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conflit - Page 10

  • Quand les aéroports ont la poisse... En Allemagne, le projet berlinois bat de l'aile

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    Vue aérienne du chantier du futur aéroport berlinois Willy-Brandt Dr

    Dans la famille des aéroports européens à haut risque écologique et susceptibles de lourdes dérives budgétaires, il n'y a pas que le projet français de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Demandez à voir la carte de son cousin berlinois, et vous ne serez pas déçus du voyage.

    Biodiversité : l'Europe veille au grain pour ses oiseaux

    projet,aéroport,transport aérien,retard,coût,biodiversité,europe,commission européenne,allemange,conflit,polémiquePour les opposants français du futur site nantais, le projet du nouvel aéroport berlinois (Brandeburg-Willy-Brandt), destiné à remplacer trois aéroports, celui de Tempelhof fermé en 2008 , celui de Tegel à l'ouest, et de Schönefeld à l'est, c'est une affaire qui vaut de l'or : il présente l'avantage et la particularité de compter l'Europe et Bruxelles comme principaux opposants. Du lourd, donc. La Commission européenne envisage en effet d’engager des poursuites contre l’Allemagne au nom de la mise en danger par l’évolution du projet de plusieurs espèces animales protégées.

    Des études d'impact devenues non conformes

    Concrètement, le gestionnaire de l'aéroport de Berlin aurait changé les couloirs aériens par rapport aux tracés d’origine. Bruxelles a donc échangé des courriers, le 11 janvier, avec le gouvernement allemand pour lui signifier que les nouvelles trajectoires de vol n’étaient plus conformes à l’étude d’impact et qu’elles survolaient des lacs et d’autres habitats précieux pour plusieurs espèces d’oiseaux protégées. Selon Joe Hennon, porte-parole de la Commission européenne, «une des options serait de lancer une procédure officielle pour infraction, mais nous n’en sommes pas encore là», précise le Journal de l'Environnement.

    Un aéroport qui bat de l'aile

    "Avec ces défenseurs de scarabées et autres petites bêtes soit-disant en péril, on ne peut plus rien faire !" diront les plus écolo-sceptiques. A Berlin, l'écologie n'est pourtant qu'un tout petit grain de sable dans le fiasco final d'un nouvel équipement à l'utilité contestable et dispendieux pour certains, et dont le coût devient assurément pharaonique. "Désastre", "débâcle" : la presse allemande et l'opinion publique ont la dent dure pour qualifier un chantier devenu, selon Challenge, "la risée de toute l'Allemagne". Il est vrai que, outre ses récentes mésaventures environnementales, le projet berlinois ne cesse de cumuler avanies et retards.

    Tout raser et reconstruire ?

    projet,aéroport,transport aérien,retard,coût,biodiversité,europe,commission européenne,allemange,conflit,polémique Prévu pour être inauguré en 2011, il ne devrait pas être opérationnel avant 2014, voire 2015, alors que les travaux ont commencé en 2006. Les normes de sécurité n'ont pas été respectées et certains experts estiment même qu'il faut raser le bâtiment et tout recommencer ! Avec la possible plainte de Bruxelles, il enregistre un cinquième  retard, qui a provoqué la démission, le 7 janvier dernier, du maire de Berlin Klaus Wowereit de la présidence du conseil de surveillance de l’aéroport, après l’annonce d’un nouveau report. Nommé le 14 janvier à sa place,  Matthias Platzeck (photo ci-dessus, le président social-démocrate du Land de Brandebourg a pris le chantier personnellement en main et veut tout faire pour remettre sur pied un projet dont le surcoût est pour l’instant estimé à 1,5 milliards d’euros. Le budget initial a débordé, pour dépasser les 4 milliards d’euros...

    La ligne bleue des Vosges

    A Notre-Dame-des-Landes, les opposants ont désormais les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges : les compagnies aériennes allemandes qui misaient beaucoup sur la nouvelle infrastructure exigent maintenant des contreparties. Et, signe des temps, Lufthansa vient de demander que l'aéroport actuel de Berlin, Tegel, soit, en partie, rénové...

