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Paris 2024 : des Jeux olympiques vraiment "verts" ?

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Isabelle Autissier, Présidente du WWF France et Tony Estanguet, co-Président du Comité Paris 2024, membre du CIO et triple champion olympique. Photo WWF

Pour empocher les Jeux Olympiques d'été 2024, le 13 septembre 2017, l'engagement écologique de Paris a fait la différence sur les autres candidats. Dans son dossier de candidature, la capitale qui a misé sur le volet environnemental, s'est engagée à respecter le cahier des charges précis dressé par le CIO en matière sociale, écologique et urbaine, pour en finir avec les gabegies observées lors des Jeux d'Athènes, de Sotchi ou de Londres entre autres et réduire de 55 % l'empreinte carbone de ces JO par rapport aux éditions précédentes.

La capitale française a donc su apporter la preuve que cet événement aurait une empreinte durable dans son tissu urbain et celui de son agglomération. Bref, elle a convaincu le CIO que Paris 2024, outre assurer la réussite de la dimension sportive et festive de l'événement, laisserait une trace dans la société, un "héritage". Côté équipement, à titre d'exemple, le futur centre aquatique qui sera accueilli par la ville de Saint-Denis, aura pour vocation de permettre aux 50% d'élèves du département qui ne savent pas nager en arrivant en sixième, d'apprendre à le faire. Paris a également proposé d'organiser des Jeux solidaires, et d'inventer les premiers jeux inclusifs avec les acteurs de l'économie sociale et solidaire.  

Un village olympique écoquartier 

Les Jeux 2024 seront également "propres". Promis juré. Paris a d'ailleurs déclaré la guerre aux déchets et à la pollution, indépendamment de l'événement sportif mondial. Dans sept ans, l'eau de la Seine devrait être suffisamment propre pour que les triathlètes puissent y nager dedans, sans fermer la bouche et se pincer le nez, comme cela s'est déjà vu... Avant la tenue des Jeux, 95% des déchets de la capitale seront réutilisés ou réutilisés grâce à la mise en place de moyens de collectes et de nettoyage à faible impact. Après les Jeux, la capitale s'est engagée à réutiliser ou recycler 100% des infrastructures temporaires en fonction des besoins, sportifs et urbains des territoires.  Quant au village olympique et paralympique, le projet est d'en faire carrément un écoquartier. 

100 % de l'électricité renouvelable

La réduction de l'impact carbone de 55% exigée par le CIO semble donc possible. 95% des sites étant déjà en place les émissions de CO2 générées par la construction de nouveaux sites devraient être très limitées. Par ailleurs, Paris 2024 s'est engagé par exemple à ce que 100% de l'alimentation qui consommée pendant les Jeux en 2024 soit certifiée pêche durable, bio ou local, et encore que 100% de l'électricité pour alimenter les JO 2024 soit renouvelable, dans une stratégie de "neutralité carbone".

Des objectifs chiffrés et une stratégie de compensation

Autant d'engagements qui font partie du programme « Héritage » décrit par le dossier de candidature de Paris, à l'élaboration duquel ont notamment participé Isabelle Autissier et Pascal Canfin, présidente et directeur général du WWF France. Pour l'ONG, la candidature de Paris ne devait pas se limiter à proposer les Jeux « les plus verts » de l'Histoire, mais les premiers Jeux alignés avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. L'association au panda a donc contribué à traduire en objectifs chiffrés l'ambition d'une candidature qui présente à la fois une stratégie bas carbone, alignée sur une trajectoire d'un réchauffement climatique à +2 ºC, avec un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à celles des Jeux de Londres 2012, et un objectif de neutralité carbone via le projet de définition d’une stratégie de compensation. Du sérieux, donc. 

"Proposer les Jeux Olympiques les plus écologiques de l’époque contemporaine"

Depuis l'obtention des Jeux, Anne Hidalgo et Eric Garcetti, maires de Paris et Los Angeles, villes hôtes des jeux Olympiques de 2024 et 2028, n'ont pas molli. Les deux élus, respectivement présidente et vice-président du réseau de maires C4, ont appelé les entreprises à saisir l’occasion pour mettre en place des modèles "plus durables", dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche le 21 octobre 2017. Les Jeux de Paris et de Los Angeles "ne réussiront pas sans l’aide du secteur privé et, réciproquement, les entreprises ne réussiront que si nous collaborons tous ensemble pour devenir plus durables", indique le texte.

Le "monde entier aura les yeux rivés sur nos villes une fois les Jeux ouverts, et la façon dont nous abordons la construction, le transport durable, la gestion des déchets ou tout ce qui a trait à ces Jeux, pourra contribuer à établir de nouvelles références mondiales en termes de qualité", écrivent les deux responsables qui s'engagent par ailleurs, "dans la lignée des Jeux de Londres et de Rio de Janeiro, qui ont toutes deux fait la part belle à la réduction de leur impact sur l’environnement, et suivant l’exemple donné par le gouverneur Koike pour les Jeux de 2020 organisés à Tokyo" à "proposer les Jeux Olympiques les plus écologiques de l’époque contemporaine". 

Les Jeux comme levier pour accélérer la transition écologique de Paris ? Voilà qui semble plutôt écologiquement séduisant. A suivre...

Cathy Lafon

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