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Trump sort de l'Accord du climat de Paris: quelles conséquences financières ?

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A la Cop21 à Paris, décembre 2015. Photo AFP

La décision de Donald Trump de faire sortir les Etats-Unis de l'Accord international du climat signé en décembre 2015 à Paris par196 pays, loin de freiner la volonté de la communauté internationale, semble avoir plutôt boosté les troupes qui ont aussitôt dénoncé le caractère absurde et criminel de la politique anti-climat du président américain. Et c'est tant mieux.

Les Etats-Unis représentent entre 18 et 20% des financements internationaux

Il n'en demeure pas moins que, selon le think tank américain Climate Interactive, la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris provoquerait un réchauffement climatique de 3°C  en moyenne à l'horizon 2100 si Washington ne change rien à ses pratiques. L'administration Obama avait en effet promis une réduction aux Etats-Unis de 26% à 28% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025 par rapport à 2005. Le risque serait encore plus grand si Donald Trump entraînait d'autres Etats dans son sillage.

Par ailleurs, sans le financement américain, c'est la pérennité elle-même du projet qui pourrait être remise en question. "En général, les Etats-Unis représentent entre 18 et 20 % des financements internationaux. C'est un gros manque à gagner qu'on ne peut pas remplacer en tant que tel. Donc, il va falloir imaginer de nouveaux mécanismes financiers pour pallier à cette absence américaine", expliquait le 2 juin l'économiste Laurence Tubiana, ancienne ambassadrice française des négociations climatiques, qui était chargée de préparer et construire l'accord de Paris.

Quelles sont les répercussions financières de la décision de Trump sur l'action engagée par la communauté internationale pour contenir le réchauffement climatique ? La freineront-elles ? Le manque financier pourra-t-il être compensé, et si oui, par qui et comment ? Le point.

15 millions de dollars en moins par an

Le président américain clame haut et fort son climatoscepticisme. Mais sortir de l'accord conclu à Paris, à l'issue de la COP21, permet surtout à Donald Trump de concrétiser sa promesse de campagne de faire de belles économies sur le budget de son pays, afin de consacrer plus d'argent à la création d'emplois et au soutien des Américain. En stoppant immédiatement leurs engagements financiers pour contenir le réchauffement planétaire, les Etats-Unis vont mettre fin à la contribution de l’ordre de 15 millions de dollars (13 millions d’euros) qu'ils versent chaque année à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour en assurer le fonctionnement, soit près du quart du budget de cette dernière. Colossale, la somme devrait toutefois être compensées par la fondation de l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, qui a proposé de débourser les 15 millions manquants.

L'aide aux pays en développement

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement, les pays riches avaient prévu de fournir une aide de 100 milliards de dollars par an aux pays en développement à partir de 2020. Très logiquement, les Etats-Unis ont également annoncé qu'ils ne contribueraient plus aux programmes internationaux, comme le Fonds vert pour le climat. Les pays développés vont-ils accepter de voir leur part augmenter sensiblement avec le retrait américain ?

Le sommet Union européenne-Chine qui s’est tenu le vendredi 2 juin 2017 à la suite de l'annonce de Trump a amorcé une réponse. Il s'est conclu par un engagement des deux parties à réduire la part des énergies fossiles mais aussi à œuvrer à la levée de 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, afin d'aider les pays les plus vulnérables à s'adapter au changement climatique et à opérer leur propre transition écologique et énergétique. Côté européen, La France et surtout l’Allemagne, pays hôte du G20 en juillet et de la COP23 en novembre, se sont montrées particulièrement disposées à entretenir la dynamique enclenchée fin 2015. A suivre, donc.

Cathy Lafon

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