Pollution de l'air : la qualité de l’air à Pékin s’est nettement améliorée en 2017
Pékin sans smog, le 6 janvier 2018. Photo AFP
Bonne nouvelle : le ciel de la capitale chinoise était inhabituellement bleu fin 2017, une saison où le smog de pollution s’abat en général sur la ville... Et ça continue en 2018. Un indice de la nette amélioration de la qualité de l’air à Pékin en 2017, où les indicateurs atteignent leurs meilleurs niveaux depuis le lancement de mesures de contrôle de la pollution, il y a cinq ans. Ce bon résultat traduit aussi l'ambition verte de la Chine, premier pollueur mondial, bien décidée à conquérir le leadership mondial pour les énergies propres et renouvelables dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Les particules fins en baisse de 20,5%
La capitale chinoise a put atteindre ses objectifs annuels grâce à « l’amélioration de la qualité de l’air dans la région et à des conditions météorologiques globalement favorables », a annoncé en début d'année le bureau pékinois de la protection de l’environnement sur son site internet. Au quatrième trimestre 2017, la densité moyenne de particules fines de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), très dangereuses car elles pénètrent dans les poumons, a chuté de 53,8% sur un an. Soit une baisse annuelle de 20,5%, encore insuffisante toutefois au regard des exigences sanitaires de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande une exposition moyenne ne dépassant de 10 microgrammes/m3 sur un an.
Les raisons de l'embellie
La concentration d’autres polluants a également diminué, comme celle du dioxyde de soufre, du dioxyde d’azote et des particules PM 10 (-20%). Au total, Pékin a bénéficié en 2017 de 226 jours d’air de « bonne qualité », soit 28 de plus que l’année précédente, toujours selon le bureau. Raisons avancées pour expliquer cette embellie: l’abandon du charbon dans les alentours de Pékin, où au moins trois millions de foyers ont été contraints de passer au chauffage au gaz ou électrique, plus coûteux, l’abandon progressif des véhicules très polluants et la modernisation de l’industrie, a indiqué Li Xiang, une employée du bureau municipal chargé de l’environnement, citée par l’agence officielle Chine nouvelle. Durant les cinq dernières années, Pékin a également rasé six cimenteries, et fait fermer ou mettre à niveau près de 2 000 entreprises dans les domaines de l’impression, de la sidérurgie ou de la fabrication de meubles, entres autres secteurs, a-t-elle précisé.
15% d'énergies renouvelables en 2020
Si l'Empire du milieu reste encore le plus gros émetteur de gaz à effet de serre, avec 10,2 gigatonnes de CO2 émis en 2017, soit 28% des émissions mondiales, le pays qui revendique la place de leader mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique et a pour objectif de réduire sa dépendance au charbon, s'est fixé comme ambition 15% d'énergies renouvelables en 2020, contre 7,5% en 2016. La Chine, l'un des plus gros producteurs d'éoliennes au monde, produit aussi aujourd'hui un tiers des panneaux photovoltaïques mondiaux (contre 1% en 2003). Et ce n'est pas fini : Pékin projette de porter à environ 360 milliards de dollars ses investissements dans les énergies vertes d'ici à 2020, contre 102,9 milliards en 2016.
Il est vrai que le climat est devenu un sujet de préoccupation majeur dans la population chinoise, victime de multiples scandales environnementaux et d'épisodes de pollution à répétition dans ses grandes villes qui rendent l'air irrespirable pour ses habitants. L'offensive verte de la Chine a donc aussi pour objectif de répondre à ce mécontentement en apaisant les tension sociales.
Mais une chose est sûre : décidée à devenir le meilleur élève de la classe sur le climat, la Chine se dote de tous les moyens nécessaires pour y parvenir. Elle est bel et bien devenue la championne du monde des énergies renouvelables. Pour son plus grand bénéfice économique, mais aussi pour celui de la planète.
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