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recyclage - Page 16

  • Thierry Mugler, le parfumeur écolo qui "ressource" les flacons

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    Avec la Source de Thierry Mugler, on recharge son flacon de parfum à la parfumerie Photo DR

    Le couturier Jean-Paul Gaultier avait agacé les écolos avec la publicité écologiquement incorrecte du parfum "Le Beau Mâle", qui utilisait une peau d'ours polaire blanc, espèce animale menacée d'extinction. Thierry Mugler les réconcilie avec l'industrie du luxe, en leur montrant qu'elle peut être éco-responsable : fini de jeter les magnifiques flacons des parfums Mugler quand ils sont vides ! Désormais, on les obtient gratuitement, on les conserve et on les recharge en précieux liquide.

    La Source aux parfums

    Quoi de plus joli que le flacon en verre de notre parfum favori, superbement dessiné ? On est souvent autant amoureux de ce contenant, que de son contenu et s'en débarrasser quand il est vide, même s'il va au recyclage, est un vrai crève coeur. Il y a vingt ans, le parfumeur lançait la Source. Ce système écolo, joliment appelé "ressourçage", alors très novateur pour le monde du luxe, offrait la possibilité de recharger les flacons en parfum. Mugler est passé cette année à la vitesse supérieure en renouvelant son engagement responsable avec la Source Quadruple, qui permet aux addicts de ses parfums stars de recharger les flacons de leurs fragrances préférées : Angel, Angel eau de toilette, Alien et Womanity. 

    Mugler redécouvre la "consigne" en mode chic...

    "La Source Quadruple" ? Mais comment ça marche ? Ma Planète vous met au parfum. Vous connaissez le principe des bouteilles "consignées", qui existait avant, dans "l'ancien temps" ?  Quand on achetait une bouteille de vin ou de lait en verre, une fois vide, on la rapportait à l'épicerie du coin pour la faire remplir à nouveau. Ca ne date pas d'hier, ni même d'avant hier. Ensuite, jusque dans les années 70, avant que l'on entre définitivement dans la société du "tout jetable", la consigne, c'était la petite somme d’argent de l’ordre de 10 à 30 centimes que l’on payait lors de l'achat de la boisson. Cette somme était restituée au client, lorsqu'il rapportait le contenant vide : bouteilles, fûts de bière... Qui était ensuite recyclé. La pratique est redevenue à la mode, aujourd'hui, dans la plupart des salles de concerts et les festivals éco-responsables où, pour boire sa bière, on paie la consigne de son gobelet en plastique, qu'on récupère en le restituant.

    mugler la source 2.jpg... et l'écologie sent délicieusement bon !

    Le couturier parfumeur Mugler s'est inspiré de ce système plutôt malin  : pour l'achat d'un "ressourçage", la marque offre un flacon vide, présenté sous étui carton ondulé, que l'on recharge directement à la source Mugler disponible dans la parfumerie, avec la fragrance désirée. Ce dispositif est mis en place dans un certain nombre de points de vente agréés qui participent à l'opération. Leur liste est à découvrir sur le site : sourcemugler.com. La marque fait cette offre du 27 août au 30 novembre 2013. On ne paie que le "ressourçage", hors prix du flacon et du packaging, dont on sait combien ils pèsent dans le prix d'achat des parfums. L'opération vise à sensibiliser les clients à  un geste plus responsable, en économisant le verre des flacons, mais aussi  plus économique : en choisissant cette option, on fait une économie de 40% par rapport au prix d'un flacon neuf rempli !

    Ecologique, économique et chic : pour la planète et pour notre portefeuille, vive la Source ! A quand les Saint-Laurent,  Guerlain, Chanel,  Dior et autres grandes marques de parfums en mode rechargeable ?

    Cathy Lafon

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  • Energie: à Saint-Jean-de-Luz, les bateaux carburent à l'huile de tournesol

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    Le bateau "Lapurdi", objet de la visite à Ciboure d'une délégation finlandaise, venue étudier son moteur qui carbure à l'huile de tournesol Photo AFP

    C'est pas parce que le débat national sur la transition énergétique est fini, qu'il faut s'arrêter de bossr. Ma Planète continue son tour d'horizon des énergies "durables" et propres, alternatives aux ressources fossiles et au nucléaire. Aujourd'hui : l'huile de tournesol.

    Le 28 mai dernier, une délégation de neuf scientifiques finlandais étaient en visite à Ciboure, pour examiner à la loupe le moteur d'un bateau de pêche du port de Saint-Jean-de-Luz. Leur objectif : importer le mécanisme permettant de le faire carburer à l'huile de tournesol pure, afin de développer les énergies alternatives pour leurs bateaux de pêche côtière. Une fois n'est pas coutume, c'est la France qui sert de modèle aux pays du nord en matière d'expérience écologique durable...

