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Une espèce de reptiles et d'amphibiens sur 5 est menacée de disparition en France

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La  tortue d'Hermann est classée "Vulnérable" en France et carrément "En danger" dans le Var.  Photo AFP

Sale temps pour les serpents, tortues, crapauds et autres grenouilles ! Selon le Comité français de l’UICN, qui établit la Liste rouge des espèces menacées, et le Muséum national d’Histoire naturelle, une espèce sur cinq de ces animaux est aujourd'hui menacée de disparition.

C'est pas qu'on en raffole de ces bébêtes, pas toutes sympathiques quand on tombe sur elles au hasard du chemin, mais chacune d'entre elle a sa place dans la grande chaine de la vie. Aussi, l'absence d’embellie pour les reptiles et les amphibiens de France métropolitaine constitue-t-elle une très mauvaise nouvelle pour la biodiversité à l'échelle de l'Hexagone et de la planète...  En cause, sans surprise, la dégradation de leur habitat naturel, la pollution, notamment par les pesticides et bien sûr, le réchauffement climatique.

Tendance au déclin pour plus de la moitié des espèces

Selon les nouveaux résultats actualisés de la Liste rouge des espèces d'amphibiens et reptiles menacées en France, en l’espace de sept ans, la situation générale des reptiles et des amphibiens ne s’est pas vraiment améliorée. Au total, neuf espèces de reptiles sur 38 et huit espèces d’amphibiens sur 35 sont menacées de disparition sur le territoire métropolitain. Pour la première fois, l’étude réalisée révèle également que la tendance d’évolution des populations est au déclin pour plus de la moitié de ces espèces.

La dégradation des milieux naturels : principal facteur de menace

Premières causes de menace, la régression et la fragmentation des milieux naturels qui affectent fortement les populations des reptiles et des amphibiens qui y vivent. Ces animaux n'ont pas un grand rayon de déplacement et leurs exigences écologiques les rendent en effet particulièrement dépendants du bon état des écosystèmes. Or, depuis un siècle, l'urbanisation, l'artificialisation des sols, avec le développement des infrastructures de transport et l’intensification des pratiques agricoles, conduisent à la dégradation des habitats naturels de bon nombre d'espèces animales et végétales.

enquete,espèces menacées,uicn,museum d'histoire naturelle,amphien,reptileMilieux humides en danger

Concernant les amphibiens, les milieux humides, indispensables à leur reproduction ou les zones de bocage, importantes pour de nombreuses espèces, sont particulièrement concernés. L’assèchement des zones humides et le comblement des mares représentent par exemple des menaces pour la survie de la Grenouille des champs et du Pélobate brun (photo ci-contre), tous deux classés "En danger". L’urbanisation, la conversion de terres en vignobles et les incendies affectent quant à eux la Tortue d’Hermann, classée "Vulnérable" en France et carrément "En danger" dans le Var.

Pollution, espèces invasives, pression humaine, réchauffement climatique

enquete,espèces menacées,uicn,museum d'histoire naturelle,amphien,reptileAutre responsable du malheur de ces espèces menacées, le rejet de polluants (pesticides, engrais, métaux lourds…) dans les milieux aquatiques et terrestres. L’introduction dans les milieux naturels d’espèces exotiques envahissantes, telles que les écrevisses américaines ou la Grenouille taureau (photo "Sud Ouest"ci-contre),peut représenter localement une menace pour des espèces autochtones, particulièrement pour les amphibiens
D'autres espèces vivant en altitude, sont encore relativement à l’abri des pressions humaines. Mais l’aire de répartition très réduite de plusieurs d’entre elles les place en situation de grande vulnérabilité face à toute nouvelle menace qui pourrait survenir, comme la construction de routes ou de stations de ski pour le Lézard d’Aurelio, classé "En danger". Le réchauffement climatique constitue dores et déjà un facteur de menace supplémentaire pour l'avenir de ces espèces d’altitude.

Des efforts à fournir

Certes, des plans nationaux d’actions spécifiques protègent les espèces les plus menacées, comme le Sonneur à ventre jaune et la Vipère d’Orsini, ou plus récemment, le Lézard ocellé et le Crapaud vert. Mais, en dépit de la protection réglementaire dont bénéficient les reptiles et les amphibiens de France depuis les années 1980, le nombre d’espèces menacées pourrait augmenter significativement dans les années à venir si aucune action n’était entreprise pour améliorer leur situation. Des efforts plus globaux de conservation des milieux naturels sont aujourd’hui indispensables pour enrayer le déclin de ces espèces, alertent le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle.

Cathy Lafon

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