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aéroport - Page 10

  • Notre-Dame-des-Landes : "test match" aujourd'hui pour les anti-"Ayraultport"

     manif nddl afp.jpg

    Manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (AFP)

    Aujourd'hui, à Notre-Dame-des-Landes, c'est l'épreuve de force autour du projet du futur aéroport nantais, surnommé "Ayraultport" par ses opposants, qui organisent une manifestation nationale de "Réoccupation du site".

    "Notre-Dame-des-Landes",  c'est bien loin du Sud-Ouest et des Landes... Kesaco ? Ma Planète vous invite à faire le tour de la question.

    Situé à 18 km du centre de Nantes, le projet d'aéoport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), ne date pas d'hier : il a désormais 47 ans ! Né dans les années 1960, il focalise aujourd'hui toutes les attentions des écologistes et cristallise, en les synthétisant, l'essentiel de leurs revendications environnementales. Selon ses opposants, ce projet constitue en effet, une triple aberration économique, sociale et environnementale. 

    Un peu d'histoire...

    aeroport-non.jpgImaginé en 1965 par le préfet de Loire-Atlantique, le projet est approuvé par  le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) en 1970. En 1998, Dominique Voynet (Les Verts) ministre de l'Environnement, déclare l'idée d'un nouvel aéroport à Nantes "envisageable" dans le cadre d'un nouveau schéma national collectif des transports. Fatale erreur... C'est en 2000 que le conflit se noue : en octobre, le Premier ministre, Lionel Jospin, lance la procédure préalable à la réalisation de l'aéroport. La réponse des opposants est immédiate : en novembre de la même année, ils créent l'association de riverains Acipa (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre Dame des Landes). Suit une période de débat et d'enquêtes d'utilité publique, conclue en 2008 par la publication au Journal officiel du décret d'utilité publique du nouvel aéroport, que concrétise en 2010 la signature par le gouvernement du plan de financement. Le groupe de BTP Vinci est alors désigné pour la concession du nouvel aéroport. Notre-Dame-des-Landes, défendu bec et ongles par Jean-Marc Ayrault alors maire PS de Nantes, devient en 2012 une des principales pommes de discorde entre socialistes et écologistes, lors de la séquence électorale de la présidentielle puis des législatives. Le désamour éclate au grand jour dès la nomination de Jean-Marc Ayrault comme premier ministre par François Hollande, élu président de la République en mai 2012 avec les voix des écologistes.

    L'histoire s'emballe ensuite : en juillet 2012,  le Conseil d'Etat rejette plusieurs recours contre le décret approuvant la concession au groupe Vinci. En  octobre, suite aux enquêtes publiques de l'été 2012 en lien avec la loi sur l'eau,  la commission  rend un avis favorable, mais avec des réserves. Le conflit se radicalise alors, avec les premières destructions de maison après l'évacuation de 150 squatters de 11 sites occupés illégalement et de vifs affrontements entre opposants et forces de l'ordre dans le cadre des travaux préparatoires prévus début 2013, pour une mise en service en 2017.

    aeroport non 2.jpgLes arguments des anti-"Ayraultport"

    1. Le coût financier

    Les opposants jugent " colossal" le coût  de cette infrastructure qui risque peser sur les impôts des habitants de tout le département et entraînerait des réductions de budget dans d'autres domaines tels l'éducation et la santé.

    Combien ça coûte et qui va payer ? Le coût de Notre-Dame-des-Landes est d'environ 524 millions d'euros, selon le document de Vinci et RBC Capital Markets du 5 janvier 2011, publié en annexe du contrat de concession, dont le plan de financement indique, lui, un coût total de 538 millions d'euros. Selon Vinci Airports, le contrat ne porterait que sur 446 millions d'euros.

