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  • Lutte anti-pollution en Aquitaine : Airaq change d'air

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    Depuis le mois de décembre 2011, les informations sur les dépassements des seuils de  pollution de l'air dans les grandes agglomérations se multiplient en Aquitaine. On a même enregistré une alerte à Bordeaux, les 27 et 28  décembre, phénomène qui ne s'était jamais produit dans l'histoire de notre région. La qualité de l'air que nous respirons se serait-elle brusquement dégradée ? Des conditions météorologiques particulières liées à l'hiver seraient-elles en cause ?

    peggy.jpgLe point sur l'état de l'air aquitain avec Peggy Kançal, conseillère régionale et présidente de l'association Airaq (Air Aquitaine) depuis novembre 2011.

    Le contexte : la pollution de l'air, un risque sanitaire majeur

    Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé. En milieu urbain, elle serait responsable dans le monde d’1,3 million de décès par an. En France, elle entraînerait 42 000 décès prématurés par an, imputables aux infections respiratoires, aux cardiopathies et au cancer du poumon.  Diminuer les niveaux de pollution atmosphérique est un véritable enjeu de santé publique. Et tout simplement aussi de qualité de vie.

    En Aquitaine, Airaq veille au grain

    Pour  mieux relever ce défi sanitaire, l'Etat français a confié à plusieurs associations régionales agréées par le ministère de l'Ecologie, la mission de surveiller la qualité de l'air que nous respirons et d'informer les populations. L'objectif étant aussi de renforcer les politiques publiques en matière de lutte contre la pollution de l'air. En Aquitaine, depuis 1995, c'est Airaq qui s'y colle. Pour mesurer les particules nocives en suspension dans l'air, le vigile de l'air aquitain dispose de stations fixes dans les agglomérations (10 dans l'agglomération bordelaise) et de moyens mobiles, déployables en fonction des besoin, qui lui permettent d'informer la population du niveau de la pollution atmosphérique. Le tout positionné en fonction des consignes et critères donnés par l'Etat.

    En 2012, notre air est aussi mauvais qu'avant

    Oui, c'est enfin l'hiver, mais non, la pollution de l'air ne s'est pas brusquement aggravée. Même si, comme Peggy Kançal le déplore, elle n'a pas vraiment diminué non plus et s'est même détériorée dans certaines zones. En revanche, la présidente d'Airaq indique que "Depuis le 27 décembre dernier, Airaq a abaissé les seuils d'information et d'alerte à la population. Le seuil d'information est passé de 80 mg/m3 de particules en suspension dans l'air à 50 mg/m3, et le seuil d'alerte de 125 à 80. Autrement dit, le seuil qui provoquait hier une recommandation, déclenche aujourd'hui une alerte. D'où la multiplication des informations dans notre région". Ce n'est pas un caprice aquitain. Elle rajoute que ces nouveaux critères s'appliquent à toutes les petites soeurs d'Airaq, chargées par le  ministère de l'Ecologie de veiller à la qualité de l'air : "La France s'est mise en conformité avec une directive européenne fixant les normes en la matière". Quand les lois se durcissent en faveur de l'environnement, on se doute bien un peu qu'il y a de l'Europe dans l'air... Ouf, on va enfin respirer à Bordeaux comme à Rome, Madrid , Bruxelles, ou  Berlin.

    2 ou 3 alertes par an

    Selon Peggy Kançal, qui se base sur les statistiques des seuils de pollution des années antérieures, il pourrait y avoir avec ces nouveaux critères une vingtaine de déclenchements d'opérations d'information sur la pollution de l'air en Aquitaine en 2012. Une dizaine ayant été lancées depuis début janvier, la prévision risque d'être dépassée. Et deux ou trois alertes, vraisemblablement à Bordeaux et autour de la zone Bayonne-Anglet-Biarritz. Si le Préfet en décide ainsi, car Airaq ne fait que transmettre à la Préfecture les élements concernant les seuils d'information. Jusqu'en décembre dernier, à la différence de régions comme l'Ile-de-France, Rhône-Alpes ou Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Aquitaine n'avait jamais connu de situation de niveau d'alerte à la pollution atmosphérique jusqu'en décembre dernier.