    Itsasoa

    Carburer au tournesol à Saint-Jean-de-Luz, ce n'est pas nouveau et cela fait partie du projet basque Itsasoa (Itinéraire technique de substitution agricole pour la sauvegarde de l'océan), soutenu par le ministère de l'Agriculture.

    moteur lapurdi.jpgLe "Lapurdi" et le "Nahikari"

    Le bateau qui navigue à l'huile de tournesol, c'est le "Lapurdi", un bolincheur qui pêche à la sardine et à l'anchois et se consacre à la petite pêche. Il teste avec succès depuis 2009 ce carburant atypique avec son petit frère, le ligneur "Nahikari". Vous savez, le fameux bateau dont la patronne, Anne-Marie Vergez, milite avec Greenpeace pour le maintien de la pêche artisanale et la sauvegarde des stocks de poission...

    A l'avant-garde

    Mais cette pratique écologiquement exemplaire, reste avant-gardiste. Selon l'Institut français des huiles végétales pures (IFHVP) ce sont les premiers bateaux en Europe à maîtriser la technique. Le moteur démarre au gasoil et lorsque la température de combustion est suffisante, il bascule sur l'alimentation végétale consommant 80% d'huile et 20% de gasoil.

    Un bio-carburant éco-exemplaire, produit localement

    energie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanaleN'imaginez pas que le bateau carbure à grand coup de bouteilles jaunes d'huile de tournesol, semblables à celles que achetez pour accomoder vos salades. Comme Anne-Marie Vergez, la patronne du "Nahikari", Pascal Gonzalez s'approvisionne auprès d'une coopérative de 21 agriculteurs locaux, qui produit déjà de l'huile pure de tournesol pour un syndicat d'ordures ménagères gros consommateur de carburants, "Bizi Garbia".  Un "circuit court"avantageux, donc, qui favorise une filière agricole locale. 100 % développement durable. Enfin, ce biocarburant ne présente pas de danger de déforestation comme on a pu le voir ailleurs avec la production massive d'huile de palme.  La coopérative fonctionne avec des cultures en rotation, qui évite l'appauvrissement du sol, sur 76 hectares.

    Dans l'huile de tournesol, tout est bon !

    Selon l'IFHVP, l'huile de touenergie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanalernesol est doublement avantageuse. Premièrement, pour la produire, les émissions de CO2 sont largement inférieures à celles du gasoil. Un litre de gasoil produit 3,3 kilos équivalent CO2 contre 493 grammes pour un litre d'huile de tournesol. Ca fait plaisir. Ensuite, elle est moins polluante pour l'océan. Des tests effectués montrent un abaissement de la charge de pollution, notamment liée à l'absence des métaux lourds présents dans le gasoil. Ca fait encore plus plaisir.

    "Travailler avec les agriculteurs sur place plutôt que se  fournir chez un groupe pétrolier qui bousille la planète"

    energie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanalePascal Gonzalez, patron du "Lapurdi", n'y voit donc que des avantages. "La réduction d'émission de gaz à effet de serre est considérable et aucun problème mécanique n'a été constaté depuis 2009", assure-t-il. S'ajoute aussi un argument économique de taille : le prix. Le prix du gazole détaxé pour les pêcheurs est passé de 0,35 euros par litre en 2004 à 0,75 euro/litre aujourd'hui. Il représente plus de 40% de charges fixes pour certains bateaux.  Si le prix de l'huile de tournesol reste au-dessus, 90 centimes par litre, les subventions du programme Itsasoa permettent son utilation. "Avec l'aide d'Itsasoa, nous l'obtenons à 67 centimes le litre", précise le patron du "Lapurdi", en notant cependant que le système de subventions arrivant à échéance, il devra "négocier le prix de l'huile avec les producteurs locaux".  Mais, ajoute-t-il, "je préfère travailler avec les agriculteurs sur place que de me fournir chez un groupe pétrolier qui bousille la planète". Ca, c'est dit.

    Une pêche durable,  respectueuse de l'environnement

    Autant d'élements qui motivent la visite des scientifiques finlandais de l'Université des sciences appliquées de Novia à Vaasa, venus en France dans le cadre du FARNET, le réseau européen des zones de pêche : ils sont convaincus que c'est la bonne méthode pour une pêche durable et respectueuse de l'environnement. La Finlande doit importer plus des trois quarts de son énergie (pétrole, charbon, gaz naturel, électricité). Le pays compte quelque 1.100 kilomètres de côtes sur la mer Baltique et la pêche y est une activité économique importante.  Mais les Finlandais ne sont pas parvenus à mettre une technique au point. D'où l'expédition au Pays basque.

    energie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanaleDe l'huile de friteuse dans le moteur

    Les Finlandais réussiront-ils à résoudre leur problème technique de moteur, en suivant la méthode basque ? Ils envisagent d'adapter le moteur, mais avec un autre biocarburant, peut-être avec des graisses animales issues notamment de déchets de poissons. Réciproquement, cette technique pourrait être utilisée en France. C'est ce qu'assure l'IFHVP qui porte un nouveau projet similaire du côté de Capbreton, dans les Landes, sur le bateau de pêche "Crésus". Le fileyeur devrait prochainement expérimenter la navigation aux huiles alimentaires recyclées en biocarburant.