    Le projet est financé pour un quart par des subventions (Etat et collectivités locales), et pour le reste par des fonds privés (fonds propres, emprunts). Sa construction et son exploitation ont été concédées à Vinci, la multinationale du BTP, mais entrent dans le cadre beaucoup plus vaste d'un partenariat public privé (PPP) qui porte sur  trois aéroports : Saint-Nazaire-Montoir, Nantes Atlantique et Notre-Dame-des-Landes,  le tout jusqu'en 2065. Par le biais de sa filiale Aéroport du Grand Ouest (AGO), dont elle est l'actionnaire majoritaire, la société est chargée de l'exploitation des deux premiers, dont le revenu doit servir à financer en partie le nouveau site. 

    2. De lourdes conséquences écologiques

    Les opposants relèvent ensuite qu'avec un trafic pouvant aller jusqu'à 9 millions de passagers, cet aéroport augmenterait considérablement les émissions de gaz effet de serre, alors même que le gouvernement proclame son intention de les réduire, dans la logique du Grenelle de l'environnement. Par ailleurs, les 1 650 hectares qui correspondent au périmètre du projet sont quasi intégralement des zones humides. C'est l'un des soucis des partisans du projet, qui fédère les milieux économiques de la région nantaise et les grandes collectivités territoriales : les régions Pays de la Loire et Bretagne, le Conseil général de Loire-Atlantique, la Ville de Nantes, etc. 


    Le fol aéroport de Notre Dame des Landes - la... par Mediapart

    3. Les territoires et les habitants impactés par le projet

    Les promoteurs de Notre-Dame- des-Landes mettent en avant la prochaine saturation de Nantes Atlantique, qui a accueilli plus de 3,2 millions de passagers en 2011, soit une hausse de la fréquentation de 7,1 %, après un bond de 14,4 % en 2010 dû à l'arrivée en force du low-cost. Pour la faire courte, les opposants craignent que ce projet ne résolve en rien les problèmes que pose à la ville l'actuel aéroport, mais qu'il ne fasse que les déplacer, en infligeant des nuisances graves à plus de 80.000 habitants des communes de la banlieue nord de Nantes. En effet, les diverses structures de raccordement qui lui seraient nécessaires (routes, voies ferrées, pont sur la Loire) causeraient également des problèmes (expropriations) et des nuisances à des milliers d'autres personnes.

    Quelle est la réalité des chiffres sur le terrain ? Sur les 1.700 hectares, environ, réservés pour les travaux, cohabitent des paysans retraités, quelques agriculteurs encore en activité, des travailleurs précaires, et des urbains aisés qui y profitent d'une résidence secondaire. Le conseil général possède environ la moitié de la zone. Le reste appartient à des particuliers. Au 27 septembre, 52 propriétaires avaient vendu leurs parcelles, sur un total de  577 bénéficiaires de terrains toujours pas échangés.

    4. Bon pour l'emploi ?

    Même pas, selon les opposants : "contrairement  à ce qu'affirment ses partisans, cet aéroport ne serait pas "bon pour l'emploi" , il créerait l'outil permettant aux entreprises de délocaliser et détruirait les emplois existants", notamment dans le secteur agricole, que les besoins liés à l''agriculture péri-urbaine devraient au contraire dores et déjà "booster".

    Le camp des médiateurs

    hessel.jpgZoom sur les deux principaux médiateurs du conflit. Honneur à "l'ancien", le "sage des sages", Stéphane Hessel, qui, le 5 novembre dernier, dans une interview accordée au site Reporterre, appelait le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous !" juge le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demande qu'il "réfléchisse bien", l'appelant, "avec respect",  à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement". 

    dantec.jpgRonan Dantec, sénateur EELV vient de le rejoindre, en s'interrogeant dans le Monde du 16 novembre : "si le chef du gouvernement ne fait pas de proposition, n'est-il pas temps de nommer un médiateur ? " Bonne question... Ronan Dantec connaît parfaitement le dossier de Notre-Dame-des-Landes et son principal défenseur, Jean-Marc Ayrault : et pour cause, il a été, pendant dix ans (de 2001 à 2011), adjoint à l'environnement de l'actuel premier ministre lorsqu'il était maire de Nantes. Pour lui, il est temps de se "remettre autour de la table et de redonnerà la décision finale la légitimité du débat démocratique, alors qu'on assiste à une montée vers l'affrontement".  Selon le sénateur écologiste, "Le gouvernement ne peut pas passer en force, ce serait un désastre. C'est la crédibilité de la gauche sur l'environnement qui se joue ici. Une bonne partie des gens qui vont manifester samedi a voté pour François Hollande. Le coût politique de cette affaire est totalement disproportionné."

