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La Nouvelle-Aquitaine bille en tête contre le projet de mine d'or au Pays basque

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Manifestation à Espelette contre le projet de Sudmine, le 11 février 2017 - Photo AFP

Chercheur d'or au Pays basque ? Mieux vaudrait rayer cette option de la liste de vos souhaits d'orientation (ou de réorientation professionnelle). Surtout si vous avez la fibre écolo. Si l'idée, prometteuse d'un nouveau Far West à la française, sent bon l'aventure, elle n'est plus vraiment raccord avec l'air du temps et les contraintes d'un développement économique durable dont les nécessités s'imposent peu à peu en ce début de 21e siècle.

Ainsi, au Pays basque, le projet d'exploitation minière d'or, « Kanbo : l'or du pays », n'a pas vraiment la côte. Pas plus localement, sur le terrain, où il scandalise habitants et élus, qu'au niveau politique de la grande région, la Nouvelle-Aquitaine. Kanbo concerne 11 communes dont la ville de Cambo-les-Bains, station thermale réputée, et impacte un territoire engagé vers une agriculture responsable, respectueuse de l'environnement, utilisant des ressources renouvelables et pérennes, et produisant des filières biologiques et des produits de qualité. Dont les produits d'appellation d'origine AOP Ossau Iraty, Piment d'Espelette, les producteurs fermiers IDOKI, et la cerise Xapata, bien connus des consommateurs dans l'Hexagone et au-delà.

"Un refus ferme et définitif de voir ce projet se développer"

Le 11 février 2017, à Espelette, plusieurs centaines de personnes ont répondu à l'appel à manifester d'un collectif d'organisations, dont Stop Mines EH, le Cade (collectif des associations de défense de l'environnement), les représentants des AOP piment d'Espelette et fromage dOssau-Iraty ainsi que les producteurs de cerises d'Itxassou, afin d'exprimer le refus de ce projet d'extraction minière d'or de la société Sudmine. Le cortège, réuni sous le mot d'ordre " un refus ferme et définitif de voir ce projet se développer, défigurer durablement des pans entiers de territoire et entraîner une pollution des eaux",  comptait aussi des élus, dont la députée de la 6e circonscription Sylviane Alaux, des conseillers régionaux ou départementaux, et les maires des onze communes concernées par le projet Kanbo.

La motion de la Nouvelle-Aquitaine

Dans la foulée, le lundi 13 février, l'assemblée de la Région Nouvelle-Aquitaine réunie en séance plénière a voté une motion contre l'autorisation de permis exclusifs de recherche de minerais et l'exploitation minière sur son territoire. Les élus régionaux ont ainsi voulu interpeller l'État à propos des deux projets miiniers faisant l'objet d'une enquête publique dans la région : en Creuse et au Pays basque. En vertu de cette motion soutenue par l'ensemble de la majorité, Alain Rousset, président de la Nouvelle-Aquitaine, a transmis l'opposition du Conseil régional aux préfets concernés par ces demandes de permis exclusif de recherche (PER).

"Impact négatifs directs sur l'économie locale, les richesses de la biodiversité et la qualité de l'eau"

Histoire d'enfoncer le clou, ce vendredi 10 mars, Nicolas Thierry, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'environnement et de la biodiversité, se rend à Espelette pour soutenir les maires des onze communes hostiles au projet de mine d'or Kanbo. Il sera accompagné d'Emilie Dutoya et d'Alice Leiciagueçahar, conseillères régionales du Pays Basque. Si "la flambée des cours mondiaux des métaux entraine actuellement la multiplication des demandes de ces permis de recherche de minerai partout en France", justifie l'élu EELV, "l'impact désastreux de ce type de projet industriel sur la santé publique et l'environnement, la menace qu'il représente pour l'économie locale et l'agriculture de qualité de nos terroirs ne sont plus à démontrer".

"La dépréciation des activités économiques, agricoles et touristiques locales, la baisse significative voire irrémédiable de la qualité des eaux de surface et des nappes phréatiques, ainsi que la destruction de la richesse faunistique et floristique", détaille-t-il, sont autant d'"impacts directs négatifs des pollutions induites par les procédés d'exploitation, outre la destruction massive des paysages."

Cathy Lafon

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