  « Si dans deux ans, le compte n’y est pas, alors on passera au règlement », assure Brune Poirson.

Cathy Lafon avec l'AFP

►ET AILLEURS ?

  • La diffusion massive sur les réseaux sociaux d’images des océans et de la faune marine étouffant sous les déchets, et le lancement de certaines initiatives telles que les « Plastic Attacks » (des rassemblements de consommateurs qui entassent leurs emballages à la sortie d’un supermarché) commence à susciter des réponses politiques dans le monde. La Commission européenne veut ainsi réduire drastiquement l’utilisation d’objets à usage unique, du coton-tige au matériel de pêche. Les sacs en plastique à usage unique ont été par exemple interdits cette année au Chili et en Nouvelle-Zélande, comme c’est le cas en France pour ceux qui ne sont pas compostables.

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