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photovoltaïque - Page 12

  • 100% d'énergie verte en France en 2050 sans nucléaire, c'est possible. Mais ça dérange

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    63% d'énergie éolienne en France en 2050, selon l'Ademe, c'est possible. Photo DR

    Selon une information révélée par Mediapart mercredi dernier, un rapport explosif commandé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) montre que la France peut produire, en 2050, la totalité de son électricité à partir des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, géothermie, etc.), sans que cela coûte plus cher que le mix énergétique tricolore prévu à l'horizon 2025, qui prévoit d'abaisser et de maintenir à 50% le seuil du nucléaire.

    Une bonne nouvelle qui dérange ?

    Autrement dit,100% d'électricité verte en France à un coût comparable à celui de l'atome, c'est possible. Ca fait plaisir. Sauf que, bizarrement, la bonne nouvelle semble plus déranger que réjouir les pouvoirs publics : sa présentation prévue pour ce mardi 14 avril, à Paris, à l'occasion d'un colloque sur les énergies renouvelables intitulé "40% d'électricité renouvelables électriques en 2030 : la France est-elle prête ?" a été déprogrammée et reportée...  Ca fait pas plaisir.

    Sujet sensible

    rapport,ademe,énergies renouvelables,coût,mix énergétiqueOn comprend que le sujet soit sensible, alors que la loi sur la transition énergétique est toujours en cours d’examen au Parlement et que l’un des points de frictions pendant les débats a porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd’hui) dans le mix-électrique du pays. On n'oublie pas non plus que le groupe du nucléaire français Areva accuse un déficit titanesque de 4,9 milliards d'euros pour 2014 et que le coût de l'EPR en construction à Flamanville (photo ci-dessus) qui accumule incident sur incident, dérape bien plus que celui des travaux de la Maison de la radio... Alors, si l’Ademe dément que le report de la publication réponde à un quelconque agenda politique, Fabrice Boissier, son directeur général délégué, évoquant "des hypothèses à retravailler" apparues "suite à des consultations avec un comité d’échange" composé d’acteurs du secteur, comme EDF ou le Syndicat des énergies renouvelables, on peut s'interroger avec Mediapart sur les motivations réelles de ce report.

    Pas touche au nucléaire ?

    rapport,ademe,énergies renouvelables,coût,mix énergétiqueMais ce qu'il y a de bien avec Internet, c'est que les secrets sont de moins en moins bien gardés. Alors, brûlot ou pas, le 8 avril, Mediapart a décidé de publier sur son site ce rapport dans son intégralité. Il est vrai que les citoyens français ont quand même le droit de savoir que, selon l'étude pilotée par l'agence de l'Etat, la France pourrait parvenir à un bouquet énergétique 100% renouvelable, avec 63% d'éolien sur terre et en mer, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de thermique renouvelable. Et que ce scénario serait à peine plus coûteux que celui que prévoit le projet de loi sur la transition énergétique qui a pour objectif de maintenir 50% de nucléaire et de laisser à 40% la part des renouvelables.  Avec 100% d'énergies vertes, le coût de l'électricité, 119 € le mégawattheure (MWh), serait 30%%  plus cher qu'aujourd'hui (91 €), mais quasiment identique à celui du scénario où l'atome représenterait 50% du mix énergétique, 117 €.  L'explication est simple: maintenir un parc nucléaire vieillissant comme celui de la France est très coûteux. En 2025, la moitié des 58 réacteurs auront atteint l'âge fatidique de quarante ans. Jeune pour un humain, c'est un âge canonique pour une centrale nucléaire... Les prolonger en répondant aux exigences de sécurité de l'Autorité de sûreté du nucléaire, ou  les remplacer par des EPR, vu l'exemple désastreux de Flamanville, cela coûtera forcément très cher. 

    Les positions des écolos confortées par l'Ademe

    baupin.jpgL'étude de l'Ademe va donc à contre-courant de l'idée reçue et véhiculée par le gouvernement et la très grande majorité des élus, selon laquelle maintenir le nucléaire dans le mix énergétique aura moins d'impact pour le portefeuille des Français. Elle conforte aussi les écologistes,  politiques et associatifs, qui proclament l'inverse, et ce, depuis fort longtemps. Ainsi, pour Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, elle est "importante car c’est la première fois que l’on a un scenario national 100% renouvelables" et qui montre que "les différences de coûts sont finalement assez faibles" avec d’autres scénarios de mix. "Plutôt que de chercher à en minimiser la diffusion, le gouvernement doit se saisir de ce rapport de l’Ademe pour accentuer les efforts en matière de transition énergétique", a regretté le parti Europe-Ecologie-les-Verts, dans un communiqué. "Cela illustre une nouvelle fois le tabou qu’il y a à évoquer le passage du nucléaire aux énergies renouvelables", a indiqué à l’AFP le député écologiste Denis Baupin (photo ci-dessus) dont le rapport de janvier 2014 sur le coût réel du nucléaire est confirmé par l'étude de l'Ademe.

