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A compter de ce mercredi 1er août, l'humanité aura épuisé les ressources naturelles de la planète

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Mercredi l'humanité aura consommé la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an et vivra donc "à crédit" jusqu'au 31 décembre 2018. Archives AFP

Comme chaque année, le WWF publie le Jour du dépassement de la Terre (Earth overshoot Day), la date à laquelle l’humanité aura consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en un an. Toujours un peu plus tôt : en 2017, c'était le 2 août. En 2018, la date tombe demain, le mercredi 1er août. Calculée par le Global Footprint Networkelle signifie qu'en seulement 7 mois, l’humanité a émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts sont en mesure d’absorber chaque année, pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, fait plus de récoltes que ce que la Terre peut nous procurer en un an.

 

L’équivalent de 1,7 Terre pour subvenir à nos besoins

Alors que nos pressions sur les ressources ne cessent d’augmenter, la biocapacité de la Terre (la surface de zones terrestres et marines biologiquement productives), elle, se réduit progressivement au niveau mondial, avertit le WWF. En raison de ce décalage entre la demande et l’offre en ressources naturelles, il nous faudrait aujourd’hui l’équivalent de 1,7 Terre pour subvenir à nos besoins. 

De plus en plus tôt

Si le Jour du dépassement arrive moins vite dans le calendrier depuis sept ans, il continue toutefois d’avancer, passant du 30 septembre en 1998, au 1er août cette année, la date la plus précoce jamais enregistrée. Cela est en partie lié à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, et donc de notre empreinte carbone, ainsi qu’à l’augmentation des surfaces en terres cultivées.

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La France et son déficit écologique

Si toute l’humanité vivait comme les Français, cette date arriverait encore plus tôt, le 5 mai 2018, comme l’avait révélé le WWF France dans son rapport "L’autre déficit de la France". Les Français ont aujourd’hui besoin de l’équivalent de 2,8 Terre pour subvenir à leurs besoins. Si la France a su être au rendez-vous à travers la présentation de son Plan national pour la biodiversité, elle doit maintenant continuer à jouer un rôle moteur en matière de protection de la nature. Cela doit se traduire par des politiques ambitieuses et cohérentes au niveau national (sur les mobilités, la planification pluriannuelle de l’énergie, la déforestation importée, le renoncement au projet Montagne d’Or) et un leadership au niveau international, en vue du Congrès mondial de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et de la conférence de la Convention sur la Diversité Biologique qui auront lieu respectivement à Marseille et Pékin en 2020, pour parvenir à un accord ambitieux pour réduire notre pression sur la nature.

L’humanité vit à crédit

"Nous devons parvenir à faire de la biodiversité une priorité internationale et réussir à Marseille et à Pékin en 2020 à trouver un New Deal pour la nature. Comme ce fut le cas pour l’Accord sur le climat en 2015, la France est attendue pour montrer un leadership et une exigence de cohérence dans ses politiques, en métropole comme en Outre-Mer". Pascal Canfin, directeur général du WWF France

A partir de demain, l'humanité vivra donc à crédit, en empruntant des ressources naturelles à la Terre et aux générations futures. "Nous savons qu’il n’est pas soutenable pour un ménage ou pour une entreprise de vivre à crédit, mais c’est exactement ce que nous faisons avec la planète, et les conséquences sont déjà visibles : déforestation, chute des stocks de poissons, sécheresses, manque d’eau, érosion des sols, perte de la biodiversité et dérèglement climatique", pointe le WWF.

"Pas une fatalité"

 "Ce constat n’est toutefois pas une fatalité, nous pouvons inverser la tendance. Mais il est urgent que tous les acteurs s’engagent à mettre un terme à l’érosion du capital naturel et à revoir leurs modèles de développement qui exercent encore trop de pression sur les ressources naturelles", met en garde Pascal Canfin, directeur général de l'ONG. Cette transition écologique repose certes sur l’action et les décisions politiques, mais les citoyens, les entreprises et les collectivités ont aussi un rôle clé à jouer à leur échelle dans cette transition vers des modes de vie plus durables, souligne-t-il.

Que pouvons-nous faire ? 

Nos principaux leviers d’action, faut-il le rappeler, sont la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre liée à la combustion d’énergies fossiles, notamment dans les secteur du transport automobile et aérien, et aussi du  logement, qui représentent à eux seuls près de 60% de notre empreinte écologique. Mais aussi la réduction de notre empreinte alimentaire.

Poser la voiture pour se déplacer en transport en commun, à vélo ou à pied, ne prendre l'avion que si nécessaire, et manger un peu moins de viande : voici trois simples et bons moyens de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, tout en préservant les ressources naturelle de notre maison commune, la Terre, et en limitant le réchauffement climatique.  

Cathy Lafon 

►LIRE AUSSI

  • Le rapport du WWF France, “L’autre déficit de la France”: cliquer ICI

►PLUS D'INFO

  • L’empreinte écologique pays par pays: cliquer ICI 
  • La méthode de calcul développée par le Global Footprint Network : cliquer ICI  
  • Le calculateur de l’empreinte écologique: cliquer ICI  
  • Les dates des précédents Overshoot Days (ces données sont mises à jour chaque année pour toute la série depuis 1970 en fonction des nouvelles données disponibles et de l’amélioration des calculs) : cliquer ICI 

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