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La ferme solaire de Cestas (Gironde), la plus importante d'Europe, a détrôné le site de Losse (Landes). Photo DR
Bonne nouvelle pour le climat: la plus grande ferme photovoltaïque d'Europe est inaugurée officiellement à Cestas, en Gironde, ce mardi, au deuxième jour du sommet international sur le climat à Paris-Le Bourget, la COP21. Tout un symbole. Finalisée en novembre 2014, elle est passée au stade de la construction en février 2015, et a déjà produit ses premiers kilowattheures à la fin de septembre, pour une montée en régime progressive. Avec ses 300 mégawatts de puissance maximale, à terme, sa production annuelle en électricité lui permettra d'alimenter l'équivalent de la ville de Bordeaux, soit 300.000 personnes, à un prix inférieur à celui des futurs réacteurs nucléaires EPR.
La mise en service de la centrale de Cestas ne suffira toutefois pas à combler le retard de la France dans les énergies renouvelables et la filière solaire, qui ne représente encore en France que 0,7 % de la production d'énergie renouvelable française.
A la fin de l'année, la centrale solaire de Losse, dans les Landes, ne sera plus la plus importante d'Europe : elle sera détrônée par celle de Cestas, en Gironde. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre
Finalisé en novembre dernier, le développement de la plus grande ferme photovoltaïque d'Europe est passé au stade de la construction sur la commune de Cestas, en Gironde. A la fin de l'année, elle pourra alimenter en électricité l'équivalent de la ville de Bordeaux, à un prix inférieur à celui des futurs réacteurs nucléaires EPR.
L'équivalent d'un barrage
300 hectares et un "mégaparc" d'une puissance de 300 magawatts, contrôlés par 25 centrales reliées directement à une ligne haute tension : telles sont les caractéristiques de la future ferme solaire, située en bordure de la forêt des Landes, sur un espace dévasté par la tempête de 1999 et grand comme 300 terrains de foot. Elle est pilotée par laPME française Neoen qui, pour un investissement de plus de 360 millions d'euros, posera en un an seulement un million de panneaux solaires capables de produire en énergie électrique, l'équivalent d'une centrale à gaz ou d'un barrage.
Le solaire cher, c'est fini
Xavier Barbaro, le patron de Neonen -30 millions d'euros de chiffre d'affaires- prévoit que la structure alimentera en électricité à la fin de l'année les 200.000 foyers (hors chauffage) de la ville de Bordeaux, pour un coût de production inférieur à celui d'un EPR nucléaire : 105 euros par mégawatt/heure. Notamment grâce aux économies d'échelles réalisées : le solaire cher, c'est fini.
Le solaire, domaine d'excellence français et girondin
Selon leSyndicat des énergies renouvelables, les prix vont encore baisser de 25% d'ici à cinq ans et les nouvelles installations pourraient afficher 70 € le mégawatt/heure, bien en dessous des tarifs des futurs réacteurs nucléaires. Les coûts ont déjà été divisés par quatre en cinq ans, notamment grâce aux panneaux chinois à bas coût Mais ce sont la gestion du parc et l'ingénierie qui pèsent pour plus de la moitié dans les budgets des centrales solaires, domaines d'excellence tricolore et girondine. A Pessac, non loin de Cestas, une autre PME française profite du décollage du solaire : Exosun, dirigée par Frédéric Conchy, fabrique des "trackers", de véritables "robots tournesols" qui permettent aux panneaux photovoltaïques de se gorger de soleil en suivant l'orientation de l'astre au centimètre près.
En plein débat sénatorial sur la loi sur la transition énergétique où les élus se refusent à limiter à 50% le nucléaire d'ici à 2025 et s'empressent de mettre de nouveaux bâtons dans les pales des hélices des éoliennes, le décollage du photovoltaïque devrait faire réfléchir.