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Sciences : le réchauffement climatique est bien responsable du recul des glaciers

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Vue aérienne sur le glacier Taylor en Antarctique, le 11 novembre 2016 - Photo archives AFP

Le réchauffement climatique résultant des activités humaines est très largement responsable du recul des glaciers de montagne depuis le siècle dernier. Désormais, les scientifiques n'ont (presque) plus aucun doute sur la question.

Des chercheurs américains se sont basés sur une nouvelle technique statistique, pour analyser les données concernant 37 glaciers dans le monde. Dans les conclusions de leurs études, publiées le 12 décembre 2016 par la revue britannique "Nature Geoscience" et présentées le même jour à la conférence annuelle de l’American Geophysical Union (AGU) qui se tenait à San Francisco, ils se disent "pratiquement certains" que leur régression résulte pour l’essentiel du changement climatique depuis le début du 20e siècle, et très peu des variations météorologiques naturelles.

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Cinq zones différentes du globe

"Etant donné leur temps de réponse étalé sur des décennies, nous avons établi que les glaciers comptent en fait parmi les meilleurs signaux du changement climatique". Gerard Roe, l’un des principaux auteurs de la publication.

Les chercheurs ont sélectionné des glaciers pour lesquels on dispose d’observations sur de longues périodes, y compris sur la météorologie de la région environnante et qui sont situés dans cinq zones différentes du globe. Ils ont aussi pris en compte "l’épaisseur de la glace, l’orientation du versant et l’emplacement des glaciers, différents facteurs qui affectent les fluctuations de leur longueur", explique Gerard Roe, professeur à la faculté des sciences de la Terre et de l’espace à l’université américaine Washington.

Le réchauffement climatique quasiment à 100%

A l’aide d’outils statistiques, les scientifiques ont pu établir un ratio entre les effets du réchauffement climatique et ceux attribués aux variations météorologiques naturelles d’une année sur l’autre. A partir de cela, les chercheurs ont pu calculer la probabilité de l’influence spécifique du réchauffement sur l’évolution de l’étendue des glaciers depuis le début du 20e siècle.

Ainsi, ils estiment qu’il y a quasiment 100% de probabilité que le réchauffement climatique soit responsable du recul de 2,8 kilomètres affiché, depuis 1880, par l’iconique glacier de l’Hintereisferner en Autriche. Même cause, même punition : le résultat est presque identique pour le glacier Franz Josef en Nouvelle-Zélande, même s’il a regagné jusqu’à un kilomètre durant une décennie. L’étude note qu’il y a moins de 1% de probabilité que les variations naturelles de la météo puissent expliquer un retrait de 3,2 km depuis 130 ans. La signature du réchauffement a été un peu moins marquée pour le recul du glacier Rabots dans le nord de la Suède et de celui de « South Cascade » dans l’Etat de Washington aux Etats-Unis. La probabilité que leur retrait résulant de variations climatiques naturelles est de 11% et 6% respectivement.

Ces résultats pointent la responsabilité du réchauffement climatique bien plus que ne l’a fait le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Le Giec estimait à seulement 66% la probabilité qu’une partie importante du recul des glaciers soit due au réchauffement de la planète résultant des activités humaines.

Cathy Lafon

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►EN CHIFFRES

  • L’objectif des 196 pays signataires de l’Accord de Paris est de maintenir la progression des températures du globe à moins de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle pour éviter les pires effets du réchauffement. Selon des estimations préliminaires la hausse serait déjà de 1,2°C. L’étendue moyenne des glaces de l’océan Arctique, particulièrement sensible au réchauffement, a été de 6,4 millions de kilomètres carré en octobre, soit 28,5% de moins que la moyenne de 1981-2010 et la plus faible depuis le début des relevés satellitaires en 1979, selon le Centre national de la neige et de la glace américain.

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