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Fête de la science : "Le nucléaire, de la terre à la terre?"

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Le projet d'enfouissement des déchets radioactifs Cigeo (Centre industriel de stockage géologique) situé à Bure (Meuse) a été validé par l'Assemblée nationale en juillet 2015. Photo archives AFP

Réchauffement climatique et transition énergétique et écologique obligent, le nucléaire, on en parle. On est pour,  on est contre. Mais au fait, comment ça marche, depuis quand, avec quels risques et quelles conséquences ? Pour faire (très) court, l'industrie nucléaire emprunte à la terre, en extrayant l'uranium, et souhaite faire retourner à la terre les déchets qu'elle génère, au sein de sites d'enfouissement, comme le projet très controversé Cigéo que veut construire la  France à Bure, dans la Meuse. Une fois qu'on a dit ça, on se rend compte qu'on a tout juste ouvert la boite de Pandore.

Un système durable ? 

Ce système, largement validé par la communauté scientifique française à partir des années 1950, est-il un mode de production d'énergie durable ? Quels dangers fait-il courir aux populations, en France et dans le monde ? Quel coût financier pour les sociétés d'aujourd'hui et quelle dette pour les générations futures ? Ce qui a pu sembler une magnifique innovation scientifique et technologique est-il aujourd'hui obsolète ? Bref, le nucléaire, est-ce bien raisonnable ?

Les dossiers noirs du nucléaire 

Autant de questions particulièrement prégnantes depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986 et surtout, celle de Fukushima, en 2011, qui a définitivement mis fin au mythe du risque zéro dans le nucléaire même occidental, et en France, les aléas de la filière de l'atome en général et d'Areva en particulier. Car l'horizon ne cesse de s'assombrir pour le géant tricolore de l'atome, aujourd'hui empêtré avec l'électricien EDF dans les dérives financières et technologiques de la construction de l'EPR à Flamanville (Manche) et les suites du scandale de la révélation des pièces défaillantes équipant les centrales nucléaires françaises, sorties de ses forges au Creusot. Dont justement la cuve du fameux réacteur nouvelle génération de Flamanville, où a été détectée une trop forte teneur en carbone de l'acier. Plus près de chez nous, des anomalies de l'acier ont été identifiés sur les fonds des générateurs de vapeur fabriqués dans le passé, qui équipent les centrales en activité de Braud-et-Saint-Louis, près de Blaye (Gironde) et de Civaux (Vienne). Après examen, l'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) Bordeaux vient de vérifier que l'acier ne présentait pas de fissures aux endroits potentiellement critique, et a estimé qu'il n'y avait pas de quoi provoquer la rupture d'une pièce, si celle-ci est intègre.

Une conférence scientifique pour éclairer le débat

Ces questions scientifiques et techniques éminemment complexes, confisquées en France par les pouvoirs publics depuis près de 70 ans, n'ont jamais fait l'objet d'un véritable débat public en France. Pourtant, il serait bien venu que les citoyens puissent s'approprier les données d'un sujet qui les concerne tous et à plus d'un titre (sécurité, énergie, financement...). Voilà pourquoi Tchernoblaye, l'association girondine qui milite pour la sortie du nucléaire, organise ce mardi soir 10 octobre, au marché des Douves à  Bordeaux, une conférence : "Le nucléaire, de la terre à la terre ?". Dans le cadre de la Fête de la science 2017, sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche, deux intervenants mettront en débat les liens entre les découvertes scientifiques, les applications technologiques et les principes de développement durable sur lesquels la France s'est engagée, autour de deux thématiques : "Tchernobyl, ou la négation des effets environnementaux et sanitaires",  par Jean Paul Bourdineaud, professeur l'Université de Bordeaux en biochimie et toxicologie environnementale, et "L'industrie nucléaire en France : situation et perspectives", par Olivier Cazaux, professeur certifié en technologie /option mécanique. 
 
Le hasard faisant souvent bien les choses, c'est aussi ce mardi que Greenpeace publie un rapport dénonçant les failles dans la sécurité des centrales nucléaires de l'Hexagone face au risque terroriste et que le tribunal de grande instance de Paris examine le recours en référé déposé par l'Observatoire du nucléaire pour interdire à l'ASN de valider la cuve du réateur EPR en cours de construction à Flamanville. Il y a fort à parier que ces deux dossiers ne manqueront pas de s'inviter ce soir à Bordeaux, au marché des Douves...
 
 
►PLUS D'INFO
  • "Le nucléaire, de la terre à la terre ?":  Bordeaux,  marché des Douves, salle des étoiles, 4 rue des douves, près du marché des Capucins, 19 h à 22 h. 

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