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Alstom : c'est parti pour le premier train à hydrogène au monde !

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Le premier train à hydrogène au monde, conçu par Alstom, est entré en service près de Bremervörde (Allemagne), le 16 septembre 2018.  Photo AFP

Ca y est ! Le premier train à hydrogène au monde zéro émission est sur les rails ! Conçu par le Français Alstom avec l'Allemand Siemens, et construit par le groupe à Salzgitter, ce nouveau train écolo a fait son entrée en gare, en Allemagne, ce lundi 17 septembre 2018, où deux rames bleues sont entrées en service commercial en Basse-Saxe, conformément au calendrier prévu. Une vraie révolution verte pour le rail.

"Le premier train à hydrogène au monde entre en service commercial et il est prêt pour la production en série." Henri Poupart-Lafarte, PDG d'Alstom

Comment ça marche ?

Le Coradia iLint est équipé de piles à combustible qui transforment l'hydrogène et l'oxygène en électricité, éliminant ainsi les émissions polluantes associées à la propulsion. A part les symboles de molécules d'hydrogène qui ornent ses sièges, en apparence, rien ne le distingue des autres trains : sa particularité se cache sur son toit, où un réservoir stocke l'hydrogène destiné aux piles à combustible qui alimentent en énergie son moteur électrique. Des batteries ion-lithium permettent en outre de stocker l'énergie récupérée pendant le freinage, laquelle est réutilisée dans les phases d'accélération. Ce train peu bruyant qui n'émet que de la vapeur d'eau, dispose d'une autonomie de 1000 km — soit quasiment autant qu'un train diesel - et peut rouler à une vitesse maximale de 140 km/h, ambitionne de remplacer les locomotives diesel polluantes qui continuent de circuler sur les réseaux ferrés régionaux du réseau allemand.

Combien ça coûte ?

Le contrat d’un montant de 200 millions d’euros pour 14 trains, soit un prix unitaire d’une dizaine de million d’euros (à pleine plus qu’un train au diesel), porte aussi sur l'entretien et l'alimentation en énergie du Coradia iLint pour les 30 prochaines années. Il prendra en charge l'exploitation pilote sur le réseau ferroviaire du länder au printemps 2018, avec un deuxième véhicule. La station de distribution d'hydrogène des trains qui sera bâtie à Bremervörde, nécessite un investissement de 10 millions d’euros. Elle sera financée par le gouvernement allemand qui va également apporter 8 millions d’euros à la compagnie ferroviaire régionale de Basse-Saxe. La production d’hydrogène sur place par électrolyse et au moyen d’énergie éolienne sera programmée lors d’une phase ultérieure du projet.

Et ailleurs dans le monde ?

Pour l'instant, les usagers du réseau allemand Elbe-Weser d'EVB, premiers voyageurs au monde à circuler bord du train bleu à hydrogène, entre Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude, une ligne de 100 km à travers la Basse-Saxe, sont les seuls à profiter de cette technologie franco-allemande, verte et innovante. Le train d'Alstom devrait continuer à se déployer en Allemagne, dans quatre Lander avec lesquels l'industriel a signé des lettres d'intention. L'industriel a déjà vendu 14 rames de Coradia iLint à la Basse-Saxe, qui doivent venir remplacer complètement le parc diesel de la ligne pilote, de Cuxhaven à Buxtehude. Dans le monde, d'autres pays ont montré leur intérêt, comme le Canada, le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas ou encore l'Italie.

En France, en 2022 

En France, le gouvernement souhaite qu'un train à hydrogène soit homologué dans le pays d'ici 2022. Le premier train tricolore de ce type roulera-t-il en Nouvelle-Aquitaine ? Deux députés de la République en marche de la région, Benoît Simian en Gironde et Michel Delpon en Dorgogne, militent ardemment pour une exploitation hexagonale du train à hydrogène et plus largement, pour un développement ambitieux de l'hydrogène dans le pays. Le Bergeracois Michel Delpon souhaiterait la mise en circulation d'un train de ce type sur la ligne Sarlat-Bergerac-Bordeaux. Un projet qu'il a même exposé à l'assemblée nationale en mai dernier. Pour Benoît Simian, député de la majorité en charge de la mission parlementaire sur le train à hydrogène, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie ont tout le potentiel pour accueillir le premier train français du genre, notamment en Gironde, dans le Médoc. 

D'ici là, les TER hybrides fonctionnant en partie avec des batteries lithium-ion censées permettre une réduction de 20% de la consommation d'énergie, devraient être expérimentés à partir de 2020 dans le Grand Est, la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie. Une expérimentation annoncée dans un communiqué commun ce lundi par la SNCF, Alstom et ces trois régions qui investissent avec l'industriel 16,6 millions d'euros dans ce projet. La phase d'essais doit débuter en 2020, avant une commercialisation des rames Régiolis hybrides en 2021 puis un déploiement en série à partir de 2022.

Energie verte d'avenir

L'hydrogène n'est pas un carburant à proprement parler, mais il permet d'alimenter la production d'électricité à usage domestique et pour les véhicules électrique, trains, bus, voitures particulières et même vélos. Propre et peu coûteux (son coût de revient pourrait encore baisser de 70% dans les 10 ans à venir), il pourtant encore largement sous-utilisé : il ne représente encore que 2% de la consommation mondiale d'énergie et représente une énergie verte d'avenir, importante pour lutter contre les émissions de CO2 et le réchauffement climatique. 

Cathy Lafon

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