Energie verte du futur: 13 multinationales s'unissent à Davos pour développer l'hydrogène
L'hydrogène permet de fournir de l'énergie propre. Photo archives AFP
Quand on parle du loup... Le 14 janvier dernier, Ma Planète vous parlait du vélo Alpha, le premier vélo électrique à hydrogène au monde, conçu au Pays Basque par l'entreprise Pragma Industries, qui vient de trouver ses premiers clients et envisage des évolutions technologiques susceptibles de démocratiser cette bicyclette verte.
Un Conseil international de l'Hydrogène pour réduire les émissions de CO2
C'était aussi l'occasion de faire un point avec son patron, Pierre Forté, sur la filière hydrogène qui, selon lui, réunit aujourd'hui toutes les conditions pour prendre enfin son essor dans le pays... Mais aussi dans monde. En atteste la création en marge du forum économique mondial de Davos, le 18 janvier dernier, par les dirigeants de treize multinationales de l'énergie, de l'industrie et du transport, de l'Hydrogen Council, le Conseil de l'Hydrogène.
Réduire la pollution des gaz à effet de serre
L'idée de ces grands groupes industriels, européens et asiatique, majors dans différents domaines liés de près ou de loin à l'énergie (gaz industriels, automobiles, groupes énergétiques ou minier), c'est d'unir leurs efforts pour faire progresser et promouvoir l'hydrogène comme source d'énergie, avec en ligne de mire la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Qui sont les 13 leaders mondiaux qui s'unissent pour la promotion de l'hydrogène ?
"Des acteurs clés de l'énergie, du transport et du secteur industriel unissent leurs forces pour exprimer une vision commune du rôle clé que va jouer l'hydrogène dans la transition énergétique". Le président du conseil, Benoît Potier, patron du groupe de gaz industriels Air Liquide.
Concrètement, quatre grands groupes français (Air Liquide, Alstom, Engie, Total), trois allemands (BMW, Daimler, Linde), quatre asiatiques (Honda, Hyundai, Kawasaki, Toyota), AngloAmerican et Shell, vont partager leurs données, chercher ensemble des solutions pour développer et commercialiser l'hydrogène, développer les piles à combustible, ou encore travailler sur des standards internationaux. Avec comme objectif la généralisation de l'utilisation de cette énergie qui n'émet pas de CO2 quand on la consomme, notamment pour la mobilité électrique...
Les incroyables atouts verts de l'hydrogène
Essentiellement présent dans les fertilisants agricoles et des applications industrielles, l'hydrogène, l'élément le plus abondant de l’univers et sur Terre, n'est pas une énergie renouvelable au sens strict du terme, mais un vecteur énergétique (qui transporte de l'énergie, tout comme l’électricité), non polluant et non toxique. On le trouve principalement dans l’eau, mais aussi dans le pétrole ou le gaz naturel. Pas plus dangereux que tout autre combustible, contrairement à sa réputation, l'hydrogène est propre et vert, dès lors que le procédé d’électrolyse de l’eau qui permet de le produire utilise de l'électricité issue de sources d'énergie renouvelables, comme le solaire ou l’éolien.
A quoi peut servir ce créateur d'énergie verte ?
Stockable sous forme solide dans des containers, notamment grâce à la technologie française McPhy Energy, ce gaz peut servir à produire de l’électricité à la demande en utilisant des énergies renouvelables (régulation de l’intermittence des énergies renouvelables) ou être injecté dans les réseaux gaz. Il permet aussi de faire rouler les véhicules électriques - bus, voiture ou vélo, comme le vélo électrique Alpha- avec la pile à combustible hydrogène (PAC). Une mobilité totalement propre qui ne rejette ... que de l'eau. L’hydrogène peut être employé comme carburant dans les stations-service pour les véhicules qu'il propulse. Pourtant, à la différence de l'Allemagne, des Etats-Unis ou encore du Japon où les constructeurs automobiles comme Toyota s'y intéressent depuis longtemps, sous le poids du lobby pétrolier, la France avait délaissé jusqu’à présent ce gaz.
Faire baisser les coûts
Si les technologies existent et font leurs preuves, reste à faire baisser les coûts. C'est le principal défi du vélo à hydrogène, qui doit passer de 7 500 euros pièces à 2 500 euros, le prix d'un vélo électrique haut de gamme, pour devenir accessible au plus grand nombre, et celui des voitures à hydrogène. Ces dernières coûtaient en moyenne 1 million d'euros il y a cinq ans. Aujourd'hui, elles sont accessibles à 60 000 ou 70 000 euros, le prix d'une Tesla électrique.
Convaincre les pouvoirs publics
Les membres du Conseil de l'Hydrogène qui déclarent investir en cumulé 1,4 milliard d'euros par an dans le développement de ce gaz, pèsent ensemble plus de 1 000 milliards d’euros de chiffre de d’affaires, et emploient 1,72 million de personnes dans le monde, vont aussi tenter de convaincre les pouvoirs publics de soutenir cette solution. Un élément absolument indispensable pour parvenir à la développer. "A ce stade préliminaire, sans un fort soutien des pouvoirs publics, la transition (vers une énergie décarbonée, NDLR) est impossible", a déclaré Takeshi Uchiyamada, Président du conseil du constructeur automobile japonais Toyota.
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