    Les mesures de restriction

    En cas d'alerte, si la situation perdure, le Préfet peut prendre des mesures contraignantes visant à diminuer le nombre de particules en suspension. Cela va de l'interdiction faite aux poids lourds de traverser les zones urbaines, à celle faite aux voitures de circuler, selon le numéro de leur plaque minéralogique. Si la circulation automobile reste un des premiers vecteurs de pollution atmosphérique, avec les activités industrielles, le chauffage, dont le chauffage au bois, a sa part de responsabilité. Tout comme brûler des déchets verts en zone urbaine. Bon pour l'environnement, le chauffage au bois, s'il est utilisé en ville à grande échelle, dans de mauvaises conditions (qualité du combustile, du poêle...), contribue aussi à la dégradation de la qualité de l'air en hiver. Le Canada a diagnostiqué le problème depuis 2004. En partenariat avec Airaq, l'Ademe met ainsi en garde le public en l'invitant à s'informer sur les bons usages du chauffage au bois grâce à une vidéo, disponible sur internet. Pour la découvrir : Cliquer ICI.


    Mieux s'informer avec Airaq

    En langage airaquien, le mot magique est "Atmo". Comme "atmosphère". L'indice Atmo caractérise en effet la qualité de l'air quotidienne d'une agglomération de plus de 100.000 habitants sur une échelle qui va de 1 (indice très bon) à 10 (indice très mauvais). Mais comment savoir quel est notre Atmo ?

    Un site internet

    Pour que nous puissions être informés du niveau de l'indice Atmo du territoire où nous résidons et des prévisions du lendemain, Airaq met depuis plusieurs années à notre disposition un site internet, alimenté en temps réel. Plus que précieux, si l'on est de santé fragle, si l'on souffre de maladies respiratoires ou si l'on fait du sport au grand air. Selon la qualité de l'air, on peut ainsi éviter de faire des efforts et se mettre à l'abri. Pour accéder au site internet d'Airaq : Cliquer ICI.

    Une application mobile

    lutte,préventionPour améliorer encore notre information, AIRAQ ne lésine pas et vient de développer une application mobile, qui fournit les indices de la qualité de l’air en situation de fond pour 8 grandes agglomérations en Aquitaine. Bordeaux, Pau, Bayonne-Anglet-Biarritz, Périgueux, Agen, Dax, Arcachon, Lacq ainsi que le détail de ces indices par polluant (ozone, particules en suspension, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre). Cette aplication permet également de recevoir en temps réel, les déclenchements des procédures de pollution sur l’Aquitaine. Pour télécharger l'application : Cliquer ICI

    Mais si on n'a ni internet, ni smartphone  ?

    Dans l'agglomération bordelaise, l'information est donnée par affichage sur le réseau TBC, ou les panneaux de certaines communes. Mais ce n'est pas encore le cas sur la rocade bordelaise et les autoroutes d'Aquitaine, à l'inverse d'autres régions. Peggy Kançal espère une évolution sur ce point en 2012. Les médias locaux et leurs relais nationaux (presse écrite, télévisions, radios, internet) ont aussi un rôle éminent à jouer pour informer le public en temps réel : Airaq travaille ardemment en ce sens.

    Cathy Lafon

  • News fil vert

    nuages.jpgQualité de l'air.  AGEN (Lot-et-Garonne ) :  PIC DE POLLUTION PARTICULES EN SUSPENSION dans l'agglomération agenaise. SIR (Seuil d'information et de recommandations) publiée par AIRAQ. Vendredi 3 février 2012.

    En savoir plus : CLIQUER ICI

  • Risques naturels : de nouveaux quartiers à Bordeaux un jour sur pilotis ?

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    Bordeaux, quartier des Bassins à flot. Photo SO/ Stéphane Lartigue

    Le réchauffement climatique en cours multiplie les phénomènes métérologiques extrêmes :  tempêtes, pluies violentes et torrentielles, sécheresses... Et contribue également à la montée du niveau des océans, tout en aggravant l'érosion des côtes. Le premier impact est humain, avec toutes les souffrances qui découlent de ces événements naturels dramatiques : vies supprimées ou radicalement bouleversées. Mais l'accroissement des risques naturels a aussi des conséquences économiques et financières importantes, pour le secteur des assurances, comme pour les collectivités locales et l'Etat : cette problématique est devenue la préoccupation majeure de nombreux élus français.