     Cathy Lafon

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  • Biodiversité. En France, le loup tient la grande forme. Et l'ours pyrénéen ?

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    Ours pyrénéen, Photo DR

    Le loup qui s'est réintroduit naturellement en France via les Alpes franco-italiennes, vient de faire une apparition très remarquée dans le Gers. Mais que deviennent nos amis les ours, pendant ce temps-là ? Pas de retour naturel possible pour les plantigrades, dont la réintroduction s'avère bien plus difficile, si l'on en croit les dernières nouvelles.

    La Farnce mise en demeure par la Commission européenne

    Selon l'Europe, notre pays manque à ses devoirs de protection  et de conservation de l'espèce. La Commission européenne a envoyé à la France une lettre de mise en demeure pour avoir manqué à ses obligations de protection de l'ours brun dans les Pyrénées, ont annoncé jeudi 14 décembre les associations de défense du plantigrade, dans un communiqué à l'AFP. Il s'agit de la première étape d'une procédure qui pourrait aller jusqu'à la saisine de la Cour de justice de l'Union européenne, selon les associations Ferus, FIEP Groupe Ours Pyrénées, Pays de l'Ours-Adet et Sepanso Pyrénées-Atlantiques. D'après elles, ces obligations sont contenues dans la directive européenne dite Habitats Faune Flore.

    La France n'a plus de plan de restauration de l'ours depuis 2009

    Lprotection,animal,espèce protégée,collectif ourse,ours,plantigrade,réintroduction,pyrénées,europe,conflit,commission européenne,alain reynes,pays de l'adetes ours, qui vivaient autrefois en grand nombre dans le massif pyrénéen, n'y sont plus qu'une vingtaine. Huit ours slovènes ont été introduits dans les Pyrénées depuis 1996. Mais la France n'a plus de plan de restauration depuis celui qui a pris fin en 2009. "L'Europe reproche à la France le manque de protection de l'espèce et son état de conservation défavorable", écrivent les associations Ferus, qui ont déposé plainte auprès de la Commission européenne pour "non conservation de l'ours". Elles ont été informées fin novembre par celle-ci de l'envoi d'une lettre de mise en demeure à l'Etat français dans le cadre de la procédure dite "d'infraction" a déclaré à l'AFP Alain Reynes, de Pays de l'Ours-Adet (photo ci-dessus). Cette procédure est utilisée par l'Europe contre les Etats qui manquent à leurs obligations dans l'Union.

    Deux mois pour répondre à la Commission européenne

    La France a désormais deux mois pour répondre à la Commission et "prendre des engagements sur les actions qu'elle entend entreprendre pour se mettre en conformité avec le droit européen", a-t-il ajouté. "Si rien n'est fait, la Commission européenne pourra alors prendre un avis motivé" sur ces manquements avant de "saisir la Cour de justice européenne".

    Quatre oursons sont pourtant nés en 2011 dans les Pyrénées. Trois d'entre eux ont survécu. Dans le cadre d'un concours en ligne ouvert pour trouver un nom de baptême aux bébés ours, le site paysdel'ours.com a mis ligne des vidéos qui les filment. Ils ont pour papa Pyros et pour maman Hvala. Pyros, le mâle dominant des Pyrénées centrales, est le plus grand, mais aussi le plus âgé des ours de la région. Il a environ 24 ans. Il a été lâché à Melles (31) en provenance de Slovénie le 2 mai 1997. Hvala, la mère, est une ourse d'environ 13 ans, lâchée à Arbas (31) le 17 mai 2006, au beau milieu d'un grand tapage médiatique. Elle déjà eu des oursons, Pollen et Bambou, deux femelles nées en 2007, puis Nheu et Noisette, nées en 2009.