    Notre-Dame-des-Landes est en passe de devenir la "mère des batailles" des écologistes, damant le pion à  la lutte anti-nucléaire des années 1970 contre Plogoff, ou au combat pour la défense du Larzac.  Des cars vont converger aujourd'hui de la France entière, et pas seulement du bocage nantais, vers le site du futur aéroport. Les appels à la raison et au retour au débat démocratique seront-ils entendus par le gouvernement ? Pour l'avenir des habitants de Nantes et de ceux de Notre-Dame-des-Landes, mais aussi pour celui de l'écologie, tout l'enjeu du week-end est là.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'écologiste Ronan Dantec est le vice-président de la commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire au Sénat, où il a été élu en 2011.
    • Le site "Zone à défendre" : cliquer ICI

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  • Planète vidéo. Notre-Dame-des-Landes : le dernier clip de Bred'irie

    Signalé à Ma Planète par Raf, un internaute, le clip des bretons Bred'irie en rajoute une couche sur la toile, avec une nouvelle chanson contre le projet de l'aéport nantais, tout simplement intitulée  "Notre-Dame-des-Landes". Bred-irie a rejoint le 6 novembre le combat musical mené sur internet par les anti-aéroport nantais. 

    Musique, s'il vous plaît !

    Bred'irie (prononcez brède ail riz !), c'est avant tout une musique qui ne connaît pas de frontière et  qui invite au voyage grâce aux rythmes d'instruments venus d'un peu partout dans le monde. Du Tibet à Essaouira en passant par la Bretagne le son est multiculturel à l'image d'un monde où les distances n'existent plus, mais pas uniquement grâce à l'avion... En gros, de la world bretonne écolo.

    Les Girondins ont pu découvrir ce groupe le 3 novembre dernier, au Madison, à Langon. 

    Quand aux opposants au projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ils manifestaient hier, samedi 10 novembre, à Rennes, 12h Place de la Mairie, et à Guingamp,  14h30 Place du Vally.  En attendant la grande manifestation de "réoccupation" à Notre Dame Des Landes, samedi 17 novembre prochain à 11h.

  • Planète vidéo. Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le conflit se radicalise

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    La Parisienne libérée  : l'image de fin du clip  "Le fol aéroport de Notre-Dame-Des-Landes"

    Qualifié de "nouveau Larzac", le projet breton de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), n'a pas fini de faire causer, dans la campagne bretonne comme sur le net.

    Ma Planète vous propose aujourd'hui un tour de web, pour faire le point en chanson et en images sur la cristallisation d'un conflit environnemental local, emblématique des divergences écologiques profondes qui perdurent entre écolos et socialistes. Un conflit qui n'est pas sans rappeler la grande lutte anti-nucléaire bretonne de la fin des années 1970 et de 1980, contre la centrale de Plogoff. Avec une différence de taille : la lutte était alors menée sous un gouvernement de droite et durement réprimée par ce dernier. Et le projet de Plogoff a été abandonné ensuite par la gauche et par François Mitterrand, une fois élu président de la  République en 1981. Il s'était engagé dans sa campagne électorale à ce renoncement symbolique, qui n'a en rien freiné le développement du parc électro-nucléaire français. Pour Notre-Dame-des-Landes, c'est un gouvernement de gauche qui déloge désormais sans ménagement les opposants, mais sans avoir jamais véritablement promis d'abandonner le projet de construction.

