Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

démission

  • Ministère de l'Ecologie : Batho, coulée !

    batho démissionne.jpg

    Delphine Batho en février 2007, photo archives AFP

    Après Nicole Bricq qui n'avait fait qu'une brève apparition remarquée au ministère de l'Ecologie après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, au tour de Delphine Batho de tomber au champ d'honneur du Développement durable et de l'Environnement.

    Batho débarquée

    La ministre s'était permis de critiquer publiquement les arbitrages budgétaires défavorables à son ministère pour 2014  : mardi 2 juillet au soir, "sur proposition du premier ministre", le président de la République a mis fin à ses fonctions de ministre de l'Ecologie. Exit Delphine Batho.  A part le ministère du Budget, avec le départ contraint mais pas vraiment rapide de Jérôme Cahuzac (dont ne connaît que trop bien les raisons qui n'ont rien de politiques sur le fond), force est de constater que le ministère de l'Ecologie est le seul à connaître un tel turn over depuis l'installation du gouvernement Ayrault, alors même que le Président met un point d'honneur à n'envisager aucun remaniement ministériel en dépit de la grave crise de confiance qu'il subit.  François Hollande et son Premier ministre auraient-il du mal avec l'écologie ? C'est à croire.

    Une baisse de 7% des crédits

    En déclarant, ce qui est une évidence, que le budget 2014 était "mauvais" concernant son ministère, l'un des plus touchés par les restrictions (il subit une baisse de 7 % des crédits, soit 500 millions d'euros sur 7,6 milliards ), Delphine Batho avait lancé un pavé dans la mare dès lundi, dans Le Monde. Ce mardi matin, sur RTL, elle avait enfoncé le clou en qualifiant de "mauvais", le budget préparé par le gouvernement pour 2014, qui fait du ministère de l'Écologie l'un des plus sévèrement touchés par les économies prévues avec une baisse de 7% des crédits. Au moment où il y a une "déception à l'égard du gouvernement", la question de l'écologie est "cruciale", avait ajouté la ministre qui avait sur le feu de gros dossiers, comme la loi-cadre sur la transition énergétique et les mesures de fiscalité verte, le droit de l'environnement, l'amélioration de la qualité de l'air, les pesticides, les nitrates... L'écologie, ce n'était pas une seconde nature pour Delphine Batho, comme pour Nicole Bricq. Mais elle a bataillé ferme pour la défendre et a même réussi a faire bouger les lignes sur le diesel et les gaz de schiste, ce qui n'était pas une mince affaire, au vu de la puissance des lobbys industriels des secteurs concernés.


    Delphine Batho : "Le budget 2014 est mauvais" par rtl-fr

    Elle a ensuite été convoquée aussi sec durant une demi-heure dans l'après-midi par le Premier ministre à Matignon. L'Elysée a ensuite annoncé sa révocation par un simple tweet.  Le licenciement par twitter : il fallait y penser ! Moderne, simple et élégant.

     Élysée         @Elysee

    Sur proposition de @Matignon le président a mis fin aux fonctions de Mme BATHO et a nommé M. MARTIN au @Ministere_DD http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/communique-de-la-presidence-de-la-republique-2/ 

    L'écologie prioritaire ?

    Le 14 septembre 2012, lors de l'inauguration de la conférence environnementale, François Hollande avait pourtant voulu convaincre le monde de l'écologie de ses convictions vertes, expliquant qu'il voulait faire de la France "la nation de l'excellence environnementale". Il lui sera difficile désormais de maintenir que l'écologie reste au rang des priorités du gouvernement. En outre, en terme de stratégie politique avec ses alliés Verts à un moment où il est en difficulté, cet épisode pourrait bien s'avérer fâcheux, à court ou plus long terme.

    Une écolo et une femme en moins dans le gouverment Ayrault : d'une pierre deux coups...

    C'est Philippe Martin, député PS du Gers et membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée, qui lui succède. Par un drôle de hasard, ce matin, sur une autre radio que RTL, France Inter, une autre ministre était également invitée :  la ministre des droits de la Femme Najat Vallaud-Belkacem, qui présentait son projet de loi sur l'égalité homme-femme... Là aussi, ça tombe mal : le soir-même, la France comptait une femme en moins au gouvernement.

    Pour l'égalité des femmes, déjà, y a comme un doute. Mais pour l'écologie, y a vraiment souci.

    Cathy Lafon

    ►LIRE AUSSI