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«Nuits sans lumière» : ces 574 communes de l'Hexagone qui luttent contre la pollution lumineuse

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La pollution lumineuse (ici à Bordeaux) a des conséquences pour la biodiversité et la santé humaine. Photo archives Sud Ouest / Thierry David

Cette année, la 10e édition des «Nuits sans lumière », c'est du jeudi 5 au dimanche 29 avril 2018.  Cette opération de sensibilisation sur l'impact négatif de la pollution lumineuse sur la biodiversité mais aussi sur la santé humaine, est l'occasion de mettre en lumière les communes qui paraissent de plus en plus sensibles à l’enjeu de la pollution lumineuse.

L’Association pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN), en a labellisé 374 d’entre elles. Au total, avec les labels précédemment accordés, 574 communes françaises détiennent aujourd’hui de une à cinq étoiles « villes et villages étoilés » pour leurs efforts en la matière. 

« Une prise de conscience » et une économie de 6 millions d'euros en 2017

« Il reste plein de choses à faire, mais on voit une prise de conscience. L’extinction la nuit est devenue chose courante et concerne 12 000 communes aujourd’hui », note la présidente de l’APCEN, Anne-Marie Ducroux, qui relève que, « depuis les années 1990, la quantité de lumière émise a augmenté de 94 % en France ». « Nous avons réussi à montrer qu’éteindre l’éclairage au coeur de la nuit ne génère pas plus de délits ou d’incivilités. Et toutes ces mesures sont une source d’économies: en 2017 les communes dernièrement labellisées ont économisé 6 millions d’euros », ajoute-t-elle. 

Rochefort, Pessac...

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 En juin 2017, Pessac,  une des 28 communes de Bordeaux-Métropole, a pris la décision d’éteindre son éclairage public sur l’ensemble de son territoire entre 1 heure et 5 heures du matin. Photo archives Sud Ouest / Thierry David

Le label, qui existe depuis 2009, est valable 4 ans. Pour le recevoir, les communes doivent présenter un dossier. A ce jour, 374 ont été retenues sur 500, des collectivités allant de 18 habitants à 61 000, indique l'APCEN, comme Lanester, dans le Morbihan, et dans la région de la Nouvelle-Aquitaine,  25 communes, dont Rochefort en Charente-Maritime, ou encore Pessac, en Gironde. Le  conseil municipal de cette ville de l'agglomération bordelaise a décidé, à l’unanimité, d’éteindre l’éclairage municipal toutes les nuits, à compter de l'été 2017. Ainsi, depuis le 23 juin dernier, l’éclairage nocturne est éteint sur l’ensemble de la ville, sur les grands axes comme dans les quartiers résidentiels. La seule exception reste la nuit du 31 décembre au 1er janvier, pendant le réveillon de la Saint-Sylvestre."Pessac compte 10 000 points lumineux et dépense pas loin de 700 000 euros pour les alimenter annuellement" détaillait alors dans "Sud Ouest" le premier adjoint, Eric Martin, soulignant que les expériences menées ailleurs ont montré que l’économie d’énergie et de budget ne s’accompagnait pas d’une augmentation des accidents ou actes d’incivilité. 

91% de communes labellisées n'éteignent pas l'éclairage des vitrines et façades 

Mais globalement le chemin est encore long avant le retour de nuits plus noires. Selon l’ANPCEN, 91% des communes pourtant labellisées n’exercent pas de contrôles sur l’éclairage des vitrines et façades, dont un arrêté de 2013 impose pourtant l’extinction à 01H00. En France, la lumière émise par le seul éclairage public a quasiment doublé depuis 25 ans (nombre de points lumineux, durée d’activation), selon les défenseurs de la nuit.

Ces derniers soulignent l’impact environnemental et sanitaire croissant de cette pollution, chez les animaux (orientation et reproduction perturbées) comme les hommes (dérèglement de l’horloge biologique, qui régule fonctions biologiques et hormonales). Ils s’alarment en outre du boom des LED, moins énergivores mais dont toute une catégorie produit une lumière très blanche.

Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Les 25 communes du Sud-Ouest labellisées par l'APCEN en 2017

Quatre étoiles : Nantheuil (956 habitants) en Dordogne ; Classun (271 habitants) dans les Landes.

Trois étoiles : Saint-Pierre-de-Frugie en Dordogne. 

Deux étoiles : Verteuil-sur-Charente (643 habitants) en Charente ; Gourvillette (97 habitants) et Le-Grand-Village-Plage (1044 habitants) en Charente-Maritime ; Piégut-Pluviers (1 182 habitants) et Saint-Jory-de-Chalais (570 habitants) en Dordogne ; Callen (147 habitants) dans les Landes. 

Une étoile : Montendre (3210 habitants), Rochefort (24 045 habitants), Le Bois-Plage en Ré (2 318 habitants), Angoulins (3 878 habitants) et Sainte-Marie-de-Ré (3 379 habitants) en Charente-Maritime ; Jumilhac-le-Grand (1 249 habitants) en Dordogne ; Pessac (61 332 habitants), Martignas-sur-Jalle (7 332 habitants), Le Taillan-Médoc (9 964 habitants), Salleboeuf (2 364 habitants), Cazalis (244 habitants) et Tresses (4 503 habitants) en Gironde ; Luxey (670 habitants) et Trensacq (254 habitants) dans les Landes ; Serres-Castet (4 200 habitants) et Asson (2 060 habitants) dans les Pyrénées-Atlantiques.

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