    "Le Fol Aéroport de Notre-Dame-des-Landes", la chanson qui fait le buzz

    Contrairement à certaines idées reçues, loin de prôner le retour à la bougie, les écolos vivent avec leur temps et savent qu'aujourd'hui, les batailles se gagnent avec internet. Avec humour, comme "La minute nécessaire" de Bridget Kyoto, dont la vidéo "Le nanéroport" (en ligne sur Ma Planète) nous permet de rigoler un bon coup du projet contesté de Notre-Dame-des-Landes. Et en chanson, si possible. Voilà pourquoi le clip "Le Fol Aéroport de Notre Dame des Landes" qui circule sous toutes les plateformes d'échanges vidéos (You Tube, Dailymotion, Viméo), est devenu l'hymne des opposants au projet Vinci. Depuis le 1er novembre, Fleur, alias la "Parisienne Libérée", chanteuse et bloggeuse engagée, chante sur fond vert  :

    "Le projet ambitieux dans les années soixante
    D’un Concorde radieux, d’une industrie qui chante
    Le projet innovant des années soixante-dix
    Il faut dorénavant que chacun atterrisse

    Le projet oublié des années quatre-vingt
    Le pétrole a flambé tout ça ne sert plus à rien
    Le vingtième siècle est mort, plus personne ne demande
    Le fol Aéroport de Notre Dame des Landes ...."

    Une vidéo qui risque bien d'internationaliser l'opposition au projet du groupe Vinci, voulu par le gouvernement Ayrault.

    Le reportage de Rennes TV : "L'occupation continue et se radicalise"

    Rennes TV a suivi les opposants écolos au projet du nouvel aéroport de Nantes. Ils tentent d'échapper aux contrôles ainsi qu'aux expulsions et veulent empêcher ce projet qui s'opère, selon eux, au détriment des terres agricoles et du bon-sens. Ils sont menacés d'expulsion alors que les opérations de construction débutent tandis que des recours légaux sont encore en cours, comme le montre le reportage de la chaine locale bretonne, diffusé le 25 octobre dernier.

     

    Rue 89 : "La guérilla qui s’amorce pourrait durer des mois"

    conflit,aeroport,notre-dame-des-landesDepuis le 28 octobre dernier, Rue 89 Planète propose une  immersion sur le terrain, côté opposants : "Derrière les barricades de Notre-Dame-des-Landes". Avec une carte interactive à l'appui, pour suivre les résistants qui s'opposent à la construction de l’aéroport du Grand-Ouest, projet personnel de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et actuel premier ministre de François Hollande. Le site, qui met régulièrement à jour le dossier de l'aéroport breton, propose de voir comment, dans le bocage nantais, une poignée d’activistes compte tenir tête à un important dispositif policier.

    Cécile Duflot : "Il y a un désaccord sur ce projet, ancien et acté, rien de nouveau sous le soleil"


    Cécile Duflot, ministre du Logement, rtl-fr

    Quant aux écologistes membres du gouvernement Ayrault, on les sent quelque peu gênés aux entournures. Il aura fallu quinze longs jours à Cécile Duflot, ministre du Logement, pour réagir, le 30 octobre, sur RTL, aux affrontements, parfois violents, entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : elle a redit son désaccord au projet, en s'interrogeant sur le bien fondé de la méthode "policière" mais sans remettre en cause la participation de son parti politique au gouvernement de Jean-Marc Ayrault... Seul, le député EELV de Gironde, Noël Mamère, a ouvertement posé la question qui fâche, le même jour : "On est en droit de s'interroger sur la poursuite de notre soutien à un gouvernement qui utilise la force comme ses prédécesseurs pour imposer un projet dont ne veulent pas les habitants."

    Stéphane Hessel :  "Tout homme peut avoir des raisons de reconsidérer une position qu’il a prise"

    Dans une interview accordée hier, lundi 5 novembre, au site Reporterre, Stéphane Hessel, dans son rôle de "sage des sages", a appelé le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous ! juge le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Agé de 94 ans, l'ancien résistant, ex-diplomate, qui a été candidat EELV aux élections régionales en 2010, insiste :  "Ceux qui protestent, ceux qui n'en veulent pas, ce sont de bons citoyens français, ce ne sont pas des malotrus, des voyous, au contraire, ce sont des gens qui ont bien réfléchi", Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demande qu'il "réfléchisse bien", l'appelant, "avec respect",  à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement". La grande classe, Hessel.

    Cathy Lafon

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