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Pollution de l'air : comment la Chine se prépare à en finir avec les voitures à essence

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Pékin est l'une des mégalopoles les plus polluées au monde. Photo AFP

De l'Inde au Pakistan, des millions d'habitants suffoquent depuis le début de la semaine. Un phénomène récurrent dû aux émissions des industries et des véhicules combinées à des conditions météorologiques particulières qui empêchent la dispersion des polluants. A tel point que les autorités de New Delhi, la capitale indienne, la ville la plus polluée au monde selon l'OMS, ont pris cette fois-ci des mesures drastiques : elles ont décidé la fermeture des établissements scolaires. Face à l'urgence, le gouvernement indien, a annoncé qu'à l'horizon 2030, "100 % des voitures seront électriques".

La Chine, le pays le plus peuplé du monde avec 1,4 milliards d’individus, premier plus gros pollueur de la planète et l'un des plus pollués, vient de décider de prendre le problème à bras le corps, avec volontarisme. Le premier marché automobile mondial a annoncé le 11 septembre dernier travailler à un calendrier « pour une interdiction » de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles. Un objectif titanesque destiné à améliorer la qualité de l’air, devenue un problème sanitaire national : au-dessus des métropoles chinoises, le smog (mélange de toxique de gaz et de particules) se densifie de jour en jour. Mais aussi à doper dès à présent le développement de l’auto électrique, dans un contexte où les ventes de voitures ne cessent d'augmenter.

« De telles mesures vont conduire à de profonds changements dans l’environnement de l’industrie automobile en Chine », a ainsi insisté  le vice-ministre de l’Industrie Xin Guobin, devant un forum automobile à Tianjin, dans l'est du pays, selon des extraits de son discours rapportés par les médias d’Etat. « Les entreprises devront, conformément aux exigences, améliorer le niveau d’économies d’énergie des voitures traditionnelles et développer vigoureusement les véhicules à énergies propres », a-t-il martelé. Des propos qui ont contribué à faire bondir le titre de BYD, constructeur chinois spécialiste de l’auto électrique, lundi à la Bourse de Hong Kong: il grimpait d’environ 6% vers 04h00 GMT.

Le défi à relever s’annonce herculéen: sur 28 millions de véhicules (dont 24,38 millions de voitures individuelles) ont été vendus l’an dernier en Chine (un chiffre en hausse de 14%), les voitures propres ne représentent encore qu'une goutte d’eau (1,7%). Mais le créneau est attractif : les ventes de véhicules « à énergie nouvelle » ont ainsi bondi de 53% en Chine en 2016, à 507 000 unités, grâce à des primes gouvernementales et à des facilités d’immatriculation.

Un quota de "voitures propres" imposé aux constructeurs

Le régime communiste veut également forcer la main aux constructeurs: il a introduit en juin dernier un projet de règlement pour leur imposer dès 2018, un quota de "voitures propres". Il s’agirait d’un système complexe où chaque véhicule vendu représenterait un certain nombre de crédits, plus généreux pour les voitures électriques. Avec pour obligation pour un constructeur d’accumuler dès 2018,  8% de crédits « véhicules verts » sur le total de ses ventes. 

Le 28 septembre, le gouvernement chinois a concrétisé ces annonces en exigeant des constructeurs automobiles de vendre 10 % de véhicules hybrides ou électriques en 2019. Une proportion qui montera à 12 % en 2020, 15% en 2025 et 40% en 2040. Si ce quota n'est pas respecté, les fautifs devront acheter des crédits auprès de leurs concurrents « excédentaires », ou payer des pénalités. De quoi affoler certains groupes automobile, comme l’allemand Volkswagen (4 millions de véhicules vendus en Chine l’an dernier), et inciter l’ensemble des constructeurs à gonfler au plus vite leur offre de voitures propres dans l’Empire du milieu.  Le français Renault, qui a installé ses usines à Wuhan dans le centre de la Chine, vient de dévoiler sa piste d’essai installée sur le site de production, ce qui permet à Jacques Foulquier, le patron du département recherche et développement, de superviser les essais de leur véhicule électrique qui va bientôt être mis sur le marché chinois.

Voilà Pékin en ordre de marche pour emboîter le pas à la France et au Royaume-Uni, qui ont récemment fait part de leur intention d’interdire la vente des voitures diesel ou essence sur leurs marchés d’ici à 2040. Mais sans attendre aussi longtemps : en Chine, cette politique entrera en application « dans un futur proche », a assuré Xin Guobin. A marche forcée, à la chinoise.

Cathy Lafon avec l'AFP

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