    "Il faut vivre avec son temps, et penser aussi aux générations futures", a résumé pour Sud Ouest le patron du "Crésus", Nicolas Laffargue (photo Sud Ouest ci-dessus).  Ca, ça fait vraiment plaisir.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Le site de l'Institut français des huiles végétales pures (IFHVP) : cliquer ICI
    • Le site du Débat national sur la transition énergétique : cliquer ICI
  • Insolite. Réduire ses déchets : ma poule, c'est toi la poubelle!

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    Des poules pour réduire ses déchets. Photo DR

    Pour les poules de Barsac en Gironde, c'est tous les jours "poubelle la vie". 300 poules ont été distribuées le 23 février à 150 familles de la Communauté de communes (CdC) de Podensac, soit deux par foyers, afin de jouer le rôle de poubelles sur pattes pour  les déchets ménagers végétaux.

    Des composteurs à plumes pondeurs

    déchets,recyclage,poule,jardin"Cot, cot, cot codec"... Les jardins barsacais vont désormais glousser à qui mieux mieux, mais les gallinacés ne seront pas là pour danser le rock en roll. La riche idée des poules-poubelles émane de Philippe Meynard, président de la CdC, par ailleurs maire de Barsac et conseiller régional Modem. L'élu l'avait lancée en début d'année, lors de la présentation des vœux : chaque famille de la commune pourrait adopter deux poules et les nourrir chaque année de ses déchets ménagers végétaux. Comment économiser sur le coût de traitement des déchets, les réduire à la source, mieux les trier et les recycler ? C'est une question récurrente. Avec la poule, on fait coup double : chaque foyer peut diminuer de 150 kg le volume moyen annuel de ses ordures ménagères, tout en récoltant de bons oeufs bien frais.

    Qui de l'oeuf ou de la poule... ? 

    En réalité, bien connu dans les campagnes, le procédé est ancestral : les poules contribuent depuis toujours à éliminer les déchets ménagers et ce, même à la ville. Les plus âgés d'entre nous s'en souviennent : dans une grande ville comme Bordeaux, à l'habitat historiquement constitué d'échoppes individuelles munies de jardinets, où de maisons de maître, chaque famille avait son poulailler, voire ses lapins et plus si affinité. Les poules présentaient en outre l'irremplaçable avantage de débarrasser la terre des termites, véritable fléau des maisons bordelaises. 

    La poule, l'"insecticide" écologique du XXIème siècle

    La poule est en effet l'alliée du jardinier écolo. En parcourant le jardin dès le printemps, elle lutte contre les nuisibles, en dévorant les limaces, les vers, les escargots… Elle réduit aussi considérablement la prolifération des insectes en brisant la chaîne de leur développement : elle les mange à tous leurs stades de croissance, oeufs, larve, chenilles, adultes ... Vous pouvez dire définitivement adieu aux produits phytosanitaires toxiques et polluants. Et aussi à votre gazon si vous la laissez en liberté, mais là, c'est un choix.

    Une poule dans la vie, c'est bien. Deux c'est mieux

    Le bon sens paysan, donc. Encore fallait-il faire resurgir l'idée et, surtout, l'intégrer dans une politique locale de développement durable.  Pincé, une petite commune de la Sarthe a déjà mis en place ce système en mars 2012. Un organisme dans le Doubs fait de même, depuis janvier 2013. A son tour, Philippe Meynard, ayant lui-même adopté quatre poules en 2012, constate que les caqueteuses ont non seulement contribué à l'élimination de ses épluchures mais que, de plus, elles ont picoré la terre du jardin, nettoyant les plate-bandes par la même occasion. Voyez comme la nature est bien faite ! Pourquoi pas en faire profiter ses concitoyens ? Puis, l'élu qui fourmille d'idées concocte une véritable "charte d'adoption", qui garantit à la poule qu'elle sera bien traitée et qu'elle aura une copine, afin de ne pas déprimer. Il ne restait plus quà trouver des poules en quantité suffisante : elles sont fournies en circuit court, cela va de soi, par Agnès Hemon, productrice de volailles bio, à Illats (Gironde). La distribution des poules a donné lieu à une véritable fête écolo, avec un espace associatif pour "bio-services", un lieu pédagogique dédié à la redevance incitative (on paie le traitement des déchets au poids) et des composteurs individuels distribués aux habitants, le tout arrosé de boissons bio.

    Vous n'habitez pas Barsac, mais vous avez un jardin ? Vous voulez faire la connaissance de la jolie voisine qui vient d'aménager, ou du beau gosse à trois maisons de la vôtre ? Rien ne vous empêche d'adopter à votre tour deux poules qui animeront le voisinage et vous pemettront de recycler vos épluchures en omelettes et autres oeufs coque...

    Vous avez déjà introduit des poules dans votre jardin ? Racontez votre expérience à Ma Planète dans les commentaires, ou par mail en cliquant ICI

    Gare au renard, et roule, ma poule !

    Cathy Lafon

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