    Trois naissances, c'est bien, mais trop peu pour pérenniser l'espèce. Et l'ours continue de diviser profondément le massif des Pyrénées entre les défenseurs de la biodiversité et ceux, à commencer par les éleveurs de brebis, pour lesquels la présence de l'animal, toujours susceptible de s'attaquer aux troupeaux, est incompatible avec le développement de l'économie locale. Pour l'Europe et les association de défense de l'ours, la protection de l'espèce est victime de cette division.

    Et nos trois oursons, quels noms les internautes leur ont-ils donnés, finalement ?

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : "Que se passe-t-il donc à Nantes ?"

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    Nouvelles opérations des forces de l'ordre pour déloger les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes         Photo AFP, 24 novembre 2012

    Les lecteurs de "Sud Ouest" ne cesseront jamais de nous surprendre par leur sagesse et leur expertise. En pleine bataille "Notre-Dame-des-Landes", Ma Planète vous invite à lire un courrier sur le sujet, adressé au Médiateur de Sud Ouest et publié aujourd'hui en page Débats du journal.

    Le point sur l'actualité "Notre-Dame-des-Landes" du jour

    Notre-Dame-des-Landes, paisible localité française du bocage nantais, ou nouveau "territoire occupé" ?  Vu du Japon ou de Bamako, on peut se poser la question. Les opérations des forces de l'ordre se poursuivent aujourd'hui dans la zone du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où une importante opération d'expulsion et de destruction de squats d'opposants a débuté vendredi matin. Les premières escarmouches ont débuté ce matin, peu après 9h00, les forces de l'ordre lançant des premières salves de grenades lacrymogènes, auxquelles les opposants ont répondu par des jets de pierres et de bouteilles en verre. Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d'une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où d'intenses affrontements s'étaient déroulés vendredi entre les gendarmes et les quelque 500 opposants à l'aéroport, squatteurs installés désormais sur la zone.

    Mais que se passe-t-il en France ces jours-ci  ?

    Envoyée à "Sud Ouest" par Louis Bonnaud Delamare, d'Espelette (64), la lettre suivante est une véritable "tribune libre", qui remet en perspective le dossier du projet d'infrastructure nantais avec des chiffres et des éclairages nouveaux tout en montrant les liens qu'il a aussi avec l'actualité des infrastructures de la région, si on réfléchit bien.

    Que se passe-t-il donc à Nantes ?

    Les Nantais ont actuellement un aéroport idéal situé à 10 minutes du centre-ville par tramway ou par voiture et avec 7 100 places de parking.

    Cet aéroport géré par Vinci a vu 3,3 millions de passagers l'an dernier mais arriverait à saturation rapidement à 3,5 millions parce qu'il n'a qu'une seule piste.

    Ayant un très large intérêt à construire de toutes pièces un nouvel aéroport plutôt qu'à développer l'actuel, Vinci l'a entretenu a minima et surtout n'a pas cherché à le développer. Pourtant, avec la création d'un nouveau terminal il aurait porté immédiatement sa capacité à 5 millions, sans compter un développement ultérieur. Vinci propose donc et obtient son nouvel aéroport d'une capacité de 5 millions de passagers pouvant être portée à 9 en 2050. Ce qui est curieux, très curieux, c'est que l'aéroport de Genève, qui est encore beaucoup plus enclavé dans la ville que celui de Nantes, n'a lui aussi qu'une seule piste. Il a pourtant accueilli l'an dernier 13 millions de passagers, soit quatre fois plus que Nantes ! Cela revient à dire qu'actuellement l'aéroport de Genève dépasse déjà de 4 millions de passagers la capacité maximale prévue en 2050 par Vinci pour son nouvel aéroport. Ou encore que Nantes pourrait accueillir actuellement sans problème ces 13 millions de passagers si le gérant avait assuré son travail.

    Mais, rappelez-moi, ne serait-ce pas ce même gérant qui va nous faire payer 13 euros l'aller-retour sur notre nationale 10 encore gratuite mais sans échappatoire pour aller d'Espelette à Bordeaux, un an avant l'achèvement des travaux ?

    Louis Bonnaud Delamare, Espelette (64)