    Le "fiasco industriel du nucléaire"

    rivasi.jpgPour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, qui souligne l'énorme potentiel des énergies vertes pour l'emploi et l'économie, la révélation par Mediapart du rapport commandé par l’Ademe démontre bien l’"omerta imposée par l’industrie nucléaire sur l’avenir énergétique et électrique de la France". "Alors que les coûts du nucléaire ne font que croître, précise la vice-Présidente du Groupe des verts/ALE au Parlement européen et que ceux de l’éolien ou du solaire ne font que diminuer, alors que la géothermie ou l’énergie marine représentent des gisements inépuisables et constants de production de chaleur ou d’électricité, la France s’entête à vouloir développer de nouvelles générations de réacteurs nucléaires, avec le succès que l’on connaît : un fiasco industriel."

    Pas question pour le gouvernement de sortir du nucléaire

    royal transition énergétique.jpgL’intérêt de l’étude n’est "pas l’objectif" d’atteindre 100% d’énergies renouvelables, mais "quel est, quand on se projette dans des scénarios extrêmes, le coût de chacune des énergies, quelles sont les modalités de déploiement des sources de production et l’impact sur le réseau électrique", a pour sa part réagi dans un communiqué Ségolène Royal. La ministre de l’Ecologie et de l’Energie a par ailleurs "demandé à l'Ademe de travailler à un scénario 100 % nucléaire en 2050 pour rétablir l'équilibre". On l'aura bien compris : pour l'heure, le gouvernement est toujours hostile à l'abandon du nucléaire. Quand bien même la stratégie du 100 % renouvelables s'avèrerait moins coûteuse à terme pour l'Etat et pour les consommateurs. Et garante d'une plus grande sécurité pour les populations et l'environnement.

    Quoiqu'il en soit, l'Ademe a fini par mettre en ligne à son tour le fameux rapport, 48 heures après sa publication par Mediapart. Pour le lire, il faut cliquer ICI.  Merci Internet et merci Mediapart !

    Cathy Lafon

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  • Energies renouvelables: le photovoltaïque en pointe, en Gironde et en Aquitaine

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    Le Betout, premier parc photovoltaïque du Médoc (Gironde). Photo Sud Ouest

    Ce vendredi, la mairie de Sainte-Hélène et Le Betout Energies, inaugurent officiellement le parc photovoltaïque du Betout, à Sainte-Hélène en Gironde, qui fonctionne depuis octobre 2014. Une première installation de ce type dans le Médoc, qui s'inscrit dans un contexte de développement régional exceptionnel pour le photovoltaïque dans la région Aquitaine, devenue première de la classe en 2014.

    Un projet "100% aquitain" pour de l’emploi local

    Le parc photovoltaïque du Betout qui a déjà commencé à produire ses premiers mégawattheures est un pur bébé local. Ce projet 100 % "Made in Aquitaine", développé par la société girondine VALOREM, construit et exploité par l’entreprise agenaise Fonroche, a aussi bénéficié de choix technologiques innovants : des panneaux photovoltaïques haute performance en silicium cristallin, ajoutés à des trackers (ou suiveurs) solaires d'une autre entreprise girondine, EXOSUN, installée à Martillac, pour optimiser la productivité du parc. La société LE BETOUT Energies est détenue par Capenergie II, un fonds d’investissement géré par OMNES Capital. Lors de sa construction, le parc a généré plus de 1,1 million d'euros € HT de retombées économiques pour le territoire.

    Le photovoltaïque, une énergie qui respecte la biodiversité

    Le parc du Betout s'est installé sur des terrains naturels forestiers. Un choix qui répond aux enjeux locaux de la commune.  En effet, le site avait été ravagé par les tempêtes de 1999 et 2009. VALOREM a su intégrer l’enjeu de la biodiversité à toutes les étapes du projet. Une attention particulière a notamment été portée – tout au long du chantier et après la mise en exploitation – au "Fadet des laîches", papillon emblématique du plateau landais, en préservant la molinie, son habitat naturel, autour des panneaux photovoltaïques.

