Le Maroc construit Noor, la plus grande centrale solaire de la planète
La première centrale thermo-solaire du Maroc, inaugurée en décembre 2015. Photo AFP
Marrakech vient d'accueillir la 22e conférence mondiale sur le climat, avec pour objectif de mettre en application les engagements de l'accord international sur le climat signé à Paris, fin 2015. Le choix du Maroc pour la COP 22 était particulièrement judicieux : depuis 2009, le roi Mohamed VI a fait du développement durable une priorité pour limiter les importations de pétrole et participer à la lutte contre le réchauffement climatique.
L'or vert du soleil
Très en pointe dans le secteur des énergies renouvelables, le royaume marocain a inauguré, le 27 décembre 2015, une immense ferme thermo-solaire, située à une vingtaine de kilomètres de Ouarzazate, au centre du pays, au coeur du gigantesque complexe solaire Noor qui vise une production de 2 000 megawatts. Objectif : exploiter l'or vert de l'énergie solaire et devenir un phare de la transition énergétique.
Le plus grand parc solaire au monde
Située aux portes du désert du Sahara, la première phase du méga-projet baptisé « Noor » - «lumière» en arabe - est présentée comme le plus grand parc solaire au monde. Avec une capacité totale de production d’électricité de 2 000 megawatts (MW), le parc de Ouarzazate deviendra à terme le « plus grand complexe d’énergie solaire au monde », selon ses concepteurs. Il devrait être à même de fournir de l’électricité à un million de foyers.
42% des besoins en énergie
Dépourvu d’importantes réserves en hydrocarbures mais très riche en ensoleillement, le Maroc a développé un ambitieux plan de développement des énergies renouvelables qui doit lui permettre de subvenir à 42% de ses besoins énergétiques par ce biais à l’horizon 2020. Dans ce cadre, le roi Mohamed VI avait lancé en mai 2013 les travaux de la première phase de Noor, d’un coût de 600 millions d’euros. Un millier d’ouvriers ont été mobilisés. Après les parcs Noor 2 et 3 prévus en 2016 et 2017, suivra Noor 4, pour lequel un appel d’offre a été ouvert.
"Noor- 1", comment ça marche ?
Vitrines technologiques pour le Maroc, un demi-million de miroirs cylindro-paraboliques d’une hauteur de 12 mètres chacun, répartis sur 450 hectares, l'équivalent de 600 terrains de football, et disposés sur 800 longues rangées suivent lentement le mouvement du soleil. Ils font converger ses rayons pour permettre de chauffer à haute température un fluide caloporteur qui fait ensuite fonctionner une turbine à vapeur.
Une économie de 240.000 tonnes de gaz à effet de serre
Avec une capacité de production d’électricité de 160 mégawatts, Noor-1 est censé permettre au pays de réduire le manière importante ses émissions de gaz à effet de serre. A terme, Le complexe permettra d’éviter l’émission de 240.000 tonnes de CO2 par an, avant d'économiser 522.000 tonnes quand Noor-2 et Noor-3 seront opérationnels.
Le vent aussi
En plus de ses projets solaires, le Maroc a également inauguré fin 2014 à Tarfaya (sud-ouest) le plus grand parc éolien d’Afrique (300 MW). Le coût total de ces différents projets s’élève à 13,1 milliards de dollars (12 milliards d’euros), soit 60% des investissements en énergie du Maroc jusqu’en 2020. « Les choses se passent bien jusqu’ici, et nous pensons arriver à dépasser 2.000 MW pour l’éolien d’ici à 2020 », assure le ministre marocain de l’Energie et de l’Environnement, Abdelkader Amara.
Si Rabat a également annoncé en 2014 un vaste projet de développement gazier, destiné à réduire la dépendance énergétique du royaume pour une enveloppe de 4,6 milliards de dollars (4,22 milliards d’euros) d’investissements, le Maroc est déterminé à poursuivre le développement des énergies renouvelables au-delà de 2010, afin de tenir son objectif de réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Cathy Lafon avec l'AFP
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