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Réchauffement climatique: en Antarctique, une vaste opération scientifique va étudier le glacier de Thwaites

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Le glacier Thwaites. Photo NASA

Connu pour être un glacier dont la fonte est très rapide, le glacier Thwaites, situé sur l’inlandsis Ouest-Antarctique, fond à un rythme d’environ 40 centimètres par an. Ue accélération de cette fonte a été confirmée en 2002. Très surveillé en raison de son potentiel à contribuer à l’élévation du niveau des mers, le "glacier le plus dangereux du monde", a déjà participé à 4 % de la montée des eaux durant les 25 dernières années. 

Son effondrement "pourrait avoir des répercussions importantes sur le niveau de la mer à l’échelle mondiale", souligne le Conseil britannique sur la recherche environnementale (NERC), dans un communiqué publié le 30 avril 2018.

L'équivalent de la  Floride 

Les chercheurs américains et britanniques craignent que les eaux de l’océan se soient infiltrées sous le glacier. Or l’édifice, dont la taille est équivalente à celle de la Floride, pourrait commencer à glisser vers l’océan, comme l’explique la BBC. C'est pour tenter de déterminer si cet effondrement pourrait "commencer au cours des prochaines décennies ou des prochains siècles", que le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont lancé, le 30 avril 2018, un vaste programme commun  scientifique, la plus grande collaboration scientifique en Antarctique depuis des décennies.  Le NERC et la National Science Foundation (NSF) américaine vont mobiliser une centaine de scientifiques, des foreuses à jet d’eau capables de percer à 1 500 mètres à l’intérieur de la glace ou encore des sous-marins autonomes. 

Le plus vaste programme scientifique en Antarctique

"Les satellites montrent que la région de Thwaites change rapidement, mais pour savoir dans quelle mesure et à quelle vitesse le niveau de la mer va évoluer, il faut des scientifiques sur le terrain avec un équipement sophistiqué", explique William Easterling, un responsable de la NSF. Baptisé Collaboration internationale sur le glacier de Thwaites (ITGC), ce programme, qui s’étale sur cinq ans, est le "plus vaste" jamais entrepris par les deux pays en Antarctique depuis plus de 70 ans. Il ambitionne d' "apporter des réponses à certaines des grandes questions que se posent les scientifiques qui tentent de prédire l’élévation du niveau de la mer", indique le NERC.

"Importance vitale"

"Le glacier de Thwaites contribue déjà à l’élévation du niveau de la mer et la compréhension de son effondrement probable au cours du siècle à venir est d’une importance vitale", a ajouté le secrétaire d’Etat britannique à la Recherche et à l’innovation, Sam Gyimah. Suivant les estimations, un effondrement de ce glacier dans l’océan causerait une montée des eaux à l’échelle mondiale comprise entre 80 cm et 3 mètres, menaçant de nombreuses îles et villes côtières.

Selon la Nasa, en quatorze ans, entre 2002 et 2016, l’Antarctique a perdu 125 gigatonnes de glace par an. Le continent blanc concentrant 62% des réserves d’eau douce de la planète, son dégel devrait notamment contribuer à désaliniser les mers du globe, un mécanisme fatal pour de nombreuses espèces marines. Et pour l'équilibre climatique de la planète. 

Cathy Lafon

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