Qualité de l'air : après Paris et Lyon, le pic de pollution hivernal touche Bordeaux et Dax
La pollution voile le ciel de Bordeaux. Sur les quais rive droite, La Bastide, le mercredi 7 décembre 2016. Photo Ma Planète
Les yeux vous piquent et le nez vous gratte, vos sinus sont en feu, vous vous raclez la gorge et vous toussez ? Normal. Sur le site Internet d'AIRAQ, l'observatoire qui mesure la pollution de l'air en Aquitaine, l'estimation du jour donne un indice ATMO de 8 sur 10 (mauvais) pour l'agglomération de Bordeaux et celle de Dax, dans les Landes. Les plus observateurs d'entre vous ont d'ailleurs noté depuis hier la présence dans le ciel bordelais de ce léger voile de brume jaunâtre qui accompagne les épisodes de pollution atmosphérique.
Gare à la pollution
L'organisme a constaté une hausse des particules en suspension durant la nuit. Une procédure d'informations et de recommandations pollution et non d'alerte, a été déclenchée en Gironde et dans les Landes, pour les journées de ce mercredi 7 décembre et du jeudi 8 décembre. La première mesure de prévention simple à mettre en place est déjà bien connue des personnes sensibles à la pollution de l'air : éviter tout effort physique en plein air pour les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou à la santé fragile. Le footing entre midi et deux n'est pas vraiment recommandé...
Asthme, allergies, maladies respiratoires ou cardio-vasculaires
Ce pic de pollution est dû à une recrudescence d’émissions de particules fines (PM10) et au dioxyde d’azote, en raison de conditions anticycloniques qui favorisent l’accumulation de polluants lié au trafic automobile et au chauffage au bois, piégés au-dessus du sol. Ces produits toxiques en suspension dans l'air peuvent générer asthme, allergies, maladies respiratoires ou cardio-vasculaires.
Le plus long et intense pic de pollution hivernal depuis dix ans à Paris
Ce pic de pollution dans la région intervient alors que Paris (photo AFP ci-contre) connaît ces jours-ci le plus long et intense pic de pollution hivernal depuis dix ans, a annoncé, ce mercredi, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air francilien, Airparif.
Circulation alternée
La capitale et 22 communes de sa proche banlieue ont mis en place un plan de circulation alternée depuis mardi. Il devrait être prolongé au moins demain, aucune amélioration des conditions météorologiques n’étant prévue avant jeudi au minimum. C’est la quatrième fois en vingt ans que cette mesure est mise en place dans la capitale, mais la première fois qu’elle est maintenue pour deux jours consécutifs. Aujourd'hui, seules les plaques impaires peuvent rouler, à certaines exceptions près. Les usagers sont invités à covoiturer, et les transports publics restent gratuits. Solution d'urgence à une situation d'urgence, alors que 1,6 million de Franciliens respirent déjà des taux de dioxyde d'azote et de particules fines qui dépassent les seuils limites de l'Europe, la circulation alternée n'est pas un traitement de fond de la pollution de l'air. Mais elle permet toutefois de la réduire, en cas de pic.
D'autres villes françaises et européennes sont concernées par ce pic de pollution, comme Lyon ou Berlin. Et donc Bordeaux et Dax.
►PLUS D'INFO
- Pourquoi une telle pollution ? Un anticyclone, caractérisé par un ciel bleu et une absence de vent, empêche la dispersion des polluants. La nuit, le sol se refroidit plus rapidement que l'atmosphère. L'air étant plus chaud à 200 mètres d'altitude, une cloche d'air chaud se forme qui bloque l'air froid pollué au niveau des rues.
- Sur AIRAQ : depuis le 24 novembre 2016, les associations de surveillance de la qualité de l’air d’Aquitaine (AIRAQ), Limousin (Limair) et Poitou-Charentes (Atmo Poitou-Charentes) ne forment plus qu’une : Atmo Nouvelle-Aquitaine.
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