    "L’Aquitaine, premier parc photovoltaïque de France "

    En 2014, la région Aquitaine s'est hissée au premier rang des régions françaises pour son parc solaire, en termes de puissance installée. Une belle performance qui signe un développement réussi dans le secteur des énergies renouvelables, notamment pour le solaire. Selon le bilan électrique présenté par RTE le 9 avril, la région accueille en effet le parc photovoltaïque le plus important de France (770 MW) ainsi que le deuxième parc de la filière bioénergies (154 MW). La production d’électricité photovoltaïque a ainsi atteint un record de production (777 GWh) soit une progression de 45 % par rapport à 2013. La consommation d’électricité sur la région a quant à elle diminué de 4,6 % en 2014 compte-tenu d’une météo extrêmement clémente.

    Demain, le soleil brillera encore plus fort sur le Médoc

    Aujourd’hui, seuls 24 des 48 MWc du projet final de VALOREM, ont été construits sur la commune de Sainte-Hélène. Les 24 MWc restants ont obtenu toutes les autorisations, et seront présentés au troisième appel d’offres de la Commission de régulation de l'énergie, en mai 2015. Et ce n'est pas fini : au total, en Médoc, ce sont 60 MWc de projets photovoltaïques qui, bien qu’ayant obtenu toutes les autorisations, attendent d’être sélectionnés dans le cadre des appels d’offres nationaux. Dans ce cadre, les entreprises VALOREM, Fonroche et OMNES CAPITAL veulent renouveler leur association, en continuant de privilégier le choix de la technologie innovante des trackers solaires portée par EXOSUN.

    Cathy Lafon

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  • Energies renouvelables : en Gironde, une ferme solaire géante écrasera bientôt les prix du nucléaire

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    A la fin de l'année, la centrale solaire de Losse, dans les Landes, ne sera plus la plus importante d'Europe : elle sera détrônée par celle de Cestas, en Gironde.  Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Finalisé en novembre dernier, le développement de la plus grande ferme photovoltaïque d'Europe est passé au stade de la construction sur la commune de Cestas, en Gironde. A la fin de l'année, elle pourra alimenter en électricité l'équivalent de la ville de Bordeaux, à un prix inférieur à celui des futurs réacteurs nucléaires EPR.

    L'équivalent d'un barrage

    panneaux photovoltaiques.jpg300 hectares et un "mégaparc" d'une puissance de 300 magawatts, contrôlés par 25 centrales reliées directement à une ligne haute tension : telles sont les caractéristiques de la future ferme solaire, située en bordure de la forêt des Landes, sur un espace dévasté par la tempête de 1999 et grand comme 300 terrains de foot.  Elle est pilotée par la PME française Neoen qui, pour un investissement de plus de 360 millions d'euros, posera en un an seulement un million de panneaux solaires capables de produire en énergie électrique, l'équivalent d'une centrale à gaz ou d'un barrage.

    Le solaire cher, c'est fini

    barbaro.jpgXavier Barbaro, le patron de Neonen -30 millions d'euros de chiffre d'affaires- prévoit que la structure alimentera en électricité à la fin de l'année les 200.000 foyers (hors chauffage) de la ville de Bordeaux, pour un coût de production inférieur à celui d'un EPR nucléaire : 105 euros par mégawatt/heure. Notamment grâce aux économies d'échelles réalisées : le solaire cher, c'est fini.

    Le solaire, domaine d'excellence français et girondin

    Selon le Syndicat des énergies renouvelables, les prix vont encore baisser de 25% d'ici à cinq ans et les nouvelles installations pourraient afficher 70 € le mégawatt/heure, bien en dessous des tarifs des futurs réacteurs nucléaires. Les coûts ont déjà été divisés par quatre en cinq ans, notamment grâce aux panneaux chinois à bas coût Mais ce sont la gestion du parc et l'ingénierie qui pèsent pour plus de la moitié dans les budgets des centrales solaires, domaines d'excellence tricolore et girondine.  A Pessac, non loin de Cestas, une autre PME française profite du décollage du solaire : Exosun, dirigée par Frédéric Conchy, fabrique des "trackers", de véritables "robots tournesols" qui permettent aux panneaux photovoltaïques de se gorger de soleil en suivant l'orientation de l'astre au centimètre près.

    En plein débat sénatorial sur la loi sur la transition énergétique où les élus se refusent à limiter à 50% le nucléaire d'ici à 2025 et s'empressent de mettre de nouveaux bâtons dans les pales des hélices des éoliennes, le décollage du photovoltaïque devrait faire réfléchir.

    Cathy Lafon

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