    Dans ce contexte, comment concilier le développement des territoires et la prévention des risques ? Pour les villes, l'équation n'est pas insoluble: construire autrement sera une réponse appropriée.

    Le risque inondation

    La question était abordée à Bordeaux, les 19 et 20 janvier dernier, dans le cadre des premières assises nationales des risques naturels, en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie. Élus, État, collectivités, associations et scientifiques ont planché pour réfléchir aux moyens de mieux protéger les populations face aux événements climatiques. En France et dans le grand Sud Ouest, les dernières catastrophes naturelles en date le montrent, le risque inondation et de submersion marine, lié notamment aux tempêtes, est un risque naturel majeur : après les tempêtes Martin (1999) et Klaus (2009), nous avons tous en mémoire Xynthia, qui a ravagé le nord de notre région en 2010 et, par chance, frappé moins durement la Gironde et nos autres départements, sans toutefois les épargner totalement.

    Bordeaux: 16 communes de la CUB concernées par le risque inondation

    Les chiffres sont éloquents: une commune sur trois est en zone inondable en France, soit 17 millions d'habitants, selon le Centre européen de prévention des risques d'inondation (Cepri).  En Gironde, la Communauté urbaine de Bordeaux est particulèrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux.

    Après Xynthia, une circulaire du 5 juillet 2011 a durci les autorisations de construire dans les communes soumises au risque inondation : des propriétaires qui avaient des terrains en zone constructible sont aujourd'hui en zone orange et n'ont plus le droit de faire des extensions. Comment éviter que le principe de précaution, qui ne saurait être remis en question, ne gèle certains territoires, dévaluant les biens immobiliers et empêchant l'augmentation de la population ? Comment éviter que les contraintes réglementaires ne dissuadent également les entreprises de s'installer, en freinant le développement économique des territoires ?  Ces questions inquiètent à juste titre les élus locaux, et notamment ceux de la Communauté urbaine de Bordeaux. 

    Repenser l'urbanisme : une responsabilité politique

    Compte tenu de l'évolution du climat, le risque ne va pas diminuer et les réglementations iront en se durcissant. Contester le principe de précaution en le considérant comme abusif, ou espérer des mesures dérogatoires administratives pour continuer à construire comme si de rien n'était, serait une pure perte de temps, en outre moralement et écologiquement condamnable. La solution sera de pévenir et de s'adapter au risque, en repensant les modèles d'urbanisme.  En Allemagne, comme à Hambourg, des quartiers entiers et même des tours de bureaux sont construits sur pilotis. De même aux Pays-Bas, où le système des Waterschappen, et de nouveaux modèles de construction de maisons sur pilotis, amphibies, ou flottantes, préviennent et s'adaptent au risque.

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     Maison sur pilotis, création du studio d'architecte hollandais +31 Architects,  sur l'Amstel à Amsterdam

    La  France doit progresser dans la "culture du risque" et apprendre à construire et à densifier son habitat, en construisant des bâtiments avec des matériaux permettant rapidement un retour à la normale, après des inondations. Ce pourrait être l'avenir des prochains projets urbains de Bordeaux, aux Bassins à flots (rive gauche) notamment, ou dans le secteur autour des débouchés du futur pont Bacalan Bastide (rive droite). Cela suppose aussi de mettre hors d'eau les réseaux électriques, d'assainissement, de télécommunication et d'impliquer EDF, La Lyonnaise des eaux...

    Des habitats "résilients"

    Avec un peu de retard (c'était prévu pour la fin 2011), le ministère de l'Ecologie doit fournir, dans quelques mois, un référentiel technique aux constructeurs pour élaborer des habitats « résilients ». Soit, en langage de tous les jours, des habitats et des équipements capables de retrouver un fonctionnement et un développement normal, après avoir subi une perturbation écologique importante. Quant aux élus locaux, une de leurs responsabilités politiques en matière de développement durable, est bien d'intégrer aujourd'hui les risques dans tous les projets et documents d'urbanisme, dans le cadre des PPRI (plan de prévention des risques inondations) et des PAPI (Programmes d’Actions de Prévention des Inondations). Pour les urbanistes et architectes, ces outils sont indispensables pour l'élaboration de projets immobiliers durables.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI

    Le concept écologique de "résilience" : cliquer ICI

     Xynthia, sur Sudouest.fr : cliquer ICI

    Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI

    Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI

    Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI