Télévision : ce soir, Arte vous invite à percer le mystère du mérou
Ce soir, on plonge dans "Le Mystère Mérou". Photo Arte
Après les mystères du cœlacanthe, le fabuleux poisson préhistorique, puis ceux du régalec, le mythique poisson roi des abysses, au tour du mérou : ce soir, Arte nous fait découvrir les secrets de la reproduction de cet étonnant poisson, dont la gueule peu avenante s'ouvre démesurément pour avaler sa proie. Durant l'été 2014, sur l’atoll polynésien de Fakarava, le biologiste marin, photographe et plongeur Laurent Ballesta, et les chercheurs du CNRS de Moorea, sont parvenus à observer le moment, unique au monde, du rassemblement de milliers de mérous.
Aventure scientifique
Une fois par an, obéissant à un mystérieux appel, près de 20.000 mérous font un long voyage pour se réunir dans une passe, un passage navigable entre deux terres, où ils se reproduiront tous en même temps, le jour de la pleine lune du mois de juillet, dans une chorégraphie aussi brève que spectaculaire. Curieusement, les mâles combattent violemment, alors que la reproduction se fera en groupe et que seul le hasard semble décider de ceux qui auront la chance d’avoir une descendance. Qui plus est, chaque nuit, des centaines de requins gris profitent de l’aubaine pour dévorer ces poissons... C’est là toute la question : pourquoi les mérous attendent-ils ce jour précis pour se rassembler et prennent-ils autant de risques ? Pour y répondre, Laurent Ballesta et son équipe (photo ci-dessus), avec le soutien des chercheurs du CNRS de Moorea, ont monté une nouvelle expédition scientifique, " Gombessa".
Record de plongée
Dans un décor de rêve, pendant quarante jours, les chercheurs de "Gombessa" ont plongé sans relâche et expérimenté de nombreuses méthodes pour étudier et témoigner de ce phénomène, dont la conception d’une carte en 3D des fonds marins. Le film dévoile des images inédites exceptionnelles grâce notamment à l’utilisation de caméras spéciales qui ont permis d’obtenir des vidéos ultra-ralenties - jusqu’à 1000 images par seconde - pour percer enfin le mystère des mérous. Pour Laurent Ballesta, l'expédition scientifique aura aussi été l'occasion de réaliser un vieux rêve, celui d’une plongée record non-stop de vingt-quatre heures. Un challenge délicat, car passer 24 heures à plus de 20 mètres de profondeur devrait théoriquement engendrer 20 heures supplémentaires de remontée lente pour éviter l’accident de décompression. Une contrainte que l’équipe a eu l’audace de contourner en utilisant des changements radicaux des gaz respirés, très riches en Hélium et très pauvres en Oxygène. Ce protocole inédit a permis de réduire la décompression à seulement 2h20...
Première mondiale, cette plongée de 24 heures n'est pas seulement une performance sportive. Elle a permis d’observer le cycle de vie d’une journée complète de la vie sous-marine et contribué au dénouement spectaculaire du film. Quant au mérou, une autre question se pose, plus inquiétante: combien de temps le réchauffement climatique qui acidifie les océans et entraine la montée des eaux, notamment dans le Pacifique, lui permettra-t-il de continuer à se reproduire dans cet atoll polynésien ?
#CPO21 #maplanète
►A VOIR
- "Mystère Mérou", un documentaire de Laurent Ballesta et Gil Kebail, Arte, 11 juillet 2015, 20h45.
►PLUS D'INFO
- Le mérou marbré. Jusqu’à l’âge de 5 ou 6 ans, les mâles et les femelles sont généralement indiscernables et immatures sexuellement. Ils sont hermaphrodites, les femelles changent de sexe pour devenir des mâles, qui vivront plus de 20 ans. Les femelles se distinguent des mâles par une tenue camouflage et un ventre dilaté par les œufs. Le jour de pleine lune de juillet, ils sont environ 18.000 mérous à se rassembler dans la passe de Fakarava pour cette reproduction spectaculaire qui a lieu 1 fois par an.
- Laurent Ballesta. Bien connu des inconditionnels d'Arte, Laurent Ballesta, biologiste marin, plongeur profond et photographe naturaliste, a été récompensé à trois reprises par la Palme du plongeur d’or du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine. Il publie régulièrement des portfolios dans des magazines français et étrangers (Paris-Match, National Geographic, Daily Mail, Stern, View, Corriere Magazine, Terre Sauvage...). Il a également participé, en tant que conseiller scientifique en environnement marin de Nicolas Hulot, à l’émission Ushuaïa Nature sur TF1.
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